Après la débâcle de Jurassic World, c’est au tour de la franchise Terminator de se relancer avec un nouveau volet, Genisys, qui tente plus que maladroitement de renouveler l’histoire. Un nouveau désastre qui pourrait bien, au vu de ses résultats au box-office US, ne jamais s’en relever.
Il faut bien dire ce qui est, depuis que James Cameron a laissé tomber la franchise Terminator après 2 volets au sommet, les aventures du T-800, Sarah et John Connor sont devenues bien lourdes à suivre. La faute à des droits qui passent de studio en studio à Hollywood sans qu’aucun ne comprenne quoi que ce soit à ce qui a fait tout l’intérêt des films originaux. Ainsi, après un Soulèvement des Machines répétitif mais old school et efficace avec un final dramatique plutôt osé, et une Renaissance difficile mais qui avait au moins le mérite de tenter quelque chose de nouveau en nous racontant enfin la guerre ayant lieu dans le futur, introduisant alors une nouvelle phase de la franchise qui ne sera pas suivie faute de spectateurs, la récupération des droits par une nouvelle société nous entraîne finalement vers un autre chemin dans la tendance de se qui se fait aujourd’hui à Hollywood, le reboot partiel.
A l’instar des réussis Star Trek et JJ Abrams et surtout X-Men Days of Future Past (inspiré par Terminator lui-même inspiré par le comics des X-Men), ce Terminator Genisys tente de relancer la franchise avec pour point de départ un joli paradoxe temporel. Ainsi, John Connor envoie Kyle Reese dans le passé pour sauver Sarah Connor du T-800 mais un événement inattendu survient car, une fois en 1984, c’est Sarah (entraînée depuis sa petite enfance par un T-800 vieillissant) qui vient sauver Kyle des griffes d’un T-1000 (le robot liquide de T2). S’en suivent de nouveaux voyages dans le temps, la menace toujours importante de Skynet, des scènes d’action rythmées et un gros retournement de situation méchamment spoilé dans la bande-annonce avec l’arrivée d’un John Connor à moitié transformé en robot et de mèche avec le gros ordinateur qui veut tuer tous les humains sans que l’on ne sache toujours vraiment pourquoi.
Reprenant divers éléments des différents épisodes de la franchise et même de la série Sarah Connor Chronicles pour en faire une nouvelle réalité encore pus improbable et tenter d’en dégager un semblant d’originalité, le film ne va finalement pas très loin, car si la première partie en 1984 fait encore illusion avec son fan-service, la suite devient de plus en plus navrante. Le film tourne encore en rond autour de l’éternelle menace de Skynet que Sarah et le Terminator vont tenter de détruire (seules les embûches diffèrent légèrement pour arriver à la même conclusion) et cette fameuse idée autour de John Connor montre bien que les scénaristes n’ont strictement rien compris au personnage qui n’est en plus pas gâté par l’interprétation de Jason Clarke plus qu’irritant et à qui la cicatrice ne réussit pas.
A ses côtés, les autres personnages ne volent pas plus haut. Il faut dire qu’il ne sont pas gâté avec un Jai Courtney qui reste toujours aussi insipide depuis Die Hard 5 (un acteur décidément spécialisé dans le sabotage de franchise), une Emilia Clarke qui devrait se cantonner à dresser des dragons et un Arnie qui doit encaisser des vannes sur son âge pendant tout le film (le tournage a du lui paraître bien long !). Rien à sauver du côté de l’histoire qui tourne en rond, du casting insipide (on est à deux doigts du mis-cast total), un humour qui tombe toujours à plat et des personnages complètement survolés (merde, l’idée de la réunion de famille dysfonctinnelle et atemporelle aurait pu être intéressante) que reste-t-il à sauver après la première demi-heure ? Pas grand chose. Même les scènes d’action ne sont pas très prenantes et manquent clairement de personnalité (en oubliant tout réalisme comme ce school bus qui se retourne sans raison), laissant le film se dérouler devant nos yeux dans une totale indifférence, restant interchangeable avec n’importe quel film d’action lambda.
On ne sait toujours pas combien James Cameron a été payé par le studio pour nous dire que ce Genisys nous plairait si ont avait aimé les deux premiers mais les spectateurs devraient être payés le même tarif pour supporter cette longue tentative de faire renaître une franchise qui n’avait pas besoin de ces rebondissement sans intérêts et de cette nouvelle ligne temporelle pour exister. Des fois, il faut mieux savoir s’arrêter et on espère que la tôle que prend le film au box office va faire réfléchir les prochaines personnes qui vont racheter les droits de la franchise en vue de la relancer avec, encore, une nouvelle intrigue. Franchement Hollywood, ça ne sert à rien d’insister.