Réalisateur : Leigh Whannell
Acteurs :Delmot Mulroney, Stefanie Scott, Lin Shaye,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Epouvante-Horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h38min.
Synopsis :
Parce qu’elle a l’impression que sa mère défunte cherche à entrer en contact avec elle, la jeune Quinn Brenner se tourne vers Elise, un médium qui possède un véritable don mais refuse de l’utiliser depuis la tragédie qu’elle a vécue autrefois. Lorsque Quinn est attaquée par une entité malveillante, Sean, le père de la jeune fille, supplie Elise de les aider. Secondée par deux parapsychologues, Tucker et Specs, Elise accepte alors de tenter d’entrer en contact avec les morts. Forcée de s’aventurer dans les tréfonds de l’au-delà pour protéger Quinn, Elise va affronter le pire ennemi qu’elle ait jamais rencontré : un démon dévoreur d’âmes…
Critique :
Efficace et appliqué, #Insidious3 reprend au pied de la lettre l'ambiance joliment macabre et tendue qui caractérise la saga @SonyPicturesFr— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 6 Juillet 2015
Qu'on se le dise, si les immenses John Carpenter, Tobe Hooper et Wes Craven, ont attendus des lustres pour qu'un potentiel descendant pointe le bout de son nez pour reprendre le fébrile flambeau du cinéma de genre, depuis l'arrivée tonitruante de James Wan dans le paysage du septième art actuel, ils peuvent tous dormir tranquille.
Tout comme eux, le bonhomme a cornaqué plus d'une péloche salement culte (Saw, Insidious, The Conjuring), qui s'est vu gangbangisée en franchise, qu'il a par ailleurs également produite.
Tout comme eux, même sous les appels incessants d'Hollywood, il aura jouit pendant longtemps du statut d'artisan indépendant, mais surtout, tout comme eux encore une fois, il peut se targuer d'avoir une fan base hardcore et solide, qui lui permet de casser la baraque au box-office au moment ou on l'attend le moins.
Triomphe surprise de 2011, aussi bien critique que public, Insidious premier du nom, s'était déjà vu offrir une suite en 2013, pas forcément utile il est vrai (ni désiré, que ce soit par nous ou même par Wan de retour derrière la caméra) mais intéressante vu le climax de l’œuvre original, savoureusement bandant et ouvert.
Résultat, si aussi efficace fut-elle, elle ne parvenait pas à atteindre la maestria de l’œuvre original - l'effet de surprise étant décemment bien consommé depuis -, cette séquelle incarna néanmoins un pari des plus fructueux pour Blumhouse, la boite du nouveau money maker de l'horreur Jason Blum, puisqu'il n'a pas tardé pour mettre en route un Insidious - Chapitre 3, prequelle à la légitimité toujours aussi fragile et cornaqué cette fois-ci par le fidèle scénariste de Wan, le talentueux Liegh Whannell dont c'est ici le premier passage derrière la caméra.
L'histoire prend cette fois-ci place au sein de la famille Brenner, se focalisant en grande partie sur la jeune Quinn, qui a l’impression que sa mère défunte cherche à entrer en contact avec elle.
Perturbée, elle se tourne alors vers la fameuse Elise Rainier (le lien pour tous les opus de la franchise), un médium qui possède un véritable don mais refuse de l’utiliser depuis la tragédie qu’elle a vécue autrefois. Lorsque Quinn est attaquée par une entité malveillante, Sean, le père de la jeune fille, supplie Elise de les aider.
Secondée par deux parapsychologues, Tucker et Specs, Elise accepte alors de tenter d’entrer en contact avec les morts.
Forcée de s’aventurer dans les tréfonds de l’au-delà pour protéger Quinn, Elise va affronter le pire ennemi qu’elle ait jamais rencontré : un démon dévoreur d’âmes…
Au sein d'un cinéma horrifique à l'agonie et dont les quelques sursauts remarquables (It Follows et Mister Babadook, maigre ratio sur deux ans) se noient dans une distribution de plus en plus navrante, force est d'avouer que la franchise Insidious incarne une belle bouffée d’air frais et Whannell n'y est pas étranger.
Si d'un point de vue mise en scène, il a appris toutes les ficelles du genre auprès d'un maitre de l'horreur moderne qui sait pertinemment depuis plus d'une décennie, ce que le spectateur veut en allant voir un de ses films - soit subir un max de sensations fortes avec le plus de crédibilité possible -, il est avant tout et surtout un scénariste émérite et efficace doublé d'un comédien assez juste (et encore plus chez son poto Wan).
Car sous ses atours de prequelle plus ou moins facile à l'intrigue des plus classiques - et le mot est faible -, le wannabe cinéaste ne ménage jamais sa peine ni son auditoire pour offrir un divertissement original et pétri de bonnes idées, loin du simple copier-coller presque évident à tout opus d'une franchise horrifique.
Certes moins éprouvant que les deux films précédents (moins de jumps scares et surtout plus de clichés à la pelle), Insidious 3 reprend néanmoins à merveille la tension de chaque instant et l'ambiance salement macabre qui caractérise la saga, Whannell usant de toute sa grammaire cinématographique pour séduire et en faisant comme Wan, beaucoup avec très peu (le budget semble encore plus limité que dans les opus précédents).
Efficace et appliqué, ménageant habilement son suspens et son intrigue (plus mélancolique et attachante que celle entourant la famille Lambert), à l'esthétique léchée et au casting plus ou moins impeccable (Lin Shaye et Dermot Mulroney sont impeccable, Stefanie Scott un peu moins), Insidious - Chapitre 3 est un excellent nouvel opus certes toujours en deçà d'Insidious premier du nom et pas exempt de passages obligés un poil dommageable (le fan service et les clins d’œils sont légion, caméo de James Wan en prime), mais qui incarne clairement un vrai moment de flippe comme on les aime.
Sympathique et bien foutu même si, au fond, rarement légitime (un prequel sur les origines bateaux de la saga mais surtout de la médium et de sa supposée " plus terrible expérience ", c'est très light), on serait tout de même franchement idiot de bouder notre plaisir de retrouver une vraie péloche horrifique dans nos salles obscures, une denrée de plus en plus rare ces derniers temps.
On déplorerait même déjà de devoir découvrir le prometteur Sinister 2, sur nos écrans de télévisions et non sur grand écran...
Jonathan Chevrier