genre: horreur, gore, trash (interdit aux - 16 ans)
année: 1992
durée: 1h44
l'histoire : Lionel Cosgrove, un jeune homme timide flanqué d'une mère envahissante fait la connaissance de la belle Paquita, dont il tombe amoureux. Ce qui n'est pas du goût de sa chère maman, bien décidée à gâcher cette relation. Alors qu'elle espionne l'un de leurs rendez-vous galants au zoo, cette dernière est mordue par un singe-rat de Sumatra. Succombant à ses blessures, elle se transforme alors en zombie cannibale et contamine peu à peu la ville. Seul Lionel peut stopper l'invasion.
La critique :
Au début des années 1990, Peter Jackson n'est pas encore le réalisateur "bankable" et le mastodonte qu'il deviendra par la suite, notamment avec la trilogie du Seigneur des Anneaux. Néanmoins, le cinéaste s'est déjà taillé une solide réputation dans le milieu artistique, entre autres, dans le cinéma horrifique. En effet, ses deux premiers longs-métrages, Bad Taste et Meet The Feebles, rencontrent un joli succès en vidéo. Certains fans sont panégyriques et parlent déjà de films cultes.
En 1992, Peter Jackson confirme tous les espoirs placés en lui avec Braindead. C'est aussi ce troisième long-métrage qui va le révéler au grand public et asseoir sa notoriété.
Le film, connu également sous le nom de Dead Alive, se situe dans la logique et la continuité de Bad Taste et de Meet The Feebles. Vive le trash, le gore, la tripaille et l'humour noir décapant à grand renfort d'effets sanguinaires ! Au niveau de la distribution, Braindead ne réunit pas d'acteurs très connus : Timothy Balme, Diana Penalver, Elizabeth Moody et Ian Watkin.
Pour l'anecdote, avant Braindead, Timothy Balme n'avait jamais vu un film d'horreur de sa vie. En l'occurrence, l'acteur sera servi ! Quant à Diana Penalver, c'est une jeune actrice imposée par un producteur espagnol. Effrayée par le sang, celle-ci pleure tout au long du tournage.
Attention, SPOILERS ! 1957. Lionel, jeune homme célibataire et timoré, voit sa mère, quelque peu tyrannique, se faire mordre par un singe-rat de Sumatra dans un zoo. D'après la légende des indigènes de cette île, ce singe-rat est maudit et transforme quiconque se fait mordre en zombie. Et en effet, quelque temps après, Lionel perçoit quelques troubles dans le comportement de sa mère qui se transforme peu à peu en zombie. Lionel essaie d'abord de la guérir mais sans succès.
Peu à peu, l'infection se répand mais plutôt que de tenter de se débarrasser des monstres, Lionel les enferme dans la cave de sa maison. Deux zombies, un prêtre et une infirmière, ont un rapport sexuel, ce qui donne naissance à un enfant zombie.
En tentant de les mettre « à mort » définitivement, il se trompe de substance et leur donne des stimulants, ce qui a pour effet de les rendre complètement enragés. Avec l'aide de sa petite amie Paquita, Lionel décide d'éliminer tous les zombies, dont la plus sanguinaire, sa mère transformée en un gigantesque monstre. Au moment de sa sortie, Braindead obtient plusieurs récompenses et est salué par la critiques dans différents festivals, notamment à Avoriaz, à Amsterdam et en Catalogne.
Après les extraterrestres belliqueux de Bad Taste et les Muppets dégénérés de Meet The Feebles, Peter Jackson s'attaque à l'univers des zombies. En outre, le cinéaste se distingue par une imagination débordante.
Le début de Braindead commence comme un film d'aventure, dont la tonalité n'est pas sans rappeler Indiana Jones et les aventuriers de l'Arche Perdue. Par la suite, le film se transforme en une sorte de pièce tragi-comique avec l'histoire de ce jeune homme, Lionel, qui subit la tyrannie et les sarcasmes de sa mère. Parallèlement, il tombe amoureux de la belle Paquita.
Hélas, entre temps, toute la famille de Lionel s'est "zombifiée". Vient également s'ajouter un bébé mort-vivant braillard, psychopathe et égrillard, qui ne va pas tarder à semer la zizanie dans la demeure de notre jeune héros. Dans Braindead, l'horreur et le trash montent crescendo, sans jamais céder à la tentation du vulgaire et/ou de la facilité. Surtout, Peter Jackson décide de minorer les effets sanguinaires via un humour noir, crade, grivois et même cartoonnesque qui confère une aura particulière cette oeuvre unique et totalement originale.
Pour l'anecdote, Peter Jackson utilise plusieurs centaines de litres de sang pour le tournage de Braindead. Dans ce troisième long-métrage, toutes les excentricités sont permises : une vieille mère acariâtre qui se transforme en bibendum gigantesque et monstrueux, un homme âgé expert en arts martiaux qui donne la leçon à des morts vivants un peu trop téméraires, ou encore une jeune femme dont la tête énorme et oblongue devient une sorte d'ampoule clignotante...
Tel est le menu ou plutôt le festival de Braindead. Le film se distingue, entre autres, par la qualité de sa mise en scène, d'une grande fluidité et parfaitement maîtrisée par Peter Jackson. Enfin, le réalisateur propose plusieurs séquences d'anthologie. Sur ce dernier point, la fin du film est jubilatoire. Le gore, le trash et l'humour noir deviennent la quintessence d'un long-métrage qui ne manque jamais d'imagination. Surtout, Braindead maintient son rythme effréné de la première à la dernière minute sans jamais connaître le moindre essoufflement. Dommage que ce troisième film constitue également la dernière "galette" trash et humoristique de Peter Jakson.
Par la suite, le cinéaste se concentrera sur des projets plus sérieux, que ce soit Le Seigneur des Anneaux, le remake de King Kong, ou encore Le Hobbit.
Note: 17/20