genre: trash, hardcore, pornographie (interdit aux - 18 ans)
année: 2012
durée: 1h16
l'histoire : Un homme travaille dans un studio de tournage où tout semble normal, mais celui-ci a une double vie. Quand il rentre chez lui, cet homme se livre à divers dépravation et pousse sa déviance au maximal. Finalement, cette double vie perverse le pousse à sortir hors de son obscure demeure, vers le monde extérieur.
la critique :
Marian Dora fait désormais partie du panthéon des réalisateurs trash, extrêmes et underground. Cinéaste allemand, Marian Dora débute sa carrière à l'âge de vingt ans avec plusieurs courts-métrages, entre autres, Blue Snuff et Blue Snuff 2. Mais c'est surtout avec Melancholie Der Engel en 2009 que Marian Dora va asseoir sa réputation et sa notoriété.
Certes, en raison de sa violence extrême, le film ne bénéficie pas d'une sortie au cinéma. Néanmoins, le long-métrage sort en vidéo. Il est également disponible sur certains sites de téléchargement. Les fans de films gores exultent. Melancholie Der Engel se démarque par un ambiance à la fois lyrique, poétique, intimiste et putride.
Toutefois, trois ans avant le tournage de Melancholie Der Engel, Marian Dora réalise une autre bombe trash. Son nom ? Cannibal (2006). Beaucoup de fans le considèrent comme le chef d'oeuvre du cinéaste. Le scénario du film est tiré d'un fait divers qui s'est déroulé en Allemangne. Un homme passe une annonce sur internet à la recherche d’une personne à dévorer.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, il reçoit une réponse positive d’un volontaire. Ce film retrace leur histoire et le parcours abominable du cannibale dans la quête de possession absolue. Bref, vous l'avez compris. Marian Dora ne fait clairement pas dans la dentelle. A ce jour, Debris Documentar, sorti en 2012, est le dernier long-métrage réalisé par Marian Dora.
Il s'agit également d'un film extrêmement rare, quasiment introuvable en dvd, mais néanmoins disponible (mais en version originale non sous-titrée) sur Youtube. Ce long-métrage pourrait être considéré comme l'antithèse de Melancholie Der Engel. Comme l'indique le titre, le film est réalisé comme un documentaire qui suit le quotidien d'un acteur (interprété par Carsten Frank) à la dérive.
Autrement dit, Debris Documentar se veut être un documentaire dans le film. Cette fois-ci, l'homme n'est plus guidé par des anges. Il n'est plus cet être régi à la fois par des dimensions spirituelles, religieuses, cosmologiques et philosophiques. Il est cet individu solitaire, isolé du monde, perclus dans sa perversion et voué à la déréliction.
Tel est le message sous-jacent de Debris Documentar, probablement le film le plus torturé de Marian Dora. En ce sens, Debris Documentar s'inscrit dans la logique et la continuité de Cannibal. Lui aussi suit la longue descente en enfer d'un homme, dont le tableau psychopathologique va sombrer peu à peu dans la perversion la plus totale. Attention, SPOILERS !
Un homme travaille dans un studio de tournage où tout semble normal, mais celui-ci a une double vie. Quand il rentre chez lui, cet homme se livre à diverses dépravations et pousse sa déviance au maximal. Finalement, cette double vie perverse le pousse à sortir hors de son obscure demeure, vers le monde extérieur.
Debris Documentar se divise en deux parties bien distinctes. Dans la première, le film suit le quotidien d'un homme dans sa vaste demeure. Amateur de films pornographiques et extrêmes, cet homme se livre à des activités onaniques. Notre "héros" (un terme vraiment à guillemeter...) s'adonne à la masturbation devant des vidéos sadomasochistes. Il trouve ainsi le plaisir sexuel dans la déprévation.
Puis, il passe à l'acte en invitant une jeune femme peu farouche chez lui. A partir de là, Marian Dora nous invite dans un jeu sexuel où se confondent coprophilie, fist fucking, scatologie et émétophilie. Debris Documentar se transforme alors en spectacle abject. La jeune femme urine et défèque dans une cuvette.
Soumis à sa nouvelle gourgandine, l'homme subit les assauts, les doigts puis la main entière de sa fiancée dans son anus. La cuvette emplie des excréments et autres exubérances de l'intéressée est placée juste sous le nez de notre acteur quarantenaire, qui finit par jouir et vomir de plaisir... Vous l'avez donc compris. Debris Documentar nous raconte la lente agonie d'un homme, et comment celui-ci va sombrer peu à peu dans la neurasthénie mentale.
Dans ce faux documentaire, Marian Dora exprime toute son aversion pour le genre humain. Oeuvre clairement misanthrophe, Debris Documentar opacifie encore son propos dans sa seconde partie. Cette fois-ci, place au monde extérieur.
L'acteur cherche désormais des proies dans notre société contemporaine. Il finit par passer à l'acte lors d'une courte séquence de viol dans une forêt isolée. Par la suite, il invite une de ses collègues chez lui. Là aussi, le film tourne à la boucherie générale. La déprévation sombre dans l'hystérie la plus totale, le meurtre puis la nécrophilie. Plus extrême et surtout plus nihiliste que Melancholie Der Engel, Debris Documentar étonne par son réalisme cru, sa froideur clinique, limite chirurgale.
Visiblement, les deux films ont été conçus comme un dyptique. Néanmoins, contrairement à son prédécesseur, Debris Documentar ne propose aucune réflexion spirituelle, philosophique et religieuse. Ce "documenteur" analyse la déliquescence et la déréliction d'un individu qui a perdu toute humanité, et qui s'abandonne à la concupiscence, à la recherche d'une satisfaction sexuelle de plus en plus décadente, dont il repousse sans cesse les limites.
Bref, difficile de noter un tel OFNI (objet filmique non identifié) et une oeuvre aussi viscérale qui s'adresse à un public particulièrement averti.
Note : ?
Critique du film également disponible sur le site Sadique Master : http://www.sadique-master.com/reviews/debris-documentar-2012-marian-dora-critique/
Alice In Oliver