Carnage - 1981 (Pas seulement un clone de Vendredi 13...)

Par Olivier Walmacq

genre: horreur, slasher, gore (interdit aux - 16 ans)
année: 1981
durée: 1h31

l'histoire : Dans un camp de vacances, des adolescents jouent un très mauvais tour au gardien du centre. La "farce" prend une tournure dramatique au point que l'homme finit à l'hôpital, gravement brûlé... Cinq ans plus tard, il revient sur les lieux pour aiguiser sa vengeance. 

La critique :

Entre la fin des années 1970 et le milieu des années 1980, le slasher connaît un succès retentissant dans les salles obscures. En 1978, c'est Halloween, la nuit des masques, de John Carpenter, qui effraie le public au cinéma. Puis, c'est au tour de Vendredi 13 de Sean S. Cunningham en 1980. Quatre ans plus tard, Wes Craven réalise Les Griffes de la Nuit.
Tous ces films réinventent plus ou moins le mythe du croquemitaine au cinéma. Vient également s'ajouter Carnage, de Tony Maylam, en 1981. Le long-métrage est aussi connu sous son titre original, à savoir The Burning. On relève quelques noms assez connus dans ce film, notamment au niveau des effets spéciaux et des maquillages.

En effet, Tony Maylam a la bonne idée de faire appel aux soins de Tom Savini, dont le travail est déjà reconnu dans le cinéma horrifique, notamment dans Zombie, Maniac et le même Vendredi 13. Le montage du film est également assuré par un certain Jack Sholder, qui fera ses armes par la suite derrière la caméra, avec Dément (1982), La revanche de Freddy (1985), ou encore Hidden (1987).
Au niveau de la distribution, on relève quelques visages qui vont devenir célèbres par la suite, entre autres, Jason Alexander, Fisher Stevens et Holly Hunter. Certes, Carnage ne fait pas forcément partie des slashers les plus connus et les plus populaires du cinéma d'épouvante.

On le cite moins souvent que Vendredi 13, Halloween et Les Griffes de la Nuit. Pourtant, le film n'a pas à rougir de la comparaison avec ses modèles. Au niveau de ses influences, Carnage est souvent considéré, à tort, comme un clone du premier Vendredi 13. Là aussi, l'action se déroule dans une colonie de vacances, avec un croquemitaine en quête de vengeance, qui décime les étudiants de passage.
Sur ce dernier point, reconnaissons que le scénario est de facture classique. Attention, SPOILERS ! Un ancien gardien de camp d'été, gravement brûlé par une mauvaise blague qui a mal tourné, se cache dans les bois près d'un camp d'été de New York afin de se venger des jeunes adolescents responsable de sa défiguration.

En apparence, le scénario de Carnage ressemble à une copie du premier Vendredi 13. Je dis bien "seulement en apparence", car sur le fond comme sur la forme, le slasher se révèle très différent de son prédécesseur. En l'occurrence, Carnage a probablement influencé la plupart des slashers qui sortiront dans les années 1990, notamment Urban Legend et surtout Souviens-Toi L'Eté Dernier.
Dans son genre, il reste une source d'inspiration majeure pour toute une génération de cinéastes abreuvés et gavés par les films d'horreur. Si Carnage pâtit en effet d'un scénario un peu trop conventionnel, le film se démarque néanmoins par ses qualités visuelles et une mise en scène totalement originale.

En vérité, en dehors de son script, il est difficile de comparer Carnage avec Halloween, Vendredi 13 et consors. Entre autres, le long-métrage affiche un sérieux à toute épreuve et une tension de tous les instants. Dès les premières minutes, le film happe littéralement le spectateur à la gorge sans jamais relâcher la pression. Pour l'époque, le film fait preuve d'une certaine insolence et inventivité, notamment dans ses meurtres, souvent d'une grande violence.
Même encore aujourd'hui, Carnage reste tout de même très impressionnant, choquant et dérangeant. En l'occurrence, l'interdiction aux moins de 16 ans est totalement justifiée. L'intérêt du film repose essentiellement sur son croquemitaine de service, sorte de nouvelle variation du Fantôme de l'Opéra, à la seule différence que l'action se déroule (encore une fois) dans une colonie de vacances.

Cependant, les thématiques restent peu ou prou les mêmes : une vengeance meurtrière et sanglante, un homme atrocement défiguré et prêt à prendre sa revanche sur une société consumériste et bien-pensante. Le tout est renforcé par une bande originale terrifiante, stressante et angoissante. Ensuite, le film peut aussi s'appuyer sur plusieurs séquences d'anthologie où le sang, les cris et la terreur sont omniprésents.
Et pour une fois, l'interprétation est plutôt convaincante, ce qui est assez rare pour ce genre de film. Bref, Carnage possède de sérieux arguments et tous les atouts d'un grand slasher en puissance. Il n'est peut-être pas au même niveau qu'un Halloween, la nuit des Masques, qui proposait tout de même des personnages secondaires plus étoffés. Néanmoins, dans son genre, Carnage reste tout simplement un bon, et même un très bon film d'horreur.

Note: 15/20

 Alice In Oliver