Un nouveau héros sort des Studios Marvel. Sa mission : être la nouvelle belle surprise de l’été comme l’était les Gardiens de la Galaxie. Mais le sympathique Ant-Man, avec ses enjeux minuscules, va avoir un peu plus de mal à s’imposer.
Moins connu qu’Iron Man, Thor et autres Captain America, Ant-Man n’en est pas moins l’un des personnages pivots de l’univers Marvel et des Avengers. En effet, Hank Pym était l’un des premiers membres de l’équipe et était à l’origine de la création d’Ultron. Mais tout cela, c’est dans le comic-book. Car dès que le britannique Edgar Wright, auteur du super Scott Pilgrim ou de la Cornetto Trilogy culte (Shaun of the Dead, Hot Fuzz, le Dernier pub avant la fin du monde), approche Marvel pour s’attaquer à une adaptation de Ant-Man, c’est à la seconde version du personnage qu’il s’intéresse, Scott Lang. Celui-ci est une petite frappe au grand coeur qui vole le costume de Hank Pym pour aider sa fille malade. Dès lors, une histoire e transmission s’installe et c’est bien l’idée qui sera reprise dans le film
Mais voilà, si Edgar Wright travaille sur le film depuis les débuts du studio Marvel, repoussant sans arrêt le tournage pour peaufiner sa production avec un scénario qui serait apparemment le plus aboutit qui ait existé chez Marvel (dixit Joss Whedon, bien déçu de la machinerie du studio), la croissance du studio et le succès grandissant des films fat revoir les objectifs du film et Kevin Feige, le big boss, fait retravailler le scénario de son côté, engendrant alors le départ du talentueux britannique pour « différents artistiques» , ajoutant alors un peu plus d’huile sur le feu des problèmes internes du studio. Qu’à cela ne tienne, la production doit avancer et c’est le yes man Peyton Reed qui récupère le film et son joli casting, retouche le scénario avec Adam McKay pour lui faire perdre toute substance.
Le film a donc du mal à démarrer avant que Scott Lang ne mette le costume pour la première fois, s’embourbant dans les présentations de personnages laborieuses et souvent cliché. Sur ces premières 30 minutes, c’est bien simple, on voit tout de suite que la patte de Wright a été complètement retirée du film et que Peyton Reed ne fera pas d’éclat dans sa réalisation très sage, sans aucune personnalité. Le film est même très sérieux avec un humour dilué et qui apparaît parfois sans raison. L’histoire quand à elle, manque grandement d’enjeux et est assez mal écrite et équilibrée (bonjour les références à Avengers que l’on sent bien imposées sans subtilité par le studio) avec une issue rapidement anticipable et un méchant qui est juste méchant mais sans raison.
C’est d’ailleurs l’un des gros défauts du film, un véritable manque de caractérisation des personnages. Entre un sidekick qui n’apporte absolument rien, une Evangeline Lily qui est clairement sous-traitée, un flic incapable et un bad guy peu menaçant, tout ça ne va pas très loin.
Heureusement, il reste tout de même un Paul Rudd qui porte bien le costume et Michael Douglas qui partage clairement son plaisir à jouer dans ce type de production. On sent vraiment qu’une relation de filiation et d’héritage s’installe entre eux dans le film et c’est sans doute tout ce qu’il doit rester du traitement initial (avec quelques idées de scènes d’action). Ces deux personnages offrent donc bien un bon capital sympathie au film et on espère les retrouver aussi en forme ensuite. Les phases d’apprentissage où ils sont ensemble sont ainsi parmi les plus réussies.
Et à côté de cette relation, on peut aussi remarquer quelques séquences d’action à taille réduite assez réussies en jouant sur les tailles et capacités des personnages (qui auraient sans doute encore plus folles et inventives sous la houlette de Wright). C’est alors plutôt efficace avec parfois du second degré (une bataille dans une chambre d’enfant qui prend des proportions impressionnantes) et avec des effets visuels assez réussis qui jouent bien avec la 3D (attention toutefois, certains autres effets risquent de mal vieillir très vite).
Mal réécrit et retirant sans doute pas mal de matière du matériel original, cet Ant-Man garde donc heureusement pour lui un personnage principal attachant et des scènes d’actions assez efficaces pour passer un bon moment. Mais nous aurons tout de même globalement vite oublié tout le film quelques heures après son visionnage. Si c’est loin d’être honteux, c’est tout aussi loin d’être marquant. Un pas de fourmi pour Marvel.