« Scott Lang, cambrioleur de haut vol, va devoir apprendre à se comporter en héros et aider son mentor, le Dr Hank Pym, à protéger le secret de son spectaculaire costume d’Ant-Man, afin d’affronter une effroyable menace… »
Projet le plus ambitieux du Marvel Cinematic Universe sur le papier, Ant-Man s’est vite avéré être un train fantôme duquel s’envolaient les espérances de tous les fans et cinéphiles. Après avoir travaillé sur l’écriture du script en étroite collaboration avec l’excellent Joe Cornish, le non moins excellent Edgar Wright quitta le navire pour cause de différends créatif avec les Marvel Studios. Chose pas étonnante puisque depuis quelques années maintenant, les productions Marvel se sont enfermé dans un carcan dont ils ne sortiront très certainement jamais. À vouloir attirer un trop grand public, ils brident les intentions des cinéastes qu’ils engagent. Ces derniers ont de véritables visions des films sur lesquels ils travaillent, mais devant suivre le cahier des charges de la major, ils ne peuvent faire preuve d’audace et de créativité. Les films en pâtissent et finissent par tous se ressembler.
Plus d’âme, d’audace, de création, simplement des intentions, bonnes ou mauvaises. Ant-Man aurait pu être majestueux grâce à la particularité de son protagoniste qui a la capacité de passer de la taille humaine à la taille d’une fourmi en un clic. Les changements de proportions permettent au film de gagner en intensité et en force visuelle. Peyton Reed l’a bien compris et le script qu’on lui a fourni se sert avec efficacité de ce pouvoir. Des scènes d’action spectaculaires parmi lesquelles le héros virevolte, assomme ses ennemis et passe d’une taille à l’autre, offrant au film deux univers en un.. Malheureusement, si le spectacle est bel et bien présent, l’émotion est inexistante, à l’image de la patte d’un cinéaste. Simple « Yes Man » comme on les appels (terme pas nécessairement péjoratif puisque dans un sens ils ont raison d’accepter d’un point de vue financier de tels projets), Peyton Reed met en image le script réécrit par les Marvel Studios et des scénaristes anonymes engagés suite aux désaccords avec Edgar Wright. Un scénario hollywoodien qui part d’un point A pour aller jusqu’à un point B. C’est linéaire, prévisible, convenu, sans intérêt et porté par des personnages qui, au-delà de la sympathie des acteurs, ne dégagent aucun charisme.
De ce film aurait pu ce dégager un dynamisme et une fraîcheur, mais il n’en est rien. L’ombre d’Edgar Wright plane au-dessus de ce cadavre encore bien chaud. Un humour qui aurait pu faire mouche, mais qui est gâché par un montage et un découpage qui n’ont pas le rythme adéquat, des essais de « Fast Cutting » qui n’apportent rien mis à part un sentiment de déjà vu (Cornetto Trilogy es-tu là…) et une mise en scène qui se contente de faire vivre une histoire aussi touchante que le visage de Jay Courtney. Ant-Man plaira forcément à ceux qui sont en mal d’action et d’aventure, le tout enrobé d’une belle morale à la Disney, mais en laissera certainement quelque’un sur un immense sentiment de frustration et de gâchis. Tout n’est pas foncièrement à jeter tout de même, puisque les effets spéciaux réalisés par la société ILM Light & Magic sont de bonnes facture, tout comme les transitions d’une taille à l’autre. Les plans réalisés intégralement en numérique lorsque le héros est à taille réduite s’avèrent également plus inspirés avec une caméra qui se permet des mouvements surréalistes, le numérique le permettant. Restez tout de même jusqu’à la fin du générique, la seconde scène post-générique, même si inutile, est mieux filmée que l’intégralité du film que vous venez de voir.