La Révolte des Morts Vivants (La malédiction des Templiers)

Par Olivier Walmacq

genre: horreur, épouvante (interdit aux - 16 ans)
année: 1971
durée: 1h41

l'histoire : En vacances avec son ami Roger, Virginia croise une ancienne camarade de classe, Betty, près de la piscine de l'hôtel. Ils décident de partir pique-niquer le lendemain mais jalouse d’une Betty trop entreprenante avec Roger qui ne se défend aucunement, Virginia saute du train en marche. Elle se réfugie dans les anciennes ruines de Berzano sans savoir que les templiers sortent chaque nuit en quête de chair fraîche.  

La critique :

Dans les années 1970, le cinéma espagnol se lance dans le genre horrifique. Certains réalisateurs se distinguent. C'est par exemple le cas de Jesus Franco à qui l'on doit Les Vampires (1970), Les cauchemars naissent la nuit (la même année), Le conte Dracula (toujours en 1970), La Fille de Dracula (1972), ou encore le nanar Frankenstein contre Dracula (en 1972 également). Amando de Ossorio décide lui aussi de se lancer dans le genre horrifique.
On le remarque tout d'abord avec un film de vampires, Malenka, en 1969. Mais dès 1971, il se découvre une passion pour l'univers des zombies, avec La Révolte des Morts Vivants.

Au moment de sa sortie, le film remporte un vif succès et effraie le public dans les salles obscures. Par la suite, il va signer une tétralogie. En effet, La Révolte des Morts Vivants sera suivie par Le Retour des Morts Vivants en 1973, Le Monde des Morts Vivants en 1974 et La Chevauchée des Morts Vivants en 1975. Incontestablement, La Révolte des Morts Vivants est une oeuvre à part dans le monde codé et étriqué des zombies. Amando de Ossorio confère aux zombies une aura particulière.
Les morts vivants ne sont pas d'anciennes personnes qui reviennent à la vie pour décimer l'humanité toute entière. Sur ce point, le film se démarque clairement de La Nuit des Morts Vivants de George A. Romero en 1969.

Amando de Ossorio effectue un gros travail de recherches historiques sur les Templiers, dont l'histoire remonte à l’ordre des «Pauvres chevaliers du Christ et du Temple de Salomon» en 1118. Bienvenue dans les pratiques occultes et à la recherche de la vie éternelle ! Ces êtres étranges et démoniaques se nourrissaient du sang de leur victime et exposaient leurs corps sur la voie publique.
Pire encore, les Templiers dormaient dans des tombeaux et ne vivaient que la nuit à la recherche de nouvelles victimes. Evidemment, cette histoire particulièrement sordide et macabre inspire le scénario de La Révolte des Morts Vivants. Attention, SPOILERS !

En vacances avec son ami Roger, Virginia croise une ancienne camarade de classe, Betty, près de la piscine de l'hôtel. Ils décident de partir pique-niquer le lendemain mais jalouse d’une Betty trop entreprenante avec Roger qui ne se défend aucunement, Virginia saute du train en marche. Elle se réfugie dans les anciennes ruines de Berzano sans savoir que les templiers sortent chaque nuit en quête de chair fraîche.
Avec un scénario pareil, Amando de Ossorio se démarque des clichés habituels. Ici pas de contamination, de fin du monde ou encore de magie vaudou. Il est plutôt question ici d'une malédiction, en tout cas, d'une aura maléfique et inexplicable, qui semble s'acharner sur certains touristes qui ont le malheur de s'approcher un peu trop près du repère des Templiers.

Pourtant, le film commence plutôt mal et fait davantage penser à une oeuvre érotique de seconde zone, avec ses deux anciennes copines d'école, Virginia et Betty, qui se retrouvent après plusieurs années d'absence. Les deux jeunes femmes se découvent une passion homosexuelle. Pour Amando de Ossorio, c'est aussi l'occasion de pimenter son film d'une petite touche érotique.
Toutefois, rien de grave ni de particulièrement graveleux. Heureusement, très vite, le long-métrage affiche les hostilités avec la disparition étrange de Virginia. Après une dispute avec son fiancé, celle-ci se retrouve dans des catacombes et face aux Templiers. La jeune femme sera évidemment assassinée et atrocement mutilée.

La révolte des morts vivants se démarque avant tout par son ambiance putride et gothique. Amando de Ossorio confère une aura morbide et énigmatique à ses morts vivants de service. Tels des prédateurs, ils se déplacent parfois sur des chevaux pour poursuivre leurs proies. Et les Templiers ne font évidemment pas de prisonniers. Néanmoins, Amando de Ossorio n'épargne pas non plus le monde des humains.
En l'occurrence, les différents protagonistes ne sont guère sympathiques : un violeur, un fiancé infidèle, une nymphomane ou encore une jeune femme un peu trop capricieuse et limite hystérique. En vérité, il n'y a pas vraiment de héros dans La Révolte des Morts Vivants. Les stars, ce sont bien sûr les zombies démoniaques. Si le film est plutôt réussi dans l'ensemble, la mise en scène souffre toutefois de nombreuses chutes de tension et de rythme, hélas préjudiciables à la qualité de ce long-métrage.
Enfin, il faut bien le reconnaître : La révolte des Morts Vivants a souffert du poids des années. En effet, le film compte désormais presque 45 années au compteur. Certains jugeront probablement cette oeuvre un peu vieillotte et obsolète. Néanmoins, dans son genre, La Révolte des Morts Vivants reste une production plus que recommandable.

Note: 14/20

 Alice In Oliver