LES BÊTISES (Critique)

LES BÊTISES (Critique)LES BÊTISES (Critique)SYNOPSIS: François, la trentaine, lunaire et maladroit, est un enfant adopté. Pour rencontrer sa mère biologique, il s'introduit dans une fête organisée chez elle, se faisant passer pour le serveur. Il se retrouve alors au service d'une famille dont il ignore tout, la sienne.

Les bêtises est le genre de film assez symptomatique des soucis du cinéma d'auteur en France. D'être à la fois scénariste et réalisateur de ses films pose un souci important à moins d'être un génie (et le cinéma français en a eu et en aura encore) et il y a forcément un des postes sur lequel un cinéaste sera plus ou moins à l'aise. Objet formel creux ou histoire touchante réalisée platement, Les Bêtises fait partie de cette seconde catégorie. Film de clôture du Champs Élysées Film Festival, le long métrage de Rose et Alice Philipon fait immédiatement penser à The Party de Blake Edwards, avec ce personnage gauche qui perturbe une fête, même si celle-ci était déjà mal partie. A ce postulat de départ s'ajoute une histoire de filiation, une idée plutôt bien vue et sympathique qui nous change des sempiternelles crises de couples qui sont trop souvent la panacée du cinéma français. Sauf que si l'idée est originale, la réalisation l'est beaucoup moins. En effet, en décor quasi unique la mise en images est assez paresseuse et tourne un peu au théâtre filmé. Malgré quelques fulgurances et une jolie lumière nocturne, l'ensemble manque cruellement de personnalité et l'esthétique générale est plutôt terne malgré les couleurs pop et la maison tout en étages et en vitres évoquant Demy et Tati. Il manque, à l'image de ces deux cinéastes, le grain de folie supplémentaire pour vraiment marquer et imprimer une empreinte indélébile.

LES BÊTISES (Critique)

Heureusement le casting est très bon et emballe l'histoire jusqu'à une bonne surprise finale. Jeremy Elkaïm est le pivot du récit et il porte avec talent un personnage maladroit et distrait dans la droite lignée du Pierre Richard des débuts, sachant jouer à la fois avec son corps et maniant brillamment la fantaisie. Loin de tout glamour, il doit attirer la sympathie malgré sa gaucherie parfois agaçante. Et il y parvient, c'est dire la réussite de sa performance. Il forme avec une Sara Giraudeau absolument craquante, un duo atypique qui fait pour beaucoup dans le charme désuet du film. Jonathan Lambert de son côté joue tout en retenue et parvient à nous faire oublier le trublion qu'il a souvent été à la télévision. Au fil des rôles, il se construit une jolie carrière avec des choix osés et surprenants. Enfin, l'apparition de Jacques Weber est un autre atout non négligeable d'un casting qui se révèle relativement homogène. En revanche, si le scénario est bien construit il y manque comme pour la réalisation, un vrai grain de folie pour emmener vraiment plus loin le spectateur. Reste un film plaisant, rafraîchissant dans le paysage cinématographique estival. Sachant que c'est un premier film, on espère que la suite de la carrière de ces deux sœurs cinéastes saura nous prouver que les " bêtises " originelles n'étaient que des erreurs de jeunesse.

LES BÊTISES (Critique)

Titre Original: LES BÊTISES

Genre: Comédie

Sortie le: 22 juillet 2015

Distribué par: Rezo Films

LES BÊTISES (Critique)PAS GÉNIAL