Écumant les festivals et raflant les récompenses, " Victoria" , réalisé par Sebastien Schipper,débarque sur nos écrans. Acclamé par la critique, ce thriller a la particularité d'être filmé en un unique plan-séquence de deux heures et quinze minutes nous plongeant dans une balade nocturne dans les rues berlinoises. La hype autour de ce projet était donc présente mais va vite s'estomper au visionnage.
5h42. Berlin. Sortie de boîte de nuit, Victoria, espagnole fraîchement débarquée, rencontre Sonne et son groupe de potes. Emportée par la fête et l'alcool, elle décide de les suivre dans leur virée nocturne. Elle réalise soudain que la soirée est en train de sérieusement déraper..." Victoria " fait parti de ces films reposant uniquement sur leur concept. Contrairement à " Birdman" , faux plan-séquence mais doté d'une véritable imagerie et de sa propre histoire, le long-métrage de Schipper se contente tout simplement de raconter une histoire, vue de nombreuses fois au cinéma, à travers une unique prise filmée en caméra à l'épaule. Si le parti-pris technique est impressionnant, il aurait été préférable de le voir utilisé de manière justifié et non comme un prétexte à visionnage.
La visite de Berlin en compagnie de cette bande s'avère immersive au début mais plus le film avance, plus cette immersion disparaît, parasitée par des scènes extrêmement longues et bavardes et le rajout d'une musique extra-diégétique, rendant le film épuisant et trop long pour ce qu'il raconte. Le scénario du film se révèle basique et sans surprises. Malgré le fait que la volonté de créer un film atypique en temps réel, teinté de " spleen " et de personnages attachants, soit présente, nous sommes complètement sortis du film tant les réactions des personnages nous paraissent assez absurdes et que les mouvements de caméras rendent le visionnage illisible.
" Victoria " confirme l'idée qu'une chose n'est pas forcément réussie si elle est faite avec de bonnes intentions. Si on peut saluer le défi technique et la prestation des acteurs, il est cependant dommage de voir un tel potentiel gâché par son scénario et sa lourdeur.
Victor Van De Kadsye