#5. Employé de clinique spécialisé dans les infections de stars.
Quand on est malade, deux réactions possibles : se calfeutrer chez soi jusqu'à la guérison totale, ou continuer sa vie en jubilant à l'idée de contaminer son entourage. Les habitués de la seconde option tiennent leur future carrière : employé dans une clinique dont la spécialité est d'injecter les infections de nos stars préférées. Quoi de plus amusant que d'enfoncer des seringues dans des fans décérébrés et d'évoluer au contact des divas de la pop-culture ? C'est la carrière qu'a choisie le héros d' le premier film du fils Cronenberg. Proche des préoccupations de son cinéaste de père, Brandon Cronenberg dresse un futur proche où le peu d'éthique médicale et commerciale s'est retiré pour laisser place à des activités lucratives et douteuses. Dans ce premier et brillant essai, le réalisateur porte un regard critique sur la société de consommation et le star-system. Il s'inquiète de la façon dont tout cela évolue à grande vitesse pour laisser place à de nouvelles tendances, toujours moins éthiques et mortifères. Il développe cette idée en utilisant comme toile de fond une esthétique ultra-aseptisée dans laquelle il fera surgir des éléments répugnants. C'est là, sa manière de gratter le vernis lisse de nos sociétés pour en faire émerger la face écœurante et sombre. Brandon Cronenberg ajoute à ce constat, une réflexion sur les stars à l'heure de la course effrénée vers une célébrité devenue statut social et plus vraiment l'aboutissement naturel d'une brillante carrière ou de la maîtrise d'un art. On trouvera également la figure christique dans l'individu-star martyrisé et rendu exsangue par son public, comme si l'admiration pour nos idoles pop n'était finalement qu'une forme contemporaine de culte religieux et de vampirisation de l'être. On évitera donc de se lancer dans une telle carrière qui demande d'être à la fois requin, sadomasochiste et inconscient.
#4. Agent temporel à la poursuite de grands criminels.
Autre carrière peu enviable : agent temporel. , des jumeaux Michael et Peter Spierig, est l'adaptation d'une nouvelle de science-fiction de Robert A. Heinlein intitulée . Sans entrer plus avant dans les détails, disons que raconte la dernière mission d'un agent temporel qui doit arrêter le seul criminel qui lui ait échappé jusqu'alors. Sans égratigner tout l'intérêt, la complexité et l'intelligence de cette histoire, je me contenterais de dire qu'être agent temporel c'est vraiment un sale boulot. Si la mention " voyage temporel " a de quoi charmer, renvoyant des images d'inconnu et de mystère, de temps ancestraux ou futuristes, la réalité du job est toute autre. L'agent temporel évolue au contact des pires salauds de l'humanité et en terrain miné, s'il vous plaît. A noter que le voyage dans le temps semble remuer les tripes à tel point que chaque saut se conclue par des vomissements. Les risques du métier sont donc grands : atroces souffrances, blessures, amputations, et pourquoi pas, mort. Mais ce n'est pas tout ! Il faut également veiller à ne pas devenir l'auteur d'anachronismes et de paradoxes qui pourraient abîmer la ligne du temps. Michael et Peter Spierig réalisent là un thriller de science-fiction haletant, sur la base du diabolique texte de Heinlein. On a rarement vu un film traitant du voyage temporel qui soit si bon : des personnages incarnés, des acteurs habités, une histoire retors jouant sur le concept et les règles théoriques du voyage dans le temps. Si la science-fiction fait intégralement partie du tableau, elle est traitée de manière assez fine, sur le mode du rétro-futurisme, et sans grandiloquence. Elle sert le récit comme elle donne toute l'amplitude aux personnages pour révéler leur profondeur. , c'est donc un film maîtrisé de bout en bout et réalisé avec style.
#3. Agent de la MNU.
Le MNU (Multi-National United) c'est cette multinationale dont les dents rayent le parquetet pour laquelle officie Wikus Van der Merwe dans le de Neill Bloomkamp. Pour ceux qui ne l'ont pas encore vu, l'argument de ce film de science-fiction c'est la présence de réfugiés aliens sur notre bonne vieille Terre et plus précisément dans un ghetto de Johannesbourg, le District 9. Si vous travaillez pour la MNU il vous faudra accepter un certain racisme ambiant ainsi que les ambitions à peine cachées des dirigeants. A savoir, manipuler l'ADN de ceux qu'ils appellent les crevettes pour s'emparer de leur technologie. Vous travaillerez dans un contexte plus que tendu puisqu'il vous arrivera de faire des descentes dans l'enceinte du ghetto pour faire régner l'ordre et mettre fin aux trafics des crevettes, également amateurs de bouffe pour chat. Il n'est donc pas rare de se faire agresser par des aliens de deux mètres de haut visiblement énervés et qui postillonnent lorsqu'ils vous parlent. Ainsi résumé, a des airs de grosse comédie ou de film d'action débile. Détrompez-vous ! , c'est un film percutant, intelligent et très malin. Vous l'aurez compris, il n'est en réalité qu'une gigantesque métaphore de la xénophobie et de la ségrégation. Bloomkamp se livre d'ailleurs à un constat amer : la peur de l'autre est une pulsion primaire qui peut resurgir dans un pays ayant déjà connu de tels épisodes et y ayant mis fin, comme l'Afrique du Sud. A cette constatation s'ajoutent d'autres pistes de réflexion sur l'avidité des grandes entreprises et du marché, l'inégalité parmi les hommes et la violence sociale latente. Autant de qualités qui étaient déjà présentent dans le court-métrage qui a donné lieu à cette version longue.
#2. Agent de recouvrement des dettes organiques.
Encore un métier dangereux et surtout salissant :. Dans une société où l'homme est parvenu à prolonger sa durée de vie grâce à des organes artificiels produits par l'Union, les Repo Men sont chargés de récupérer les organes des mauvais payeurs. Dis comme ça, on pourrait penser que c'est indolore. Mais les Repo Men ne sont pas chirurgiens et s'embarrassent rarement d'anesthésie. Ce thriller d'action réalisé par Miguel Sapochnik est adapté du roman d'Eric Garcia, intitulé percepteurs d'organes, Eric Garcia entame l'écriture d'un scénario avec Garrett Lerner. Dans la lignée de , le film de Miguel Sapochnik dresse un futur sombre où les ambitions des multinationales dépassent tout entendement. Un futur pas si lointain, puisque Eric Garcia tient son histoire d'une banale réflexion sur la propriété, il explique : The Repossession Mambo. Conscient du potentiel filmique de ces Michael Moore sur le système de santé américain, qui nous présentait le cas d'un homme obligé de choisir lequel de ses doigts il allait sauver. Certes le système américain apparaît bien éloigné du nôtre, pourtant nombreuses sont les tentatives de distanciation par rapport à notre santé et " Aujourd'hui, rares sont ceux qui peuvent prétendre " posséder " leur maison par exemple, nous sommes en permanence en train de rembourser quelqu'un. " De ce constat inquiétant, l'écrivain tire une dystopie féroce et dont certains détails prêtent à sourire lorsque l'on considère nos dernières avancées en matière de santé. La violence économique explicitée par la reprise, moyennant la force, d'organes devenus vitaux pour leurs propriétaires n'est pas entièrement fictionnelle. Souvenons-nous de , le documentaire de les acquis du CNR. Petit à petit, les entreprises font irruption dans notre santé à l'image de ces applications qui s'érigent en autant de compagnons santé ou de Google qui immisce de plus en plus dans la recherche médicale. Entre notre situation actuelle et il n'y a qu'un pas. Surtout si nous oublions que les multinationales ne sont pas des mécènes, mais bien des entreprises munies de business plan et autres obligations de rentabilité. Brrr, j'ai froid dans le dos, pas vous ?
#1. Soldat corvéable à merci.
Voici venu le moment de parler du pire métier du futur, à mon humble avis. Et pour ce faire, je vais avoir besoin de révéler le twist majeur du film. Si vous n'avez pas encore vu Source Code, de Duncan Jones, je vous propose de passez votre chemin et d'aller découvrir le deuxième long-métrage du fils de David Bowie.
Pour ceux qui sont encore là, reprenons ! Sam Rockwell. C'est, je dois dire, un de mes films de science-fiction fétiches tant il est percutant, original et magistralement incarné. Malgré sa très jeune carrière cinématographique, le réalisateur montre déjà une forte identité visuelle et narrative. Il se plaît à revisiter des thèmes éculés de la science-fiction en leur insufflant une seconde jeunesse. L'argument de Source Code, c'est donc le deuxième film de Duncan Jones qui nous avait précédemment offert l'incroyable avec Jake Gyllenhaal, est en réalité maintenu artificiellement en vie après un crash d'hélicoptère en Afghanistan. Colter n'est donc rien d'autre qu'un cadavre en sursis, corvéable à merci dans la lutte contre la criminalité. Duncan Jones avait d'ailleurs réalisé le même type de renversement pour le héros de . Une tendance qui laisse deviner toute la révolte du réalisateur envers la société contemporaine et son respect du vivant. Le jeune cinéaste a le don de mêler des problématiques contemporaines aux thématiques SF traditionnelles. Et rappelez-vous : même mort, vous pouvez toujours servir. Alors prudence lors de la signature de votre prochain contrat de travail... Source Code ? Colter Stevens, un type banal, se réveille dans un train à destination de Chicago. Il ne se rappelle pas y être monté et cherche à comprendre la situation quand une bombe explose. Colter se réveille de nouveau, cette fois dans un caisson, et apprend qu'il teste un procédé expérimental permettant de se projeter dans le corps d'une personne 8 minutes avant la fin de sa vie. Colter Stevens doit inlassablement revivre ces mêmes 8 minutes pour relever les indices trahissant le terroriste, déjà paré à un deuxième attentat. Le pitch, retors à souhait, est alléchant. Vous me direz que Colter Stevens a le job peu enviable d'agent temporel... mais c'est encore pire. A la moitié du film, nous apprenons que Colter, brillamment incarné par