En 2010, Benjamin Darras et Patrick Jean, deux français, ont cartonnés sur la toile avec un court-métrage de deux minutes au pitch des plus simples : Des personnages iconiques des jeux-vidéos, sous des traits de pixels, envahissent New-York et sèment la pagaille en ville. Court et efficace, " Pixels " a eu beaucoup de succès. Il en a eu tellement qu'Hollywood s'est senti obligé d'en faire un long-métrage, produit par et avec Adam Sandler. Oui, ça commence très mal...
Lorsque des extra-terrestres perçoivent à tort des extraits vidéo de jeux d'arcade classiques comme une déclaration de guerre, ils attaquent la Terre en s'inspirant de ces jeux pour modeler leurs attaques." Pixels " vient de nous offrir l'un des mélanges les plus étranges de cette année cinématographique : Chris Columbus, réalisateur de classiques pour petits et grands tels que " Maman, j'ai raté l'avion " ou les deux premiers Harry Potter, réalisant une production d' Adam Sandler, à qui l'on doit l'humour gras de " Rien que pour vos cheveux " ou " Copains pour toujours 1 & 2 " .
On se retrouve donc avec un film hybride suivant le schéma narratif d'un divertissement familial convenu mais bien amené, le film est très fluide dans son histoire et n'offre aucun temps mort, mais qui se retrouve parasité par la touche Adam Sandler. Attendez-vous donc à une accumulation de blagues vulgaires, proches de la " private-joke " et surtout très misogyne (Pour vous donner un simple aperçu, la femme devient un trophée dans le film, entre autres...).
Cet hybride, par conséquent, s'avère assez étrange puisque oscillant entre deux registres de films mais va aussi se planter dans son principal sujet : Les jeux-vidéos.
Tout d'abord, les jeux-vidéos sont représentés dans un nombre très infime dans les références massives à la pop-culture (A la place, on a des allusions à Samantha Fox, Dallas, L'île Fantastique, un caméo de Dan Akroyd au début etc...) mais, surtout, aucun autre film ne s'est montré aussi insultant envers la communauté des gamers que celui-ci. Faire des " geeks " de véritables héros est une bonne idée ( Edgar Wright le fait à la perfection), néanmoins, tomber dans les pires des clichés au point d'en devenir gênant n'en est pas une. Mention spécial au personnage de Josh Gad (Olaf dans " Frozen "), archétype de ce qu'il y a de pire dans la représentation du " geek ". Si les scènes d'actions où les héros doivent vaincre Pac-Man ou Donkey-Kong sont plutôt réussis, il est dommage de voir que rien d'autre n'est dit sur les jeux-vidéos, à part pour en faire des banales références.
" Pixels " confirme, encore une fois, cette idée qu'un film n'est pas forcément bon si il divertit seulement. Le manque d'inspiration se fait largement ressentir et il aurait été préférable de voir autre chose qu'une comédie d' Adam Sandler camouflée en divertissement familial.
Victor Van De Kadsye