Forest Whitaker, Curtis '50 Cent' Jackson, Naomie Harris, Miguel Gomez (II),
Les films sur la boxe sont populaires à Hollywood, que ce soit la série des Rocky, Ali réalisé en 2001 ou plus récemment Fighter, réalisé par David O. Russell.
La dernière fois qu'un Oscar a été attribué pour ce genre de rôle, c'était Robert De Niro avec Raging Bull. Côté femme, c'est Hilary Swank qui s'est distinguée grâce à Million Dollar Baby.
Lorsque sa femme est tuée, son monde s'écroule, jusqu'à perdre sa maison et sa fortune.
Pire, la garde de sa fille lui est retirée, la justice estimant son comportement incompatible avec son rôle de père. Au plus bas, il trouve une aide précieuse en la personne de Tick Willis , un ancien boxeur avec lequel il reprend l'entrainement.
Billy va devoir se battre pour trouver la voie de la rédemption et regagner ainsi la garde de sa fille.
Avant de participer à ce film, Jake Gyllenhaal ne connaissait rien à la boxe.
Pour acquérir le physique nécessaire, l'acteur s'est soumis à un entrainement hyper intensif. Six heures quotidiennes réparties en deux séances, ce 7 jours sur 7 pendant 6 mois, lui ayant permis de gagner 7 kilos de masse musculaire. Mais le physique de ne fait pas tout, il a également pris des cours de boxe avec un coach particulier et a affronté de nombreux combattants.
Mais en découvrant les nouveaux détails livrés par le réalisateur du film, qui accompagnait d'ailleurs l'acteur à l'entraînement pour le motiver, on réalise que c'était encore pire que ce qu'on imaginait. Pour obtenir les abdos en béton qu'il arbore dans le film, s'est littéralement mis la rage au ventre."Je l'ai vu vomir dans la salle de gym et quasiment tomber dans les pommes", a confié Fuqua (cité par EW). "Je l'ai regardé prendre des coups, des uppercuts dans les côtes, aller à terre. Il a pris des droites et était sonné pour de vrai. Je l'observais pour voir s'il allait arrêter ou abandonner. Il continuait. J'ai poussé Jake dans ses retranchements et il y est allé avec moi."
Impressionné par le détermination de l'acteur, le réalisateur poursuit : "Il n'y a pas eu de doublure. Il a joué toutes les scènes de boxe lui-même. Non seulement il était dedans, mais il en demandait plus."
En même temps, on n'est pas vraiment surpris par l'implication de Jake Gyllenhaal qui avait déjà connu une préparation très éprouvante pour son précédent film, Night Call. Il avait perdu alors 15 kilos avec un régime à base de chewing gum et de salade de kale agrémenté de 20 km de course à pied par jour pour incarner un reporter au physique particulièrement émacié.
Ce n'est de loin pas la première fois que l'acteur transforme son corps de la sorte puisque dans Jarhead - la fin de l'innocence réalisé en 2006 et Prince of Persia : les sables du temps en 2010, il avait également pris beaucoup de muscles.
Après avoir exploré la densité physique et psychologique d'un boxeur, Jake Gyllenhaal a notamment déclaré qu'il considérait ce sport comme une métaphore de la vie : "On monte sur le ring seul, on le quitte seul également, mais la trajectoire n'appartient qu'à vous. (...) c'est vraiment émouvant de voir la force qu'il faut pour être boxeur professionnel - la détermination, la préparation, la discipline et la dextérité."
C'est la deuxième fois qu'il compose un titre pour un film d' Antoine Fuqua après Equalizer. Le nom du premier single est Phenomenal.
D'abord acteur puis producteur dans les années 2000 pour les séries The Shield et Sons of Anarchy, Kurt Sutter devient pour la première fois scénariste.
La Rage au ventre provient tout droit de son imagination et de la vie personnelle d'Eminem.
Pour filmer les matchs de boxe, le réalisateur et son directeur de la photographie Mauro Fiore ont fait appel aux deux opérateurs caméra Todd Palladino et Rick Cypher qui ont filmé pendant près de quarante ans des matchs pour la chaine HBO.
Ils avaient déjà été approchés par le monde du cinéma pour apporter leur savoir faire sur des films comme Fighter et Match retour.
La production a également eu recours aux commentateurs de légende Jim Lampley et Roy Jones Jr, toujours de HBO, et à l'arbitre Tony Weeks.
Pour rendre les combats de boxe réalistes, Antoine Fuqua s'est attaché les services du chorégraphe Terry Claybon, un ancien boxeur professionnel. Ce dernier est également crédité au générique comme l'assistant du personnage joué par Forest Whitaker. D'ailleurs, le comédien, amateur d'arts martiaux, a aussi été coaché par Claybon, de même que Rachel McAdams qui tenait à connaître parfaitement ce sport comme le connaîtrait une épouse suivant son mari dans sa carrière de boxeur.
Toujours dans cette optique de recherche maximale d'authenticité, Antoine Fuqua raconte : "J'ai dit à Jake, 'Nous allons filmer les matchs dans leur intégralité. Du coup, si tu es fatigué, si tu t'évanouis ou si tu vomis, cela se verra à l'image". Et j'ai dit à Mauro, "On n'utilise pas d'éclairages supplémentaires. Il n'y a pas d'éclairage supplémentaire pour les matchs à Madison Square Garden ou à Las Vegas".
Un film de plus sur la boxe ? Certes. Mais pas uniquement ...
La réalisation d'Antoine Fuqua sert parfaitement le propos. La gloire, l'argent, l'amour et la descente vertigineuse d'un homme à qui tout souriait. En revanche, le scénario de Kurt Sutter étonne par sa banalité.
Le montage particulièrement réussi, la photographie de Mauro Fiore et la bande-son d'Eminem, sont de grands point forts du film.
Du casting tout entier se dégage une réelle émotion. Parfois déchirante.
Rachel McAdams est absolument parfaite dans ce rôle d'épouse, avant de disparaître tout en restant essentielle pendant toute la durée du film. Le rôle tenu par l'excellent Forest Whitaker aurait mérité un traitement plus approfondi.
Jake Gillenhall à la fois pugnace, désespéré, violent ou d'une attendrissante sincérité est remarquable, tant au niveau de son jeu que de son impressionnante transformation physique, dont Hollywood raffole. Aux côtés de la jeune Oona Laurence, l'acteur nous offre de très beaux moments. Tendresse, amour paternel et complicité recouvrée. Il excelle.