Renaissances (Self/Less) est le cinquième film du réalisateur Indien Tarsem Singh, dont la carrière avait pourtant débuté au cinéma en 2000 avec The Cell. Le réalisateur de Blanche-Neige, Les immortels ou The Fall, revient cette fois-ci avec un thriller de science-fiction mettant en vedette le mal-aimé Ryan Reynolds ( Green Lantern, La proposition, Buried), Natalie Martinez ( Course à la mort, Under the dome ), Matthew Goode ( Watchmen, The good wife ), Ben Kingsley et Derek Luke ( Empire ). Partant d'un pitch quelque peu improbable rappelant vaguement le Volte-Face de John Woo, le scénario de Renaissances pouvait laisser craindre le pire. La bande-annonce venait amplifier ce doute, en nous promettant un film d'action en apparence assez brouillon.
Même si quelques éléments paraissent un peu bancals dans le script signé Alex et David Pastor , l'écriture reste finalement suffisamment épurée pour éviter de mener l'histoire vers un grand n'importe quoi, qu'on aurait facilement pu atteindre avec quelques rebondissements supplémentaires. Le choix de demeurer sur une ligne narrative simple permet ainsi au spectateur d'avaler la pilule. Le revers de la médaille a pour conséquence de rendre le film assez conventionnel dans son déroulement, et même assez prévisible, en particulier en ce qui concerne sa conclusion.
Tarsem Singh, placé clairement ici dans la situation de commettre un film de commande, fait le choix de rester sobre dans ses effets de réalisation. Ici, pas de folie visuelle telle qu'on pouvait la voir dans The Fall, ni de choix marqué dans la photo comme dans Les immortels. Si le génie dont le réalisateur Indien est capable ne se voit pas forcément à l'écran avec Renaissances , l'ensemble est tout de même mis en scène avec soin et surtout avec une grande efficacité. Un montage parfaitement ciselé permet de donner au film un rythme et un style intéressants. Jamais l'ennui ne gagnera le spectateur, un peu déconcerté au début des aventures de Ryan Reynolds, puis emporté par la situation délicate de ce dernier au fil de ses découvertes.
Il ne faudra pourtant pas s'attendre à des twists extraordinaires, la plupart des surprises ne faisant que reprendre des idées déjà vues. Pour autant, le film restera agréable de bout en bout, avec ses airs de grosse série B de luxe. On notera tout de même un rendu esthétique agréable, grâce notamment à un choix intéressant des décors ou des costumes du héros.
Ryan Reynolds, souvent critiqué pour son manque d'expressivité et de charisme, trouve là un rôle qui lui convient assez bien, la plupart des situations le plaçant dans la peau d'un héros froid, souvent contraint de masquer sa vraie personnalité. Après Buried et Sécurité rapprochée, l'acteur canadien confirme son talent pour les rôles d'action. Il parvient à créer une empathie très rapide, aidé par un personnage découvrant son environnement en même temps que le spectateur.
Matthew Goode joue de toute son ambivalence pour donner chair à un méchant crédible, bien que traditionnel dans ce genre de film. Natalie Martinez livre une prestation convaincante elle aussi, tout comme Derek Luke et Ben Kingsley, qui se contente finalement d'un rôle presque minime. Ce film ne marquera certes pas la réelle renaissance du talent singulier de Tarsem Singh, entrevu notamment dans The Fall, mais confirmera le fait que le réalisateur est capable de mettre en scène des films traditionnels de qualité. Prenant du début à la fin malgré un manque d'originalité et de surprises indéniable, Renaissances fait office d'honnête divertissement, à défaut d'un grand moment de cinéma.
Titre Original: SELF/LESS
Réalisé par: Tarsem Singh
Casting: Ryan Reynolds, Ben Kingsley, Natalie Martinez,
Matthew Goode, Victor Garber, Sam Page...
Genre: Science fiction, Thriller
Sortie le: 29 juillet 2015
Distribué par: SND
BIEN