La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil : Notre critique

Par Cinecomca @cinecomca

SYNOPSIS

“Elle est la plus rousse, la plus myope, la plus sentimentale, la plus menteuse, la plus vraie, la plus déroutante, la plus obstinée, la plus inquiétante des héroïnes. La dame dans l’auto n’a jamais vu la mer, elle fuit la police et se répète sans cesse qu’elle n’est pas folle… Pourtant…”
(Source : Allociné)

LE FILM

Réalisateur : Joann Sfar
Scénario : Patrick Godeau et Gilles Marchand
D’après le roman de Sébastien Japrisot
Directeur de la Photographie : Manuel Dacosse
Musique : Agnès Olier
Casting : Freya Mavor, Benjamin Biolay, Elio Germano, Stacy Martin

Sortie française : 5 août 2015

CRITIQUE

J’aime me retrouver dans une salle de cinéma sans savoir de quoi parle le film, par qui il est fait, n’avoir vu aucunes images, etc. Cela permet de le découvrir d’un oeil complètement vierge sans savoir à quoi s’attendre. Et bien figurez-vous que La Dame dans l’auto avec un fusil et des lunettes (première et dernière fois que nous écrivons le titre en entier) fait partie de cette catégorie.

Une catégorie que j’apprécie grandement. Cela permet souvent de découvrir de très beaux films comme I Origins ou Le Secret de Kanwar par exemple. La Dame dans l’auto rejoint ces films en nous offrant un vrai moment de cinéma à voir d’urgence.

Une ambiance ambiguë, entre rêve, folie et réalité, une superbe photographie, une mise en scène impeccable et une histoire prenante font de La Dame dans l’auto le film à ne pas rater et à découvrir en salles !

Joann Sfar nous emmène en balade avec Dany dans un périple qui va nous réserver bien des surprises. Dès le départ du film, on établit le postulat que le personnage joué par Freya Mavor pourrait être folle sans jamais réellement répondre à cette question. Et tout le long du film, on joue sur cet effet en nous laissant toujours hésitant.

Mais plus que ça, le scénario démarre lui aussi simplement et ancré dans le réel pour finalement tourné petit à petit dans un cauchemar ambulant dont on aimerait se réveiller. Un rêve qui amène pas mal d’incompréhensions de notre côté et qui laisse ainsi le spectateur dubitatif.

Et c’est ce que j’ai apprécié dans le film (sans rien connaître de l’histoire et du roman). Le simple fait que je ne savais pas du tout à quoi m’attendre chaque séquences. Le récit devenant de plus en plus “fou”, on reste jusqu’à la dernière minute incapable d’expliquer les événements.

Il ne faut pas aller par quatre chemins concernant Freya Mavor qui interprète Dany. Elle est simplement sublime. Mais il est intéressant de noter qu’elle apparaît sublime à travers tout le travail de sexualisation de son personnage. Elle est ainsi sublimée par la caméra, à travers ses altercations avec des personnages, ses gestes, etc.

Son personnage qui apparaît assez simple dans le début du récit change ainsi énormément. Un jeu de relation dominant-dominé en accord avec la relation de rêve-réalité se met en place pour Dany. Apparaissant faible au départ du récit, son personnage grandit en devenant plus sûre d’elle (ce qui influe sur la sexualisation de Dany) pour rapidement devenir la femme fatale. Pourtant, Joann Sfar n’hésite pas à déconstruire cette relation dès que possible et particulièrement sur la fin.

Le film offre de réels beaux moments de cinéma entre une ambiance 70s parfaitement respecté, des ambiances assez sombres, un jeu de caméra intelligent sur Dany et une musique exceptionnelle. On est réellement gâté niveau visuel pour ce film et ça fait du bien de voir ça dans un film français.

Inutile d’aller plus loin (je pense déjà que je suis aller trop loin en écrivant tout ça alors que “ALLEZ LE VOIR” aurait largement suffit), La Dame dans l’auto fait partie de nos coups de coeurs 2015 au niveau du cinéma français. Un cinéma qui ose, un cinéma qui propose une vision, un cachet. Un cinéma que l’on aime.

BANDE-ANNONCE

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