Culte du dimanche : Point Break de Kathryn Bigelow

Par Fredp @FredMyscreens

Alors qu’un remake sortira au début de l’année prochaine, profitons de l’été  pour parler du film de surf et de braquage le plus culte des années 90, Point Break !

En 1991, la réalisatrice Kathryn Bigelow vient de sortir deux films très concluants (Aux Frontières de l’Aube et Blue Steel). A la quête d’un nouveau projet, c’est son mari de l’époque, un certain James Cameron, qui le lui apporte. Producteur exécutif de Point Break, il propose le scénario à sa femme prend alors la relève de Ridley Scott un temps attaché au projet. La réalisatrice qui aime les films musclés trouve là un sujet parfait pour illustrer une amitié virile et contradictoire.

Et pour cause puise que le film raconte l’histoire d’un jeune agent du FBI à Los Angeles qui va intégrer un gang de surfeurs qui pourraient être les auteurs d’une série de braquages. Evidemment, rien ne va se passer comme prévu car il va petit à petit tomber amoureux de la jolie Tyler qui l’a aidé à s’intégrer au groupe, se lier d’amitié avec le chef du gang et surtout devenir accros aux sensations et à l’esprit du surf. Arrêter ceux qu’il a appris à connaitre ne va donc pas être aussi simple que prévu.

Pour incarner les deux personnages principaux de cette histoire, les studios embauchent d’un côté Patrick Swayze alors au sommet de sa carrière suite aux succès de Dirty Dancing et Ghost, s’assurant ainsi de faire venir une bonne part de la gente féminine. Le héros sera lui incarné par Keanu Reeves, encore presque inconnu (son rôle dans l’adaptation des Liaisons Dangereuses étant alors son plus marquant). Pour la petite histoire, les deux acteurs se sont déjà côtoyés 5 ans plus tôt sur le plateau du film de hockey (déjà du sport)  Youngblood. Une experience commune qui a sans doute participé à leur bonne entente sur Point Break et à la qualité de l’interprétation de Johnny Utah et Bhodi Salver.

Héritier des films d’action des années 80 et initiant les films du genre des années 90, Point Break est un pur produit de son époque, n’hésitant pas à dévêtir la femme et à idéaliser la figure masculine (oui, il y a du tshirt mouillé). Un cliché qui, entre les mains d’une réalisatrice, se regarde au second degré mais permet aussi de voir la sincérité du propos. Car dans Point Break, même si il y a de la démonstration, il y a aussi un esprit bien particulier qui se dégage, l’esprit du surf, de cette envie de liberté et les prémices d’une bromance intéressante derrière la façade d’un film d’action bien troussé et rythmé.

Avec des séquences d’action réussies comme les scènes de surf, de braquage, de poursuite et surtout les séquences de chute libre scotchantes réellement tournées au dessus du Lake Powell, Bigelow confirme ici toute sa maîtrise du film d’action, aussi bien que n’importe quel réalisateur masculin, avec un réalisme et petit plus qui lui donne vraiment de la personnalité.

C’est tout cela qui fait alors de Point Break un film d’action réussi aux personnages marquants et donc inévitablement culte. Il n’est alors pas étonnant de remarquer que cette trame a été déclinée de nombreuses fois, notamment avec Fast & Furious qui n’en était qu’un simple remake à base de voitures, et qu’un inutile remake  sera bientôt sur les écrans pour remettre le film au gout du jour alors que son esprit du début des années 90 était l’un de ses grands atouts. Depuis, la carrière de Patrick Swayze avait commencé à prendre l’eau alors que celle de Keanu Reeves explosait et la réalisatrice a quitté Cameron pour voler de ses propres ailes et même lui voler un Oscar.