Saw 2 (Que la partie commence...)

saw 2

genre: horreur, gore (interdit aux - 16 ans)
année: 2005
durée: 1h35

l'histoire : Chargé de l'enquête autour d'une mort sanglante, l'Inspecteur Eric Mason est persuadé que le crime est l'oeuvre du redoutable Jigsaw, un criminel machiavélique qui impose à ses victimes des choix auxquels personne ne souhaite jamais être confronté. Cette fois-ci, ce ne sont plus deux mais huit personnes qui ont été piégées par Jigsaw.  

La critique :

Suite à l'immense succès du premier volet, il était logique qu'une suite, donc Saw 2, réalisée par Darren Lynn Bousman en 2005, soit produite dans la foulée, donc un an après le premier opus. James Wan, le réalisateur du premier chapitre, choisit de ne pas reprendre les hostilités. Mais peu importe, avec Saw 2, Darren Lynn Bousman impose des codes qui vont devenir les maques de fabrique de cette nouvelle saga horrifique. En l'occurrence, la recette est simple et brille surtout par sa vacuité et son inanité : des pièges retors et machiavéliques, des victimes torturées et atrocement mutilées, un huis-clos plus ou moins oppressant qui s'apparente à une sorte de "Luna Park" de l'horreur, des enquêteurs qui piétinent et un criminel insaisissable.

A cela, ajoutez tout un tas de flashback qui font référence au premier, ainsi qu'un montage clippesque, le tout pour un budget relativement modeste, et vous obtenez un nouvel épisode de la saga. Ici, on se contrefout un peu..., pardon... beaucoup..., encore pardon... énormément du scénario. Peu importe que le script soit superciel, linéaire et même risible.
Ce qui importe, c'est d'appliquer cette recette étudiée par des producteurs mercantiles pour amasser le pactole. Quant à Darren Lynn Bousman, c'est encore un réalisateur méconnu au moment de la sortie de Saw 2. Le cinéaste s'est fait connaître par l'intermédiaire des clips vidéos.

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Néanmoins, Darren Lynn Bousman, qui porte si bien son nom, va devenir le réalisateur fétiche de la saga. Il signera par ailleurs les deux épisodes suivants, donc Saw 3 et Saw 4. Paradoxalement, la franchise va asseoir sa notoriété dans le cinéma horrifique. En 2011, les producteurs lui confient la réalisation de Mother's Day, le remake du film homonyme sorti en 1980.
Au niveau de la distribution, Saw 2 réunit Tobin Bell, Shawnee Smith, Donnie Wahlberg, Erik Knudsen, Dina Meyer, Glenn Plummer et Emmanuelle Vaugier. Quant au scénario du film, il se contente de reprendre l'univers et les codes de son prédécesseur. En gros, on prend les mêmes (ou presque...) et on recommence !

Attention, SPOILERS ! Chargé de l'enquête autour d'une mort sanglante, l'Inspecteur Eric Mason est persuadé que le crime est l'oeuvre du redoutable Jigsaw, un criminel machiavélique qui impose à ses victimes des choix auxquels personne ne souhaite jamais être confronté. Cette fois-ci, ce ne sont plus deux mais huit personnes qui ont été piégées par Jigsaw.
Contrairement au film de James Wan, Saw 2 s'écarte cette fois-ci du thriller et de l'enquête policière pour proposer un torture porn galvaudé, calibré et étriqué. Dans Saw 2, l'action se déroule presque essentiellement dans une demeure cloîtrée et dans le repère de Jigsaw. A partir de là, Darren Lynn Bousman oppose le point de vue des policiers et celui des victimes.

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Dans les deux cas, tous sont manipulés par le serial killer dans une nouvelle partie ludique et surtout mortelle. En outre, l'immense demeure est transformée en une sorte de fête foraine de l'horreur. On se demande comment le psychopathe a pu disposer autant de pièges sans jamais se faire remarquer... Mais peu importe... Mieux encore, le tueur au puzzle est d'une intelligence redoutable, capable désormais de prédire les réactions de ses nouveaux prisonniers, mais aussi celles des enquêteurs.
Ce don de prescience met à l'épreuve son nouvel épigone, dont on ne révélera pas l'identité dans cette chonique... Reste à savoir si ce successeur est digne de reprendre le flambeau, son "oeuvre" comme l'assène notre criminel cancéreux et à l'agonie...

Contrairement à son modèle, Saw 2 exclut toute réflexion philosophique et religieuse sur la notion de péché et de rédemption. Par conséquent, les nouvelles victimes de Jigsaw ne présentent aucun intérêt. Il faudra se contenter des querelles peu passionnantes entre un flic un peu trop brutal et son jeune mouflet de 15 ou 16 ans, de prisonniers dépendants à la cocaïne et au passé carcéral.
Tout un programme ! Saw 2 se démarque également par une réalisation clippesque, tapageuse et limite épileptique qui alterne les ralentis, les accélérations d'images et les zooms, comme si les tortures sadiques s'apparentaient à une dégustation gratuite de pop-corn. Certes, on relève encore quelques pièges relativement ingénieux et machiavéliques.
Néanmoins, Darren Lynn Bousman signe une suite souvent lénifiante, à l'image de cette introduction paresseuse qui reprend le casque mortel aux pointes aiguisées du premier. Quant aux rebondissements et au twist final, ils brillent aussi par leur stupidité. Bref, avec Saw 2, Darren Lynn Bousman annonce déjà le crépuscule d'une saga qui aurait dû s'arrêter dès le premier épisode.

Côte: Navet

sparklehorse2 Alice In Oliver