L’humanité a toujours cherché à comprendre le monde qui l’entourait. Les mythes, les légendes et autres contes ont permis de satisfaire ce besoin, d’apporter une lumière, de donner du sens à ce qui est.
Les conseils que nous souhaitons partager concernent les histoires qui relatent des événements ou des incidents qui illustrent quelque chose qui arrive à quelqu’un et ceci, dans le format du court-métrage soit tout au plus une trentaire de pages.
Ce quelqu’un sera considéré comme le personnage principal de l’histoire et si un lien de causalité (élément dramatique de première importance) relie les événements au personnage principal, nous aurons une intrigue.
A lire :
COURT-METRAGE : LES ELEMENTS DU SCRIPT
En général, un court-métrage fonctionne mieux lorsque l’intrigue n’est pas trop compliquée. Il s’agit alors d’un aperçu de quelqu’un a un moment très particulier où ce quelqu’un est face à un incident ou un choix (c’est-à-dire un dilemme) qui va provoquer une chaine d’événements.
A lire :
DILEMMES
Pour participer aux aventures du héros ou de l’héroïne, il est nécessaire de nous projeter dans des personnages qu’ils se nomment Achille ou Dorothée. Pour entrer dans l’histoire, nous devons nous dévêtir de notre moi (le temps d’un récit).
L’effort que doit faire un lecteur pour entrer dans une histoire n’est pas surhumain car notre soif d’histoires ne s’est jamais démentie et cela facilite énormément le travail des auteurs.
Le lecteur est avide de saisir et de comprendre ne serait-ce que d’infimes bribes de la condition humaine. Il se reconnaît par certains aspects dans les personnages qu’on lui donne à voir. C’est cette reconnaissance même (l’identification) avec les personnages qui lui permet d’éprouver un véritable plaisir dont il est quémandeur.
Pour ceux qui pensent qu’écrire une histoire les bloquent déjà pour se lancer dans le processus d’écriture, nous vous conseillons de lire notre série d’artices qui débute ici :
A lire :
QUESTIONS D’INTRIGUE – PART 1
Vous vous apercevrez alors que de nombreuses références littéraires ou autres (tels que les mythes et légendes ou les œuvres des grands auteurs) peuvent être réutilisées sans risque de plagiat.
En effet, alors que la forme ou le motif restent, la signification ou le sens sous-jacent sont adaptés à des problématiques plus actuelles.
Considérez seulement Roméo et Juliette pour comprendre comment les thèmes ont été maintes fois repris et adaptés pour les couler dans un questionnement plus moderne ou sous un angle différent afin d’en faire une histoire originale : l’amour passion, les conventions sociales, l’engagement, la haine, la mort.
Il est donc fortement conseillé d’être un peu au fait des classiques dans le genre que vous avez choisi pour votre histoire.
Il y a deux structures narratives de prédilection pour écrire un court-métrage. Si vous avez un personnage principal, une idée assez précise de la situation de ce personnage et de ce qui le motive, vous pouvez utiliser l’une de ces deux structures.
La première d’entre elle est le voyage (aussi dénommée le Hero’s Journey).
Ce voyage peut se résumer au héros ou protagoniste qui se prépare à faire quelque chose. L’exemple-type en serait le parcours initiatique mais ce n’est pas le seul chemin que peut prendre votre héros.
La seconde structure possible est dénommée « Ritual Occasion« . Elle se concrétise de la façon suivante : un personnage vit sa vie, quelque chose survient et change celle-ci. La différence entre le Journey et le Ritual Occasion est que cette dernière implique une recherche moins matérielle mais plutôt spirituelle.
Par exemple, Gare du Nord de Jean Rouch (l’un des courts-métrages de Paris vu par…). Odile et Jean-Pierre se disputent. Jean-Pierre n’a aucune ambition ce que lui reproche Odile. Mais Odile souhaite vivre autre chose qu’elle ne sait pas trop bien formuler. Alors se crée une atmosphère de violence.
Furieuse et frustrée, Odile quitte l’appartement pour se rendre à son travail. Sur son chemin, elle risque de se faire renverser. Le conducteur de la voiture, un parfait inconnu pour Odile, la suit, la console et parvient presque à la séduire. Une certaine philosophie de la vie est alors introduite qui mène brutalement à un suicide.
Gare du Nord ne poursuit aucun but tangible. Il n’y a ici aucun voyage, aucun cheminement chez l’héroïne. Aucun des personnages de cette histoire ne recherche ni n’obtient quelque chose qui pourrait faire d’eux des êtres plus complets et heureux. Ils veulent tous une meilleure vie mais le couple reste en crise et le célibataire se suicide.
L’élément qui intervient dans Gare du Nord est la survenue de l’inconnu et il apporte soudain une opportunité dans la vie d’Odile. Elle est soudain face à un dilemme : doit-elle continuer à vivre dans la réalité (qui ne la satisfait pas) ou vivre ses rêves ?
La structure du Ritual Occasion est en fait très souvent utilisée pour un court-métrage.
A lire :
ECRIRE UN COURT-METRAGE – PART 1