Synopsis : « Lorsqu’il arrive à l’asile de Stonehearst le docteur Edward Newgate est accueilli par le Directeur de l’établissement, le Dr Lamb et une envoûtante jeune femme : Eliza Graves. Edward montre beaucoup d’intérêt pour les méthodes de traitement modernes de Lamb, jusqu’à ce que de mystérieuses disparitions attirent son attention…Suivez Edward dans une passionnante enquête aux frontières de l’étrange. »
Eliza Graves, Stonehearst Asylum, Hysteria… quel est le véritable titre de ce long-métrage ? De son titre original Eliza Graves, Hysteria débarque enfin en France par le biais d’une sortie en direct-to-vidéo. Avec un titre par pays et une distribution plus que calamiteuse, puisque le film n’existe même pas sur des sites tels que Box Office Mojo, difficile de trouver des retours sur Hysteria. Néanmoins, nous sommes les derniers à le découvrir puisqu’il existe en DVD et Blu-Ray dans plusieurs pays européens et aurait eu droit à des dates de sorties cinéma dans divers pays à travers le monde. Tout cela entre octobre 2014 et avril 2015. Nous sommes encore et toujours bien à la traîne. Finalement, il est là. À en croire sa distribution, il ne s’agit pas du film de l’année, mais est-ce un navet pour autant ?
Réalisateur dont le nom n’est pas généralement cité parmi les plus cotés du cinéma américain, Brad Anderson a tout de même déjà fait ses preuves avec The Machinist. Film dont retient plus le nom de son acteur principal, Christian Bale pour sa prestation que le nom de son réalisateur. Depuis, il c’est embourbé dans divers projets qui ont tous fini en Direct to Vidéo chez nous, et ce, avec plusieurs mois de retard sur le reste du monde. Décidément, il n’a plus la cote en France, même si ce Hysteria relève le niveau descendant de sa filmographie. Avec comme lieu clé et presque seul décor un asile psychiatrique, forcément l’on pense à Shutter Island. Il y a quelques années, le réalisateur de Taxi Driver et The Departed, jouait avec les nerfs des spectateurs en le propulsant sur une île peuplée par des personnages hauts en couleurs. Les similitudes avec le film de Martin Scorsese sont nombreuses, on retiendra notamment la présence Ben Kingsley dans un rôle très similaire. Avec tout de même, une caractérisation moins travaillée et embrumée du personnage pour le film de Brad Anderson.
Hysteria reprend le même concept que celui de Shutter Island, à savoir, celui de la personne étrangère qui arrive au sein d’un asile dont il ne sait rien. Contrairement à son prédécesseur, le film de Brad Anderson ne cherche pas à perdre le spectateur ou à l’interroger maintes et maintes fois. C’est un film au scénario dirigiste et prévisible, mais qui va tenter de faire croire à l’impossible par le biais de plusieurs rebondissements. Judicieusement placés, les différents rebondissements proposés vont permettre de maintenir l’attention du spectateur. Une plongée au cœur d’un asile où la folie règne en maitre. Vierge de toute information à l’image du protagoniste, le spectateur se prend au jeu et va chercher à découvrir ce que cachent les occupants de cet asile. Un jeu qui malheureusement ne va pas s’éterniser, puisque le scénario révèle dès la trentième minute le pourquoi du comment. Toutes nos questions trouvent rapidement réponses, mais Joe Gangemi réussi tout de même à garder un soupçon de suspense sur la longueur grâce à des rebondissements plus mineurs, mais qui nourrissent l’histoire.
Une histoire légère et qui se déroule intégralement dans l’asile de Stonehearst, mais qui est vivante et mouvementée à l’image de ses personnages. Des occupants de l’asile qui donnent un certain cachet au film, et qui, par leurs personnalités plus ou moins débridées ajoutent quelques onces d’émotion à une histoire qui au fil de l’avancée du film, perd en intérêt. Pour faire vivre, ces personnages, Brad Anderson c’est entouré d’acteurs ayant, une réelle vivacité et énergie dans leur jeu. Un besoin nécessaire pour faire croire à la folie de ses personnages. Pour donner du relief aux personnages et à leur folie maladive. Ben Kingsley, Michael Caine et David Thewlis en tête, apportent du corps à leur personnage respectif. A contrario, Sophie Kennedy Clark (découverte dans Nymphomaniac de Lars Von Trier) et Kate Beckinsale apportent plus de douceur et d’empathie. Ce qui permet d’avoir un film qui ne joue pas uniquement sur une forme unilatérale de la folie.
En Conclusion :
Hysteria ou Stonehearst Asylum si vous préférez, est-ce qu’on appel un divertissement pur et dur. Le film ne cherche pas à en faire plus ou à en faire moins. Ce qui est fait est bien fait, mais rien ne vient transcender le scénario, adapté d’une nouvelle écrite par Edgar Allan Poe. Une histoire simple et prévisible, qui se repose uniquement sur des retournements de situations pour tenter de se défaire de cette prévisibilité. Ça tient le spectateur en haleine et le maintient jusqu’au retournement de situation final, malgré un manque d’ambiance à cause d’une réalisation sans âme qui se repose intégralement sur les acteurs. La direction artistique ajoute au film un petit plus pas négligeable au film, à l’image du montage qui donne du rythme et une dynamique inexistante dans la réalisation. Hysteria est ni un bon film, ni un mauvais film. C’est un film du samedi soir. Un film qui ne réinvente rien, un film qui n’ajoutera pas sa place au panthéon du cinéma, mais qui permet de passer une soirée pas désagréable.