La Fox reboote sa licence Marvel Les 4 Fantastiques pour en garder les droits en la confiant à Josh Trank. Résultat ? L’une des plus belles catastrophe du film de super-héros.
Après le désastre des Quatre Fantastique et le Surfer d’Argent, la Fox ne sait plus quoi faire de la licence et décide de la relancer avec une nouvelle histoire, un nouveau réalisateur et un nouveau casting. Mais il faudra attendre la sortie de Chronicle pour que le projet avance. Avec ce beau succès, le prometteur Josh Trank dont c’était le premier film obtient d’un seul coup un siège peut-être un peu trop grand pour lui, aux commandes d’un blockbuster d’un blockbuster qui doit intégrer tous les impératif d’un studio très présent. Le jeune réalisateur s’inspire alors de l’histoire alternative et moderne des origines des héros les plus familiaux de Marvel, Ultimate Fantastic Four, pour construire son film. L’occasion de s’intéresser à la jeunesse de ses héros et de leur ennemi de toujours le Dr Fatalis.
Le film commence ainsi dès l’enfance de Reed Richards. Celui-ci devient amis avec Ben Grimm et construit un téléporteur qui lui permettra, une fois au lycée, d’intégrer un centre de recherche pour aller plus loin. Il y rencontre Susan Storm, son père adoptif et son demi-frère ainsi qu’un certain Victor Von Fatalis. Ensemble ils vont réussir à se téléporter sur un monde étrange. Une action qui aura des conséquences inattendues sur leur métabolisme faisant d’eux des êtres hors du commun.
Le film passe ainsi au moins 45 minute à en venir à cette fameuse téléportation qui donnera leurs pouvoir aux 4 ados mal dans leur peau. 45 longues minutes qui restent ce que le métrage a de plus intéressant en voulant décrire ses personnages comme des geeks aux rapports difficiles plutôt que comme des héros. Mais tout cela reste très superficiel, la faute à des acteurs qui n’ont rien d’attachant (et pourtant le casting composé des jeunes talents prometteurs Miles Teller, Kate Mara Michael B Jordan et Jamie Bell avait un potentiel inattendu) et peinent à décrocher le moindre sourire ou la moindre attention aux autres (on ne voit même pas quelle relation frère-soeur entretienne Sue et Johnny vu qu’il n’ont du s’adresser qu’une phrase pendant la longue heure et demi du film) et à une ambiance inutilement sombre. Et si le personnage de Ben Grimm passe vite à la trappe pour rester inexploré avant de revenir d’un coup après s’être aperçu qu’on l’avait oublié, on se dit qu’il y a au moins une vision originale qui pourrait donner un film infidèle mais audacieux.
Malheureusement, l’acquisition des super-pouvoir par nos personnages ne va faire qu’empirer des les choses. Plus le film avance, plus on voit que le réalisateur perd pied et que le studio ne sait pas quoi faire pour rattraper le coup. Les héros collaborent avec l’armée (soit une totale trahison du comic book), les acteurs paumés n’ont que deux bouts de décor dans lesquels évoluer (la base militaire puis la planète zéro en fond vert) et surtout l’histoire n’a strictement aucun enjeu avec un ce Fatalis de pacotille qui ne veut faire qu’exploser des tête sans raison .La réalisation est impersonnelle avec cette atmosphère toujours aussi déprimante qui retire tout intérêt au film et finit même par énerver tellement on aimerait voir un peu les personnages faire quelque chose de sensé et éprouver ne serait-ce qu’une émotion. Et on passera sur les nombreux faux raccords qui ont de quoi remplir 10 émissions d’Allociné.
Tout juste du niveau de Green Lantern, on en vient même à regretter le premier film FF de Tim Story qui avait au moins le mérite de rester un divertissement familial sans prétention, déjà kitsch mais donnant un minimum de consistance à l’esprit de groupe ici complètement perdu. Et que dire des fans du comic book qui vont immanquablement crier à la trahison tant le film passe à côté de tous les thèmes du comics ou va les aborder de façon maladroite et jamais approfondie. La famille et l’exploration scientifique qui sont le cœur des Quatre Fantastiques sont ici sacrifiés au profit d’une absence de vision clair du réalisateur et du studio qui se disputent en arrière plan.
Oui, on peut le dire, cette relecture des Fantastic Four est complètement ratée et on voit mal comment un second volet pourrait recoller les morceaux. Il ne reste plus qu’à laisser Marvel Studios récupérer les droits du comics historique pour un énième reboot mais le public sera encore plus méfiant.