Après A Touch of Zen, Dragon Inn, un deuxième chef d’oeuvre de King Hu à découvrir au Comoedia à partir de mercredi 12/08

Par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Dans le cadre de « Plein Soleil sur les Classiques », le cinéma Comoedia permet de (re)découvrir après Touch of Zen, un deuxième chef d’oeuvre de wuxia, films de sabre chinois : Dragon Inn. Les deux films sont réalisés par King Hu, le maître du genre.

Dragon Inn sera à l’affiche du Comoedia à partir du mercredi 12 août.
Retrouvez toutes les informations pratiques sur www.cinema-comoedia.com 

Dragon Inn
Un film de King HU
Taïwan,  1967,  111mn, Couleurs

Au cinéma le 12 août 2015 en version restaurée 4K inédite

A l’occasion de sa ressortie, Dragon Inn a été présenté au Festival de Cannes 2014 en sélection Classique.

Synopsis

Le puissant eunuque Cao Shaoqin sème la terreur parmi son peuple. La police secrète vient d’exécuter le loyal Yu Qian, précepteur du prince et ministre de la Défense, accusé à tort d’avoir aidé des étrangers. Ses trois enfants sont, eux, condamnés à l’exil hors du pays. Mais Cao Shaoqin prévoit en réalité de les exterminer en chemin : il ordonne à ses deux fidèles commandants de préparer une embuscade à l’Auberge du dragon, située près de la frontière. Cet endroit, habituellement désert en la saison, est bientôt envahi par les membres de la police secrète et par de mystérieux combattants, venus protéger les jeunes Yu…

 King Hu réinvente le film d’arts martiaux avec un récit de vengeance électrisant et envoûtant.

A propos du film

 Réalisé en 1967, Dragon Inn est la première production taïwanaise de King Hu, suite à son départ précipité de Hong Kong où le réalisateur était sous contrat avec la Shaw Brothers. Dans la lignée de son précédent long-métrage, L’Hirondelle d’or (1966), Dragon Inn est un petit bijou de film d’arts martiaux qui permet d’asseoir la réputation de ce cinéaste érudit et perfectionniste qui éleva le genre du wuxia (« film de sabre chinois ») au rang de véritable oeuvre d’art.Situé dans la Chine de la dynastie Ming – comme souvent chez King Hu –, ce film revient sur les conflits politiques existant à cette époque en optant pour une forme cinématographique hybride, quelque part entre le road-movie – à travers l’exil des enfants Yu – et le huis-clos – les nombreuses scènes situées à l’auberge. King Hu déploie une galerie de personnages charismatiques incarnés par une formidable troupe d’acteurs et menés par le valeureux Shih Chun et la jeune intrépide Shang Kuan Ling-Feng. Pour de nombreux comédiens, il s’agit là de leur tout premier rôle au cinéma et le début d’une longue carrière pour certains, comme Bai Ying et Hsu Feng.

Dragon Inn est une vraie révolution dans le film d’arts martiaux : King Hu se démarque par sa façon de composer un plan, chorégraphier les scènes de combats, trouver les arrangements musicaux qui sonnent juste et manier l’art du dialogue, en s’aventurant parfois sur le terrain inattendu de la comédie.

Premier gros succès public de King Hu en Asie, Dragon Inn inspirera largement le cinéma asiatique et fera même l’objet de deux remakes par les réalisateurs Raymond Lee et Tsui Hark.

Source Carlotta

King Hu 

 King Hu (de son vrai nom Hu Jinquan) est né à Pékin en 1932 au sein d’une famille bourgeoise. En 1949, peu avant l’invasion de l’Armée rouge chinoise dans la capitale, il part s’installer à Hong Kong. Il travaille d’abord comme dessinateur de publicité pour le cinéma puis comme décorateur, et débute une carrière d’acteur. En 1958, sur la recommandation de son ami réalisateur Li Han-hsiang (The Love Eterne), il rejoint la Shaw Brothers en tant qu’acteur, scénariste et assistant-réalisateur. Il réalise sous la supervision de ce dernier un premier long-métrage intitulé The Story of Sue San (1962), adaptation d’un célèbre opéra chinois. Puis il signe Sons of the Good Earth en 1965, qui traite de la guerre sino-japonaise, et L’Hirondelle d’or l’année suivante. Il s’agit là de son premier wuxia ; avec son style bien marqué s’inspirant de l’opéra et de la peinture traditionnelle chinoise, King Hu révolutionne le film de sabre. Peu de temps après, le cinéaste quitte la Shaw Brothers et s’installe à Taïwan. Il réalise Dragon Innen 1967, son premier grand succès en Asie, puis A Touch of Zen, sa grande fresque de trois heures. Son Prix de la Commission supérieure technique au Festival de Cannes de 1975 révèle le talent de King Hu au monde entier et contribue à faire découvrir le cinéma d’action chinois en Occident. Par la suite, le cinéaste continue de réaliser d’autres films de wuxia (Raining in the Mountain et Legend of the Mountain en 1979) avant de s’essayer à la comédie contemporaine avec The Juvenizer en 1981. Après une pause de neuf ans, King Hu revient sur le devant de la scène en co-réalisant The Swordsman avec Tsui Hark, l’un de ses fans de la première heure. Il tourne son dernier film, Painted Skin, en 1993 et reçoit l’année suivante un grand prix d’honneur pour son oeuvre au Hong Kong Film Directors’ Guild. Il meurt en 1997, laissant derrière lui une filmographie qui, bien que peu importante quantitativement, comporte de nombreux chefs-d’oeuvre ayant influencé de grands réalisateurs comme Ang Lee (Tigre et Dragon), Quentin Tarantino (Kill Bill : Volumes 1 et 2) ou Jia Zhang-ke (A Touch of Sin, clin d’oeil direct à A Touch of Zen). Source Carlotta