Le Dictateur
Pourquoi voir Le Dictateur ?
A l'occasion du 70ème anniversaire de la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie qui marque la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il fallait un film qui définisse le mieux cette période sombre de l'histoire, et quoi de mieux qu'un film tourné peux de temps après l'invasion de la Pologne par les nazis.
Et oui le chef d'oeuvre de Chaplin a commencé à être tourné peut de temps après le début de la Seconde Guerre Mondiale, il a commencé à être tourné le 9 septembre 1939 soit huit jours après l'invasion de la Pologne.
Quand Chaplin tourne son film il ne sait pas qu'il restera pour toujours son plus grand film mais il sait que son film ne fera pas l’unanimité, avec son film il dénonce ouvertement les actions de l'Allemagne nazie et caricature Hitler, le nazisme est présenté comme un danger mortel pour l'humanité et la démocratie.
Aujourd'hui ce film est une oeuvre majeur pour montrer au plus grand nombre et notamment les plus jeunes, le comportement d'un homme fou dangereux mais à l'époque tout le monde ne l'entendait pas de cette oreille, les États-Unis ne voulait pas que Le Dictateur sorte en salle, les États-Unis ont contribué à la libération de l'Europe du joug nazi mais au départ ils ne voulaient pas entrer en guerre.
L'Amérique craint que la relation qu'elle entretient avec l'Allemagne se dégrade, ce film pouvait précipiter les États-Unis dans une guerre avec Hitler, et puis avant Pearl Harbor 90% des américains sont contre la guerre.
Autre sujet de discorde le judaïsme, Chaplin incarne un barbier juif mais à ce moment là la moitié de la population est plus ou moins antisémite, réaliser un film comme Le Dictateur à ce moment de l'histoire était incroyablement courageux.
Comme à son habitude Charlie Chaplin endosse bon nombre de casquettes, réalisateur, acteur, producteur, compositeur et scénariste, le scénario parlons en, Le Dictateur s'ouvre sur le front occidental pendant la Première Guerre Mondial, Chaplin va interpréter deux rôles (trois à vrai dire), le premier celui d'un innocent barbier juif qui sert bravement mais inefficacement dans l'armée de Tomania, un rôle très proche de Charlot.
Il perd connaissance lors de cette bataille, devenu amnésique, il est interné dans une clinique avant de s'en échapper pour retourner dans sa petite boutique de barbier et reprendre le cour de sa vie, mais la Tomania est maintenant dirigée par Adenoïd Hynkel, un dictateur fou dont le but est et de persécuter les Juifs. Charlot.
C'est se second rôle que va jouer Chaplin, celui d'Adenoïd Hynkel, le dictateur d'un pays imaginaire appelé Tomania, Chaplin envoi à la tête d'Hitler leur ressemblance, il réduit Hitler à un clown haineux entouré par des incapables.
Le film a évidemment été interdit en Allemagne mais Hitler se serait procuré une copie du film, personne ne sera si il l'a vu ou non.
Le premier film parlant de Chaplin et marqué par deux scènes, la première celle du globe, cette scène est une parfaite métaphore des rêves fou des dictateurs, gouverner le monde.
La deuxième scène est la dernière du Dictateur et certainement la plus belle, dans son film Chaplin incarne deux personnages (le barbier et Hynkel) mais dans cette ultime scène celle du discours, il joue son propre rôle celui de Charlie Chaplin, il s'adresse au monde en tant que symbole du cinéma, dans le discours final on sent bien que Chaplin avait besoin de parler du fascisme et des tournures qu'allait prendre les événements.
Son engagement jamais altéré, Chaplin s'exprime ouvertement sur le monde, la nature du fascisme, la haine envers les uns et les autres.
En pleine Seconde Guerre Mondiale il est la voix d'une génération, un engagement qui ne fera pas l’unanimité des critiques mais qui sera son plus grand succès.
A l'époque c'était très courageux de réaliser un tel film, peu de gens critiquait ouvertement ce qu'il se passait à ce moment là.
Le Dictateur est son plus grand film notamment par son sujet et à l'époque ou il est sorti, une époque sombre mais grâce à Chaplin un fou dangereux est devenu un clown.
Le Dictateur est indétrônable au sommet du cinéma comique
Synopsis :
Après être devenu amnésique lors de la Première Guerre Mondiale, un barbier juif retourne chez lui, mais son pays a bien changé, entre temps la Tomania est devenue une dictature dirigée par Adenoïd Hynkel.
Anecdotes :
Le Dictateur est sortie en avant première à New York le 15 octobre 1940.
En France le film sortira le 4 avril 1945 et en Allemagne de l'ouest le 26 août 1958.
Paulette Goddard tourna deux films avec Chaplin, Le Dictateur et Les Temps Modernes.
Le Dictateur a bénéficié d'un budget de 2 000 000 $.
Le Dictateur a été nominé aux Oscars dans cinq catégories dont meilleur film et meilleur acteur.
Chaplin consacra deux années à la rédaction du scénario.
Charlie Chaplin est né quatre jours avant Hitler.
Chaplin est né le 16 avril 1889 et Hitler le 20 avril 1889.
Affiches
Pour (re) voir ce chef d'oeuvre en haute définition
"Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Dans ce monde chacun de nous a sa place et notre terre est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité, l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’avidité, de l’amertume de ceux qui ont peur des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir decréer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !"
Charlie Chaplin