Dans les rues de Téhéran, un chauffeur de taxi atypique et qui s'avère être Jafar Panahi va faire des rencontres, prétexte à ce film, exceptionnel dans son originalité et bouleversant de réalisme.Tout d’abord, je suis dans une salle comble qui passe ce film en avant-première et je sens bien que tout le monde retient son souffle surtout après que le directeur du ciné nous l’annonce comme son coup de cœur après l’avoir vu à Berlin (Ours d’or).Et puis je me dis, mais qu’est-ce que je regarde ? Pas de générique de début, un plan fixe depuis le tableau de bord d’une voiture qui doit être le fameux taxi arrêté à un carrefour pendant longtemps, longtemps, longtemps et tout va être long dans ce film. Long comme la vie qui s’écoule à un rythme qu’on ne choisit pas toujours et qui fait que parfois aussi, le temps raccourcit.Et à ce rythme documentaire (avec ou sans montage, on ne sait pas trop), la caméra posée sur la plage avant filme l’intérieur, l’extérieur, le chauffeur, les passagers et à l’aide d’une autre caméra (très subtilement introduite), nous sortons parfois de ce schéma.Le chauffeur, réalisateur, cadreur… est toujours souriant et bien que démasqué, continue à faire le taxi, prétexte à une balade dans la ville, décor coloré et 100% naturel.Les personnages, tous hauts en couleur, sont attachants et l’humour désamorce les scènes plus didactiques. Mais tous garde le sourire et surtout leur liberté de parler.Bien entendu et avec le générique de fin qui est absent – puisque « l’état islamique ne permet pas le générique de films non diffusables » , et là tout est dit -, toute l’ampleur de la tâche de Jafar Panahi prend sa signification. Puis le retour sur le film amène réflexion. D’autant plus que les spectateurs dans la salle ne sont pas d’accord sur le sens à donner à la fin. Perso, je reste dans la fiction mais certains y voient une parabole.A vous de voir maintenant…
Iranien
En salles le 15 avril 2015