Osage County de John Wells

Par Dominique Chailan

À la mort de Beverly, sa veuve, Violet, atteinte d’un cancer et ses proches, dont ses trois filles Barbara, Ivy et Karen se réunissent mais très vite, les rancœurs se déversent et les secrets de famille se dévoilent.Meryl Streep, épatante comme toujours, évolue dans cette maison perdue du middle west où elle mène la vie dure à son entourage. Et cette maison de famille, riche de souvenirs et de vies antérieures dissimulées, est un personnage à elle seule.Meryl Streep n’hésite pas à se montrer sous un jour qui n’est pas seulement celui d’une femme accro aux calmants qui veut sauver les apparences… son apparence, mais aussi une femme mise à nu, presque chauve. Et ça, qui d’autres qu’elle l’a vraiment fait ?Face à elle, il n’y a bien que Julia Roberts et son large sourire carnassier accompagnée d’Ewan Mc Gregor, nullement dépassé mais terriblement calme qui tiennent la route. L’ado est caricaturée et ne marque pas les esprits. Les sœurs sont écrasantes de banalité et la tante, tellement exubérante, n’a pas de consistance. Il y a bien Chris Cooper, à l’aise dans ses santiags de cowboy pour marquer ses brèves interventions durablement car même Benedict Cumberbatch est sous employé.Trop de vedettes tuerait les vedettes ?Quoi qu’il en soit, cette chronique douce-amère sur la filiation et le devenir après la mort, sans oublier le pourquoi du suicide qu’ici on peut deviner, se laisse doucement regarder à l’ombre des stores baissés sur le soleil ardent de l'été, le vrai.