Noé de Darren Aronofsky


Noé de Darren AronofskyNoé, premier prophète de la bible et célèbre pour avoir construit une arche afin de sauver chaque espèce d’un déluge qui va noyer la terre, va ici devoir faire face à un descendant de Caïn et décider si l’homme est oui ou non choisi par Dieu pour survivre.Curieusement, Noé n’a jamais eu de film sur son seul personnage, seules quelques apparitions ou emprunts (je pense à l’extra Prophétie des grenouilles de Jacques-Rémy Girerd). Pourtant, dans l’imaginaire enfantin, il est souvent décliné (lego, playmobil…), adapté, raconté, dessiné.Ici, il n’y a rien de cet univers naïf bien connu de l’ami des animaux mais tout à l’opposé : un monde d’adultes cupides qui ne protège pas l’innocent et un Noé génocide !Russel Crowe est idéal en patriarche, mais peut-être reste-t-il bien portant trop longtemps pour quelqu’un qui ne mange que des graines et des végétaux ! De la même façon, Jennifer Connelly est parfaite dans les débuts mais reste exactement la même jusqu’à la fin – même pas un cheveu blanc ! – alors qu’elle devient grand-mère et qu’on mourrait à 40 ans !Mais soit, passons ! Ça n’enlève rien à son jeu d’actrice si ce n’est qu’Hollywood livre une image toujours aussi lisse que dans les années 50 (rien à envier à Charlton Heston dans le rôle de Moïse !)L’histoire hyperconnue est assez fidèle dans les débuts mais ça se gâte avec ces fameux anges maudits providentiels qui construisent l’arche puis quand Noé, choisi par Dieu parce que seul dernier homme bon sur terre, refuse une compagne à son fils qu’il laisse périr puis qu’il veut tuer ses petits enfants ! Et pas de « Dieu » mais « Le Créateur » et enfant ???A grands renforts d’effets spéciaux comme dans Exodus sorti en décembre dernier, le spectacle est au rendez-vous mais Russel Crowe a beau se démener, tout comme la romance tragique de son fils qui s’arrange et « l’ authenticité » de l’ivresse de Noé pour faire fidèle, ça n’en reste pas moins une adaptation qui vise à plaire au plus grand nombre ! Le Star system fait du personnage de Noé un rôle à la mesure d’un acteur qui doit être en proie au doute et se faire pardonner : très américain tout ça et déjà vu : « je fais toutes les conneries que je veux ; je demande pardon » et hop, le tour est joué !En résumé, Noé, c'est du grand spectacle abreuvé d’effets spéciaux, tout à la gloire de l’american system, un film popcorn de plus : à consommer et à digérer vite quand on a un petit creux.Au cinéma le 9 avril 2014En DVD le 1er février 2015