Jack et la mécanique du coeur de Mathias Malzieu et Stéphane Berla

Par Dominique Chailan

Film d’animationJack nait par une nuit tellement froide que son cœur gèle. Madeleine, sorcière, lui met une horloge à la placemais il doit suivre 3 règles : ne pas jouer avec la grande aiguille, maîtriser sa colère et surtout ne pas tomber amoureux, ce qui le tuerait. Bien évidemment, il rencontre une jeune fille, Miss Acacia, et n’aura de cesse de la retrouver et ira d’Edimbourg jusqu’en Andalousie pour cela, accompagné d’un jeune génie : Georges MéliesJ’ai beaucoup aimé ce film que j’ai regardé avec mon fiston de 11 ans. Nous étions absorbés par ces merveilleux dessins d’inspiration burtonienne et ponctuées de chants poétiques. C’est une joli film de Saint Valentin pour les petits amoureux.L’histoire, inventive et fantastique, tourne autour de Jack et Miss Acacia, séparés peu après leur rencontre et avec eux, toute une brochette de personnages hauts en couleur avec des voix reconnaissables pour certains, comme Grand corps malade pour le mystérieux persécuteur de Jack, Jean Rochefort pour le magicien Méliès et Rossy de Palma dont on retrouve aussi les traits dans le personnage dessiné, excentrique et maternelle. Méliès a, quant à lui, la moustache de Rochefort et Jo, la longue silhouette de Grand corps malade.
Les voix chantées, notamment d’Olivia Ruiz, sont un délice et ne dénotent pas avec les inventions visuelles d’un dessin aux traits fins et soignés comme le train accordéon.Les personnages secondaires ne le sont pas car ils sont soignés comme Mélies qui a une amoureuse à deux têtes (voilà d’où vient son inspiration !) et la patronne du train fantôme (à faire pâlir toutes les attractions) qui est plus sorcière que Madeleine.La fin, métaphorique, prend à contre-point la mort et réserve une jolie surprise, ultime poésie. 
Sorti en salles le 5 février 2014, en DVD le 2 juillet 2014Mathias Malzieu est membre du groupe DyonisosAvec, notamment, des chansons de Bashung