Avec Juliette BinocheCette Camille Claudel ne ressemble pas à celle du film de Bruno Nuyten avec Isabelle Adjani, pourtant, elles ont des similitudes, l’une en pleine création mais persécutée, ici, privée de création mais aussi contrainte.Ici Juliette Binoche, actrice multi-facettes, campe la sculptrice lors de la 1ère des trente années qu’elle passera jusqu’à sa mort dans un asile dans le sud de la France.Placée là par sa famille et surtout par son frère sans raison autre que son refus d’être rejetée par Rodin et la clique des artistes de son temps, elle va devoir côtoyer des femmes handicapes.Dans ce film qui complète celui de Bruno Nuyten, c’est l’artiste privée de son art qui est montrée dans son quotidien morne et désespérant.Et lors de la visite de son frère, illuminée mais respecté, je m’interroge sur la justice exercée par les hommes et sur la raison de Paul Claudel, lui aussi perturbé.Juliette Binoche est très émouvant face au médecin mutique qui ne lui dira pas pourquoi elle est là, internée, pas plus que son frère d’ailleurs.San brandir le drapeau du féminisme, je pense qu’avec l’exemple de Camille Claudel et d’autres femmes, les âges se sont privés d’artistes et de penseuses.Ce film devrait être fait pour ne pas oublier la souffrance quand on va au musée Rodin admirer la finesse des œuvres de Camille Claudel qui, si on l’avait laissée faire, auraient surpassées et de loin, celles de son maître.Ce film est l’histoire de la résignation de la femme-artiste dans son époque montré dans toute sa cruauté.Pas de bonus pour ce film sorti en DVD en août 2013