[CRITIQUE] : Une Famille à Louer

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : Jean-Pierre Améris
Acteurs : Benoit Poelvoorde, Virginie Efira, François Morel,,...
Distributeur : Studio Canal
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h36min.
Synopsis :
Paul-André, la quarantaine, est un homme timide et plutôt introverti. Riche mais seul, il s'ennuie profondément et finit par conclure que ce dont il a besoin, c'est d'une famille ! Violette, quadragénaire pleine de peps, est menacée d'expulsion et a peur de perdre la garde de ses deux enfants. Paul-André propose alors un contrat en tout bien tout honneur pour louer sa famille contre le rachat de ses dettes. Pour le meilleur et pour le pire…

Critique :
Un brin lunaire et décalé,#UneFamilleaLouer a tout d'une sucrerie aussi inoffensive qu'elle est douce et agréable à mirer @STUDIOCANAL— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 14 Août 2015

De manière assez improbable et à la bonne surprise de tous, la cuvée 2014 de la comédie made in France fut l'une des plus jouissives et qualitatives que l'on a pu admirer en salles depuis bien longtemps.
Des premiers films hautement recommandable (Babysitting, Situation Amoureuse : C'est Compliqué, Lou ! Journal Infime), des péloches drôles et aux propos pertinents (Hippocrate, Libre et Assoupi) aux retours attendus (la suite des Trois Frères, celui du duo Ngijol/Eboué avec Le Crocodile du Botswanga) en passant par des comédies populaires triomphantes à outrance au box-office (Supercondriaque et Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu, nettement inférieurs aux titres précédemment cités), il y en a eu pour tous les gouts.
Un éclectisme remarquable qui a permit de sacrément relancer la distribution francophone face à l'écrasante suprématie ricaine dans le genre.

Du coup, nous étions sérieusement en droit à nous attendre, en bons cinéphiles exigeant que nous sommes, que 2015 se déroule sur les mêmes auspices.
Et inutile de dire que l'année avait commencée sur les chapeaux de roues, avec les excellents Papa ou Maman, Toute Première Fois, Caprice ou encore Le Talent de mes Amis, avant de merveilleusement bien se continuer cet été avec le très drôle A Love You et (mais surtout) le nostalgique et séduisant Nos Futurs de Rémi Bezancon.
Et alors que l'on attends avec une impatience non-feinte que le nouveau Julie Delpy, Lolo (qui a tout pour être la comédie française de l'année), ne débarque dans nos cinémas d'ici octobre prochain, nous retrouvons en cette fin de mois d'aout la belle Virginie Efira (déjà du Caprice d'Emmanuel Mouret) et le toujours désopilant Benoit Poelvoorde dans Une Famille à Louer de Jean-Pierre Améris, qui avait déjà pointé le bout de son nez en juin dernier lors du Champs-Élysées Film Festival.
Une Famille à Louer ou l'histoire de Paul-André, la quarantaine, un homme timide et plutôt introverti. Riche mais seul, il s'ennuie profondément et finit par conclure que ce dont il a besoin, c'est d'une famille. Violette, quadragénaire pleine de peps, est menacée d'expulsion et a peur de perdre la garde de ses deux enfants.
Paul-André lui propose alors un contrat en tout bien tout honneur pour louer sa famille contre le rachat de ses dettes.
Pour le meilleur et pour le pire…

Cinq ans après le sublime et délicat Les Émotifs Anonymes (et surtout un an après son très beau Marie Huertin, toujours avec la merveilleuse Isabelle Carré), le duo Poelvoorde/Améris se reforme de nouveau pour une chronique comico-familiale dans laquelle le cultissime Mr Manhattan trouve une nouvelle fois l'occasion de briller de mille feux, dans le rôle pourtant pas si aisé d'un riche qui à tout pour lui mais dont le manque d'attache familiale nuit gravement à son quotidien.
Tout en sobriété, touchant en wannabe père de famille qui craint autant la solitude que l'amour qu'il désire ardemment, le bonhomme impressionne et emporte dès les premiers instants l'empathie du spectateur
A ses côtés, François Morel, dans la peau du majordome attachant et attentionné - vu mille fois ailleurs il est vrai -, est des plus juste tandis que la mucho caliente Virginie Efira offre une composition des plus délurée mais juste en mère de famille totalement larguée qui ne vit que pour la joie et le bonheur de sa progéniture (très bien campés par Calixte Broisin-Doutaz et Pauline Serieys).
Leur duo, follement réjouissant et complémentaire, incarne sans conteste la vraie trouvaille de cette Famille à Louer, démarrant sur un concept des plus cocasses pour lentement mais surement glisser vers une comédie familiale gentillette et craquante, certes pas toujours bien rythmé et qui ne casse pas trois pattes à un canard mais qui réserve suffisamment de jolis moments pour séduire.

Un brin lunaire et décalé comme Les Émotifs - certes bien plus drôle -, le film a tout d'une sucrerie aussi inoffensive qu'elle est douce et agréable à mirer, une surprenante découverte convenue mais plaisante qu'il serait fortement dommageable de ne pas découvrir en cette fin d'été ciné 2015.
Jonathan Chevrier