Synopsis : « L’histoire d’un couple dont la relation prend un mauvais tour lorsqu’il décide d’emménager ensemble. Max découvre à quel point sa copine Evelyn prend le contrôle sur lui et le manipule, mais il a trop peur de la quitter. Evelyn va mourir dans un accident, et la vie de Max va basculer… »
Joe Dante est une énigme au sein du monde du septième art. Il est unique et comparable à aucun autre cinéaste. Sa filmographie ne comporte aucun chef-d’œuvre, aucun grand film, mais son nom est connu de tous. Plusieurs de ses films auront marqué toute, voire plusieurs générations grâce à une sympathie immédiate et une bienveillance qui se créée entre les personnages et le spectateur. L’Aventure Intérieure, Piranhas, Small Soldiers, mais surtout Gremlins et Gremlins 2 la nouvelle génération. Des films qui n’apportent rien au monde du cinéma, mais qui ont ce petit quelque chose qui permet au spectateur de passer un très bon moment. Une chose qui concrètement n’existe plus ou presque plus de nos jours dans le cinéma de divertissement américain. On veut du spectaculaire et participer au concours de celui qui aura la plus grosse. Joe Dante est resté en dehors de ce concours et cherche uniquement à s’amuser. Il ne semble plus faire de films parce qu’on le lui demande. Il agit selon son plaisir personnel et nous revient de temps à autre avec un nouveau long-métrage. Le dernier en date se nommait The Hole et n’était pas une immense réussite. Même si pas désagréable, il manquait à ce film l’humour et cet aspect totalement décomplexé que possèdent les films de Joe Dante.
Tous les fans du réalisateur américain attendaient donc avec impatience son nouveau film. Annoncé depuis bien longtemps, Burying the Ex sortira malheureusement jamais dans les salles françaises. Proposé dans divers festivals de cinéma, il est dorénavant disponible en DVD et Blu-Ray dans certains pays d’Europe, ainsi qu’en VoD au Royaume-Uni. Pour la France rien d’annoncé, mais la sortie en e-cinema ou direct to video devrait se profilé à l’horizon. Puisque ça devient une habitude, pourquoi attendre une décision de la France ? Un petit tour sur un célèbre site de vente en ligne dans sa version anglaise plus tard, nous voici devant ce fameux Burying the Ex et ce pour vraiment pas cher (2.99€ pour un simple visionnage). Avec Burying the Ex, Joe Dante ne réalise pas un retour triomphal. Qu’on le veuille ou non, l’époque cinématographique à laquelle il a participé est révolue, mais il semble s’y raccrocher. Burying the Ex n’est pas un grand film. C’est un divertissement qu’on regarde sans déplaisir, mais frustrant, car simpliste et qui n’ose pas franchir les limites du raisonnable.
Reposant sur une histoire extrêmement simpliste, le long-métrage ne surprend pas à ce niveau. Linéaire et prévisible dans ses moindres détails, le spectateur reste néanmoins dans l’expectation. Débutant par une longue phase d’introduction qui permet au scénario de présenter des personnages complètement déjantés, le film prend son temps, mais ne fait pas perdre patience au spectateur. Montant en puissance petit à petit, Burying the Ex va petit à petit gagner en dynamisme et devenir le divertissement déjanté que l’on attendait. Cependant, là où Joe Dante réussit une nouvelle fois à rendre ses personnages sympathiques, même si pour certains agaçants au possible, il ne réussit pas à nous combler davantage. L’humour est présent, les références sont nombreuses et bien senties afin d’apporter ce petit sourire en coin attendu, mais il ne va suffisamment loin dans le développement de ses idées scénaristiques. Joe Dante ne se prend pas au sérieux, s’amuse et arrive à retranscrire cela par l’image, mais il ne va pas suffisamment loin. Il se fixe lui-même des barrières qui limitent le film et par conséquent le plaisir du spectateur. Que ce soit dans la dérision, dans la folie pure et dure ou dans le gore. Les personnages ont des personnalités hautes en couleur à l’image de leurs décors respectifs, mais il leur manque ce grain de folie supplémentaire qui aurait permis au film de ne pas être qu’un petit divertissement.
En conclusion :
Burying the Ex a tout du film qu’on regarde en vidéo à la demande depuis son canapé. En plus de proposer une histoire simpliste, mais qui ne s’en cache pas et s’en sert afin de se concentrer sur les personnalités hautes en couleur des personnages, le film est visuellement loin d’être beau. Un cadrage aléatoire, une photographie naturaliste qui n’est pas déplaisante, mais entache l’ambiance qu’aurait pu proposer le film et surtout une direction artistique inexistante. Le manque de budget se fait ressentir dans chacun des plans. Le trio Anton Yelchin, Ashley Greene, Alexandra Daddario convint non sans mal et arrive à dégager une sympathie immédiate, mais l’histoire et la mise en scène sans saveur ne leur permettent pas de faire plus. Burying the Ex est plaisant à regarder, mais aussitôt vu, aussitôt oublié. Pour un Joe Dante avec ce potentiel c’est dommage.