Mission : Impossible – Rogue Nation, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Tom Cruise rempile dans son costume pour remplir une nouvelle Mission : Impossible – Rogue Nation. Et après les déceptions que l’on a depuis le début de l’été on tient peut-être enfin notre blockbuster d’action et d’espionnage que l’on attendait !

Depuis la résurrection de la saga Mission : Impossible avec le 3e volet de JJ Abrams, la franchise est devenue la bouée de sauvetage de Tom Cruise, lui assurant toujours son quota d’entrées (et de cascades risquées) après des déceptions au box office. Ainsi, cette fois, après les semi-flops d’Oblivion ou Edge of Tomorrow, charge à Ethan Hunt de redorer le blason de la mega-star. Et pour mener à bien cette mission, l’acteur-producteur a choisi Christopher McQuarrie, l’homme qui était déjà derrière le scénario du génial Protocole Fantôme et qui a en plus dirigé Cruise sur le bon et rétro Jack Reacher. Le duo va-t-il emmener Tom et Ethan Hunt vers un nouveau succès ?

Ce Rogue Nation enchaîne donc presque directement sur les conséquences du précédent volet. L’IMF a été désavoué par le gouvernement et ses équipes ont été forcées d’intégrer la CIA, sauf Ethan Hunt qui préfère la jouer solo et entretenir sa légende en partant à la poursuite d’une organisation, le Syndicat, qui en profite pour semer le chaos. Un syndicat qui lâche un agent trouble à la poursuite de Hunt. Isla Faust travaille-t-elle vraiment pour le Syndicat ou pour le MI-6 anglais ? Ce sera la question pendant tout le film qui va bien perturber ce bon vieux Hunt.

Le scénario concocté par Christopher McQuarrie rejoint donc les grands films d’espionnage et de paranoïa en nous présentant des personnages en qui on ne peut avoir pleinement confiance. Les cartes sont ici sans arrêt redistribuées pour dynamiser un film qui ne laisse que peu de moments de répits. En fouillant toujours autant Ethan Hunt et sa propre mythologie mais en introduisant aussi un personnage aussi trouble et séduisant que Faust (parfaite Rebecca Ferguson qui nous rappelle les grands films d’espionnage de la guerre froide), le scénariste-réalisateur sait comment nous intriguer. Même Benji, toujours campé par le parfait Simon Pegg, a droit à un rôle plus étoffé et émotionnel (au détriment d’un Jeremy Renner relégué aux affaires bureaucratiques).

S’attachant à ses personnages plutôt qu’à un véritable esprit d’équipe (c’est bien le seul défaut du film par rapport au Protocole Fantôme qui était parfait de ce côté là, Cruise la jouant cette fois un peu trop solo), le réalisateur n’en oublie pas pour autant son cahier des charges de film d’action et enchaîne les moments d’anthologie. Ainsi, si la cascade de l’avion est rapidement évacuée dans l’introduction, nous aurons droit à un parfait suspense opératique rappelant immanquablement Hitchcock et une grosse séquence de tension et d’action au Maroc avec une poursuite diablement efficace, jusqu’à nous scotcher à notre fauteuil.

Et après ces séquences d’action, le film ose tout de même un 3e acte beaucoup plus resserré se situant sur les terres de son cousin anglais 007. A la fois un défi imposé à James Bond (dont le prochain volet arrive en fin d’année) et un hommage aux racines de Mission Impossible, ce dernier tiers n’est pas spectaculaire mais repose justement entièrement sur une tension et une dernière mise en place des enjeux de manière old school où l’on reconnait parfaitement la patte du réalisateur de Jack Reacher, révélant enfin les visages derrière les masques de ses personnages après 2 heures de scénarios retors.

Après l’excellent spectacle cartoonesque où tout foirait dans le Protocole Fantôme, McQuarrie impose ici un nouveau volet de Mission Impossible plus resserré, plus noir, et toujours aussi riche et généreux en scènes d’actions et de tension réussies, convoquant le meilleur de ses inspirations (007, Hitchcock et les précédents volets de la saga) pour un parfait cocktail à base d’action et d’espionnage. On en redemande forcément.