La Belle Saison s’attarde sur deux sujets au fort potentiel narratif : le féminisme et l’homosexualité dans les années 70. Beaucoup de matière et assez de gravité pour en faire un film intéressant et touchant. Cependant, ces deux sujets qui ont autant d’importance surtout dans ce contexte sont traités inégalement. En effet la première partie se pose sur le combat des femmes, l’égalité qu’elles souhaitent avoir face aux hommes, que ce soit par les salaires que par la libre disposition de leur corps ou de leur parole. Elle s’étiole dans la seconde partie, laissant place à l’acceptation de l’homosexualité face au regard des autres, à sa famille, dans le milieu rural. Alors il y a bien un sursaut sur le retour au féminisme, en essayant de faire comprendre à l’ancienne génération que les valeurs doivent changer, néanmoins, elle n’est que survolée et finalement, pas assez approfondie. Je pensais que ces deux combats allaient se rejoindre et que l’histoire aurait pu garder autant d’importance pour l’un et l’autre. Cela peut aussi se comprendre d’une autre manière, en n’insistant pas pour faire passer le message féministe sur le personnage de la mère (interprétée avec brio par Noémie Lvovsky), bien ancrée dans ses valeurs où c’est l’homme qui prend toutes les décisions et qui dirige d’une main de fer la famille ainsi que l’entreprise familiale. Cette volonté de ne pas en rajouter pour garder une certaine harmonie du moment, profiter de l’instant présent…
La Belle Saison n’en reste pas moins d’une simplicité folle, où les émotions sont à la fois graves et légères, traitées avec beaucoup de beauté par une réalisation fluide, une interprétation sincère, des actrices sans artifices, ne tombant jamais dans le surjeu. Des sujets toujours d’actualité et qui touchent par le combat et par cette vision étriquée de la société.
Sortie en salles depuis le 19 août.