L’event Marvel Axis vient de se terminer en kiosques. L’occasion de revenir sur la prestation de Rick Remender depuis le début de ses Uncanny Avengers.
Après le crossover Avengers vs X-Men et la relance de Marvel avec Marvel Now première version, le scénariste Rick Remender lançait une toute nouvelle série pour la maison des idées : Uncanny Avengers. Le principe est simple, après les événements de AvX et la mort de Charles Xavier, il faut recréer un climat de confiance et montrer que des mutants peuvent être des héros. Alors Captain America confie à Havok une équipe mêlant Avengers et mutants. Et leur première mission ne tardera pas à les rassembler puisque Crâne Rouge s’empare du cerveau de Xavier pour soumettre l’Amérique. Une première mission choc qui permet à Havok de montrer ses capacités de leader et aux membre de l’équipe de s’assembler malgré les discordes qui pointent déjà (il faut dire que mettre la Sorcière Rouge et Malicia dans une équipe, c’est s’attirer quelques soucis). Mais la mission ne sera qu’à moitié accomplie, justement à cause de ces disputes.
Ce premier arc n’était là que pour nous mettre l’eau à la bouche et former une équipe dont on devine déjà les relation houleuses à venir. Mais ce n’est qu’un début.
En effet, ensuite, Remender va plonger dans un grand cycle issu des conséquences de sa précédente histoire sur Uncanny X-Force où il avait remis Apocalypse et ses cavaliers sur le devant de la scène. Pour l’occasion il nous présente donc les enfants jumeaux d’Apocalypse élevés par l’un des plus grands ennemis des Avengers : Kang. Entre manipulation des membres de l’équipe, problèmes de paternité (oui le fils de Wolverine est de retour), voyages dans le temps avec un nouveau futur alternatif passionnant, mort de Céleste, destruction de la Terre et gros problèmes internes pour sauver les mutants, Remender mène bien sa barque.
En ignorant tout ce qui se fait à côté dans l’univers Marvel, il peut nous offrir un long récit particulièrement épique, sombre et violent dont les personnages et en particulier Havok et la Guêpe ne pourront pas vraiment se remettre. Avec tous les ingrédients et thèmes qui sont chers au scénariste, nous tenons bien là un récit passionnant et à grand échelle comme on n’en avait pas vu depuis longtemps chez Marvel. Remender joue ainsi avec les personnages, n’hésite pas à les maltraiter, à leur présenter des choix impossibles pour sauver le monde ou leur famille et c’est bien ce que l’on attend du scénariste.
Une fois son long arc de presque 20 numéros terminé, non sans conséquences pour les personnages et l’unité de l’équipe qui n’arrivera décidément jamais à s’entendre sur ses objectifs, Remender doit tout de même revenir dans le monde Marvel. C’est ainsi que sont histoire suivante proposant le retour de Crâne Rouge devenant un nouvel Onslaught va intriguer la Maison des Idées qui lui impose alors d’en faire un véritable event plutôt qu’un arc dans son coin.
Alors que le scénariste mène bien sa barque sur les premiers numéros d’Axis en proposant dans la première partie un affrontement épique face à Crâne Rouge, les conséquences seront plus difficilement écrites. En effet, au milieu de l’histoire, certains personnages voient leur allégeance évoluer suite à un sort. Certains bons personnages franchissent alors certaines limites alors que des malfrats deviennent d’un seul coup des héros. Le souci est que Remender n’a pas forcément l’habitude d’écrire pour certains de ces personnages qui lui sont imposés et qu’en plus Marvel donne des directives à intégrer pour certaines conséquences. Mais ces directives aboutissent alors à une seconde partie d’Axis plus décousue, dans laquelle on sent le scénariste bien moins à l’aise, perdant sa propre liberté.
Il n’est donc pas étonnant que, suite à cette débacle (alors que tout ce qui s’était déroulé auparavant était parfait), le scénariste profite du crossover Secret Wars pour tirer sa révérence aux Uncanny Avengers après quelques numéros sur un second volume et carrément à Marvel. En effet, le scénariste reste avant tout un artiste, un auteur avec ses thèmes récurrents que lui seul sait maîtriser et il n’est pas étonnant que cela s’accorde moins avec une vision d’ensemble. Nous allons alors suivre de toujours plus près ses créations en solo comme Black Science.