Synopsis : « Une comédie d’action à propos de Mike Howell dont la vie paisible et sans ambition avec sa petite amie Phoebe se retrouve soudainement chamboulée. À sa grande surprise, Il est en fait un agent dormant surentrainé dont la mémoire a été effacée. En un clin d’œil, son passé refait surface et Mike se retrouve au milieu d’une opération gouvernementale visant à l’éliminer. Il va alors devoir faire appel à ses capacités insoupçonnées d’agent secret pour survivre. »
Nima Nourizadeh, ce nom ne vous dit peut-être rien, mais le premier film qu’il signa en tant que réalisateur oui. Ce dernier se nomme Projet X. L’on doit appellé cette chose un film, car il représente une certaine proposition de cinéma. Mais une proposition de cinéma qui a de quoi donner mal au cœur les cinéastes dont les œuvres les plus abouties n’ont eu aucun succès et finirent au fin fond d’un tiroir sous 10 centimètres de poussières. Le réalisateur britannique qui était derrière la caméra pour ce Projet X est de retour en cette fin de mois d’août dans nos salles de cinéma. American Ultra, titre de son nouveau film, a quant à lui plusieurs arguments qui donnent qui plaident en sa faveur. Comédie d’action, bande-annonce très efficace et un duo principal incarné par Jesse Eisenberg et Kristen Stewart. Ce duo a déjà fait ses preuves dans des films comme Adventureland : un job d’été à éviter, film pas déplaisant même si pas exceptionnel pour autant. La question à un million : American Ultra est-il le film qui va lancer la carrière de Nima Nourizadeh ou est-ce une nouvelle purge qui plaira à un public de jeunes venu se défouler en salles ?
Au début de l’année 2014, le public en quête de sensations fortes, d’humour et de violence a été servi grâce à la sortie de l’excellent Kingsman : Secret Service. Même si le film n’a pas convaincu l’intégralité des spectateurs, la majorité lui a reconnu sa violence jouissive presque gratuite à certains moments. American Ultra est en partie une comédie d’action qui n’hésite pas à avoir recours à la violence dans le but d’extrapoler sur les capacités que possèdent le personnage principal incarné par Jesse Eisenberg. Une violence que l’on pourrait caractérisée comme étant ici également gratuite, même si très limitée afin que le film n’ai pas à faire face à une censure trop importante dans des pays comme les États-Unis. Ça se résume à des giclures de sang suite à des coups de feu à bout portant ou des coups portés par des armes blanches. La violence n’y est pas extrême et exagérée, mais elle est à l’image de ces mêmes d’actions qui composent le film. Elles sont extrêmement limitées et suffisamment exagérées.
Vendu comme une comédie d’action dynamique et complètement barrée, American Ultra est en réalité une romance parsemée de scènes d’actions explosives. Ces dernières composent à peine la moitié du film et s’avèrent jouissives, mais frustrantes. Avec American Ultra, Nima Nourizadeh cherche d’une certaine façon une reconnaissance de la part du public comme de ses confrères. Il veut montrer qu’il sait mettre en scène et diriger un film d’envergure international comme celui-ci. Il le démontre en utilisant tout ce que veulent faire les jeunes cinéastes. Du plan-séquence aux plans aériens avec au sol beaucoup de matériels et figurants, tout y passe et clairement le réalisateur britannique se fait plaisir. Ça se ressent lors de certaines séquences et plans qui démontrent une certaine recherche artistique. Artistiquement le film est une réussite avec ses couleurs chatoyantes et pétantes à l’image d’un feu d’artifice du 14 juillet, mais à trop vouloir en faire, Nima Nourizadeh se perd et en oublie le principal, le rythme.
Alors que l’histoire se tient, malgré un fil conducteur réduit à son paroxysme et des rebondissements prévisibles, il ne réussit jamais à trouver son rythme. Rarement dynamique et manquant clairement de punch lors des scènes d’actions, qui cependant sont assez bien montées leurs permettant d’être toujours lisibles, le film est lent et peine à dégager l’aura décérébrée et décadente que pouvait nous faire croire la bande-annonce. Ce qui est fait est bien fait. La mise en scène est bonne, même si simpliste, mais permet au long-métrage d’enchaîner les séquences avec fluidité et il en va de même pour la réalisation qui se permet à la fois tout et n’importe quoi. C’est bon, mais ça manque de folie. Ça manque d’extrême et ça se limite au minimum syndical, alors que les bases sont posées et suffisamment solides pour aller encore plus loin.
En Conclusion :
Le film American Ultra est à l’image de sa bande sonore qui, contrairement à celle d’un certain Projet X, manque de punch. C’était la seule qualité du film et c’est ici le défaut majeur de ce nouveau long-métrage. Souhaitant avant tout mettre en avant l’incompréhension du protagoniste suite aux évènements qui lui arrivent, ainsi que l’histoire d’amour qu’il entretient avec le personnage interprété par Kristen Stewart (Kristen Stewart qui est ici très convaincante tel son homologue masculin Jesse Eisenberg), Nima Nourizadeh se met des bornes et n’ose pas envoyer ses personnages au feu. Du début jusqu’à l’amorce de la scène finale, le spectateur est dans l’expectation. Il veut un final jouissif et décérébrée, mais en sortira déçu, car efficace, mais limité. On en veut plus, plus de punch, plus de dynamisme dans les mouvements de la caméra pour ensuite avoir un montage encore plus rythmé. N’est pas Matthew Vaughn qui veut, mais on a ici un film prometteur pour la suite de la carrière du réalisateur Nima Nourizadeh. En espérant que la prochaine fois il osera aller de l’avant.