Genre : drame (interdit aux - 16 ans)
Année : 1978
Durée : 1h15 (version cut), 1h26 (version uncut)
L'histoire : L'amour impossible entre un écrivain et la nièce d'un aubergiste.
La critique :
Le cinéma italien des années 70 est une période faste pour les films controversés. Citons par exemple Maladolescenza de Pier G. Murgia, L'immoralita de Massimo Pirri ou encore Salo ou les 120 journées de Sodome, le chef d'oeuvre de Pier Paulo Pasolini. Mais c'est Piccole labbra ou Little Lips de Mimmo Cattarinich qui nous intéresse dans cette chronique. ATTENTION SPOILERS : Après la première guerre mondiale, un écrivain rentre chez lui. Il a développé des troubles de stress post-traumatique qui l'obligent à se déplacer avec une canne. Il a également subi une ablation de ses organes génitaux.
Il envisage le suicide. Autrefois un grand séducteur, ses blessures l'empêchent d'avoir des relations amoureuses. Il part en convalescence chez un aubergiste où il fait la rencontre de la nièce de ce dernier, âgée de 12 ans, cette rencontre va bouleverser son existence. Lors de cette première rencontre, l'écrivain surprend la jeune fille dans ses appartements et lui demande qui elle est.
Cette dernière s'enfuit, mais il la rattrape par le bras, reformule sa question. Hélas, elle reste coi et ne donne aucune réponse. Lors d'une promenade, l'écrivain observe la jeune fille en train de faire sa toilette dans une rivière.
Il va à sa rencontre pour lui dire bonjour et s'excuser pour son attitude de la dernière fois, la fille ne dit rien et se lève pour se rhabiller ne portant comme seul vêtement une chemise qui montre partiellement sa nudité. Lors d'une balade en forêt il entend plusieurs coups de feu tirés par des chasseurs. Paniqué, il s'enfuit car cela lui rappelle les mauvais souvenirs de la guerre. Il perd alors connaissance. Par la suite, il tente de se suicider en voulant se jeter d'une falaise, mais la jeune fille arrive juste à temps.
L'adolescente ne lui adressera jamais un seul mot durant toutes leurs rencontres. Lors d'une séance photo, il parvient à lui redonner le sourire et la parole. Les deux tourtereaux s'énamourent malgré leur différence d'âge.
Parallèlement, l'écrivain esquisse les premières lignes de son nouveau roman : il s'imaginer la jeune fille nager dans l'eau et venir jusqu'au rivage. Il fabule alors des scènes érotiques. Malheureusement, l'éphèbe lutine et s'acoquine avec un jeune forain, qui la séduit grâce à plusieurs tours de magie. Elle tombe alors sous son charme, mais l'écrivain les surprendra.
Son roman achevé, ce dernier revient dans la ville afin de l'offrir à la jeune fille. Il la retrouve dans les bras du forain en train de batifoler. Dévasté et dépité, il laisse tomber son cadeau au sol. Il retourne à ses appartements et se suicide avec un révolver.
Il existe deux versions du film, une d'une heure et 15 minutes de bobine, et une autre, beaucoup plus rare (d'une heure et 26 minutes), disponible uniquement en VHS, à un prix astronomique. Dans cette seconde version, la scène de la toilette est plus longue et montrerait une séquence de masturbation qui a été coupée des versions dvd. Contrairement au personnage principal du film L'immoralita, qui était un pédophile meurtrier, celui de Piccole Labbra, est un homme torturé ne pouvant pas consommer cet amour interdit. Le film comporte également de nombreuses séquences de floutage rappelant les photos de David Hamilton. Beaucoup moins sulfureux que Maladolescenza ou L'immoralita, Piccole Labbra reste avant tout un film à découvrir.
Note : 16/20
Gegeartist