genre: post-apocalyptique, science-fiction 
année: 1964
durée: 1h26

l'histoire : Le docteur Robert Morgan est le dernier être humain à avoir échappé à une épidémie qui a transformé les autres hommes et femmes en vampires. Depuis trois ans, toutes ses journées se ressemblent : le jour, les vampires, qui craignent la lumière du soleil, se reposent, pendant que Morgan, armé de pieux de bois, parcourt la ville, repère les refuges des morts-vivants affaiblis comme des zombies, les empale pour ensuite aller brûler leurs corps à la décharge.  

La critique :

A l'origine, Je Suis Une Légende, réalisé par Ubaldo Ragona et Sidney Salkow en 1964, est l'adaptation d'un roman de Richard Matheson. Je suis une légende, qui est sorti sous plusieurs titres alternatifs, notamment The Last Man On Earth (c'est le titre original), ou encore Le Dernier Homme sur Terre, est aussi la toute première version cinéma du roman de Richard Matheson.
Par la suite, le film connaîtra plusieurs déclinaisons et/ou remakes, entre autres, Le Survivant en 1971, de Boris Sagal et avec Charlton Heston ; et Je Suis Une Légende en 2007, de Francis Lawrence et avec Will Smith, qui reste hélas, la version la plus connue à ce jour.

Au niveau de la distribution, The Last Man On Earth ne réunit pas d'acteurs très connus. Seul Vincent Price fait figure d'exception. En effet, l'immense acteur (tant par la taille que par le talent) accepte de jouer le rôle difficile du Docteur Robert Morgan. Entre la fin des années 1950 le début des années 1990, Vincent Price va devenir une figure incontournable des genres fantastiques, horrifiques et des films de science-fiction. Il n'est donc pas très étonnant de le retrouver dans cette oeuvre sombre, pessimiste et nihiliste.
Encore une fois, Vincent Price semble avoir la carrure et le charisme pour interpréter le Docteur Robert Morgan. En l'occurrence, l'auteur du roman original, Richard Matheson, brocarde l'acteur et estime qu'il n'est pas fait pour jouer un personnage aussi complexe. 

Hélas, une fois sorti dans les salles obscures, la qualité du film lui donnera raison. Ce n'est clairement pas la plus grande performance de Vincent Price au cinéma, mais j'y reviendrai... Pourtant, Richard Matheson lui-même est l'auteur du scénario du film. Attention, SPOILERS ! Le docteur Robert Morgan est le dernier être humain à avoir échappé à une épidémie qui a transformé les autres hommes et femmes en vampires. Depuis trois ans, toutes ses journées se ressemblent : le jour, les vampires, qui craignent la lumière du soleil, se reposent, pendant que Morgan, armé de pieux de bois, parcourt la ville, repère les refuges des morts-vivants affaiblis comme des zombies, les empale pour ensuite aller brûler leurs corps à la décharge.

La nuit, il se réfugie dans sa maison, où sont suspendus miroirs et ail, que les vampires ne supportent pas. De temps en temps, il essaye de communiquer avec un éventuel autre être humain non affecté à l'aide d'une radio, mais toujours sans succès. En l'état, Je suis une Légende version 1964 a probablement inspiré La Nuit des Morts Vivants, de George A. Romero.
On retrouve plus ou moins la même ambiance et la même atmosphère, imprégnée par la brume, le brouillard et une climat de chaos généralisé. Bienvenue dans un monde qui court à l'agonie ! En outre, la comparaison avec La Nuit des Morts Vivants est tout à fait justifiée.

Certes, dans The Last Man On Earth, les êtres humains sont devenus des vampires assoiffés de chair humaine. Mais leur corps décharné et déguenillé fait immédiatement penser à des zombies sortis tout droit des ténèbres et du monde des enfers. Au niveau technique, mise en scène et esthétique, cette toute première version laisse clairement à désirer. L'ensemble manque vraiment de dynamisme.
Ainsi, le film souffre de nombreuses baisses de rythme et de chutes tension, hélas préjudiciable sur la durée, pourtant courte (une heure et 26 minutes de bobine). Ensuite, les acteurs sont unanimement mauvais. A la rigueur, c'est sûrement Vincent Price qui s'en sort le mieux. Néanmoins, l'acteur n'est pas spécialement mis en valeur par la caméra molassonne et moribonde des deux réalisateurs.

Toutefois, ils parviennent par instants à conférer une dimension tragique et fataliste à leur personnage. Encore une fois, même si sa prestation n'est pas mémorable, Vincent Price n'est pas non plus aidé par le montage quasi amateur du film. Cependant, et malgré ses nombreux défauts, Je Suis Une Légende reste à ce jour la meilleure version réalisée.
En effet, en dépit d'une réalisation parfois catastrophique, le long-métrage fascine par son ambiance gothique et putride. Ensuite, la conclusion finale est poignante et réussie. Pour ma part, j'avoue avoir adoré ce film par le passé. Aujourd'hui, je le trouve un peu vieillot, obsolète et dépassé. Mais ne soyons pas trop sévères, Je Suis Une Légende reste une production science-fictionnelle tout à fait recommandable.

Note: 13/20

 Alice In Oliver