Tsili : Critique

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SYNOPSIS

« Inspiré du roman d’Aharon Appelfeld, le film retrace l’histoire de Tsili, une jeune fille prise dans les affres de la Seconde Guerre Mondiale.
Après que sa famille a été déportée dans les camps, Tsili se cache dans la forêt à l’abri de la haine et des hommes, jusqu’à l’arrivée de Marek, un inconnu qui s’adresse à elle en yiddish… »
(Source : Épicentre Films)

LE FILM

Réalisateur : Amos Gitaï
Scénario : Amos Gitaï, Marie- Jose Sanselme, d’après l’oeuvre d’Aharon Applefeld
Photographie : Giora Bejach
Ingénieur du son : Tuli Chen
Casting : Sarah Adler, Meshi Olinki, Adam Tsekhman, Lea Koenig…

Sortie française : 12 août 2015 

CRITIQUE 

Le film s’ouvre sur une femme qui danse langoureusement sur un fond noir. Plus ou moins mal découpée du fond sur lequel la comédienne avait du être filmée, donnant la sensation de flotter dans le noir. Puis une seconde femme apparait, elle est en fuite, elle cherche de quoi se nourrir, puis confectionne un nid avec des branchages afin de se protéger au cœur de la forêt. Elle croise un homme qui va s’adresser à elle un yiddish. Première parole prononcée après trente minutes de film. Après le viol par ce dernier, on assistera à leur relation de survie, à présent consentie. Puis la guerre prend fin, la fille rejoint les siens, un homme joue du violon, apportant du folklore à l’ensemble. Puis l’on finit le film sur des images d’archives d’enfants juifs datant d’avant leur déportation. Fin.

Tsili 1

Bien qu’étonnant il semble important de dérouler chronologiquement ce qui se joue à l’écran durant les quatre-vingt-dix minutes. Rien de plus que mentionné plus haut ne sera proposée. Amos Gitaï qui reçu son statut de grand réalisateur grâce à son film Kadosh Sacre qui était à la fois plein de dérision et critique envers la religion, propose avec Tsili une évocation de la Shoah singulière, nous faisant vivre la guerre de façon intime auprès d’une de ses victimes. Son procédé théâtrale repose sur la prestation de ses comédiens, mais surtout de la jeune Tsili interprétée par deux comédiennes différentes. Quand bien même ce choix ne sera jamais réellement justifié.

Le film est pétris de bonnes intentions, et de bonnes idées comme de laisser violence physique hors champs, le réalisateur préfère se concentrer sur la détresse psychologique de son protagoniste. La guerre est évoqué par le son des bombardements qui se confondent parfois avec les grondements de l’orage. Cette confusion caractérise parfaitement l’aspect brouillon du film. Tout semble rester au stade de l’intention, et Amos Gitaï nous offre un film théorique. Comme si le moindre geste, le moindre son devait être perçu de toute évidence comme la métaphore, l’allégorie de quelque chose, d’un propos.

Tsili 2

Le souci est que l’on vient assez vite à se demander ce que le réalisateur a bien voulu nous raconter avec ce film. Gitaï dit vouloir faire un film minimaliste, et tout est fait pour provoquer l’imaginaire du spectateur. Mais puisque le réalisateur n’arrive pas à se positionner, on est en effet libre de tout imaginer. Même si on se laisse embarquer, l’ennui survient rapidement face à cette non-action, qui ne nous laisse même pas apprécier les paysages. Les choix esthétiques poseurs et la narration abstraite n’aidant pas, le film se perd totalement à cause de ses artifices. Si le but était de montrer que la Shoah déshumanise alors le film réussi son propos, toute forme de vie ayant fuit du film.

TRAILER 

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