Exposition : «Aardman : l’art qui prend forme»

Pour sa quatrième exposition, le musée Art Ludique nous propose : « Aardman : l’art qui prend forme », revenant sur le processus de création du studio, ayant produit les séries et longs-métrages « Wallace & Gromit », Chicken Run », ou plus récemment « Shaun le mouton, le film », sorti en salles cette année. L’exposition se déroule du 21 mars au 30 août 2015.

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L’exposition commence par une présentation didactique des studios Aardman, grâce aux portraits de ces trois collaborateurs les plus emblématiques : Peter Lord et David Sproxton, tous deux fondateurs du studio d’animation, et Nick Park, réalisateur emblématique à l’origine des personnages de Wallace et Gromit. Durant ces quelques minutes, on s’arrête sur la création des studios Aardman, de la rencontre de chacun de ces trois hommes entre eux, à la naissance du studio, qui se spécialisera très vite dans l’art de l’animation en stop-motion.

tumblr_mamzl5ZEt21qdvfpfPeter Lord, David Sproxton et Nick Park

La suite de l’exposition alterne aussi bien des croquis, esquisses et autres dessins préparatoires, que des maquettes, personnages modelés ou encore projection d’extraits des longs-métrages. Très vite, l’incroyable processus créatif des studios Aardman révèle ses secrets de fabrication, de la simple idée à la mise en pratique. Les plus petits comme les plus grands s’émerveillent devant les personnages, qu’ils connaissent par cœur. De Wallace et Gromit, à Rocky et Ginger de « Chicken Run », en passant par les pirates de « Les pirates ! Bons à rien, mauvais en tout », tous sont présents et nous font vivre les années du studio, à travers leurs différentes étapes de création, propre à chacun. Ainsi, on se rend compte, davantage, du processus créatif considérable dû à chaque nouveau long-métrage.

wallaceampgromit-f098-diaporamaLe séjour de Wallace et Gromit (décor), 2002.

chicken_run-02_michael_salter-0be1-diaporamaNobby, Michael Salter, 2000.

souris_city-ccc4-diaporamaConcept art de Souris City, 2006.

De plus, « Aardman : l’art qui prend forme » possède quelques fabuleuses pièces à observer ou interagir avec. Dès le début de l’exposition, une maison, ayant servit de décor dans un épisode de « Wallace et Gromit » possède quelques scénettes en 3D à l’intérieur d’elle-même, lors que l’on regarde à travers des lunettes, disposées ici et là sur les pans de la maison. De même, plusieurs décors, dont de nombreux issus de « Wallace et Gromit : le mystère du lapin-garou », sont visibles et rendent palpable des images, jusqu’alors, aperçues au travers du prisme qu’est le film d’animation. La plus grande surprise est réservée pour la fin, où, au détour d’une salle, on tombe nez à nez avec un modèle du bateau pirate de « Les pirates ! Bons à rien mauvais en tout » ayant servit au tournage et qui se trouve être gigantesque. L’animation, chose traditionnellement perceptible qu’en mouvement, trouve une beauté particulière dans l’art des studios Aardman, qui rend accessible celle-ci.

wallaceampgromit_lemysteredu-lapingarou20-ebd6-diaporamaConcept-art de Wallace et Gromit : le mystère du lapin-garou, 2005.

Aardman-animations-Galion-des-piratesLe galion (décor), sur le tournage de Les pirates ! Bons à rien, mauvais en tout, 2012.

Pour finir, de nombreux extraits et courts-métrages sont projetés durant toute la visite, côtoyant ses propres ancêtres, puisque les dessins préparatoires et autres maquettes sont exposés à côté. On redécouvre les célèbres productions du studio, tout en découvrant des courts-métrages, plus méconnus comme « Dot. The world’s smallest stop-motion animation character shot on a Nokia N8 » et « Glup. The world’s largest stop-motion animation set, shot on a Nokia N8 », qui sont, respectivement, le plus petit film d’animation en stop-motion et le plus grand film d’animation en stop-motion, en terme d’échelle des objets et personnages en mouvement à l’écran. De même, il est possible de visionner le court-métrage « L’avis des animaux », lauréat de l’Oscar du meilleur court-métrage en 1991, ou encore de découvrir des personnages moins connus du studio comme Morph.

newseries2Morph, personnage des studios Aardman.

ls_creature_comforts_-_nick_parkExtrait de L’avis des animaux, de Nick Park, 1990.

wallaceampgromit_lemysteredulapingarou15-bfb8-diaporamaÉtudes pour la scène de réveil (Wallace et Gromit : le mystère du lapin-garou), Nick Park, 2005

shaun_le_mouton-41-d4ea-diaporamaLe troupeau de mountons, Richard Starzak, 2006.

Comme à son habitude désormais, le musée Art Ludique propose au spectateur, dans une ultime salle, de s’asseoir un instant, le temps de redécouvrir ces productions par le biais d’un montage qui les rassemble toutes. Juste avant de franchir la sortie, on peut apprécier une dernière maquette, issue cette fois-ci de leur dernière création « Shaun le mouton, le film », où, avec l’éclairage, on peut apercevoir comment le jour et la nuit sont créés artificiellement sur celle-ci.

123Photo souvenir de l’exposition « Aardman, l’art qui prend forme »

De l’inerte provient le mouvement. Voilà sûrement la plus belle chose que nous donne à voir « Aardman, l’art qui prend forme ». Grâce à leur style si singulier, et à leurs personnages haut en couleur, les studios Aardman nous invitent dans leur propre usine à imagination, afin de mieux connaître et comprendre leurs longs-métrages. Il faut dire que cela est réussi, tant on ressort de cette exposition avec l’envie de voir et revoir les différentes productions du studio Aardman.

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« Aardman, l’art qui prend forme », du 21 mars au 30 août 2015 au musée Art Ludique à Paris.