Flashback : «Rose bonbon»

Pour sa première réalisation, Howard Deutch nous livre « Rose bonbon ». Molly Ringwald, aperçu dans « Seize bougies pour Sam » et « The Breakfast Club » interprète le rôle principal. Andrew McCarthy, Jon Cryer, James Spader, Harry Dean Stanton, Annie Potts complètent le casting. John Hughes, scénariste de « Bonjour les vacances », « Seize bougies pour Sam » ou encore « The Breakfast Club » signe le scénario du long-métrage. « Rose bonbon » sortait dans nos salles françaises le 4 juin 1986.

Synopsis : Andie est plutôt jolie et une bonne élève au lycée mais elle est pauvre. Tombée amoureuse d’un riche étudiant, pourra-t-elle aller au-delà des barrières sociales posées par ses parents, et surtout par ses amis, qui rejettent cette relation ?

Avec un scénario écrit par John Hughes, maître incontesté du teen-movie, « Rose bonbon » explore encore davantage le genre, en s’inspirant clairement de « Roméo et Juliette » de William Shakespeare, où, cette fois-ci, ce qui sépare les deux jeunes amoureux est la fortune et la pauvreté de leur famille respective. De ce postulat de base, le scénario élabore une romance, certes un brin classique, entre deux jeunes adolescents, mais où un certain charme permet à l’ensemble d’être dès plus intéressant. Le long-métrage n’en oublie par le rire, tant « Rose bonbon » est avant tout une comédie, notamment grâce au personnage de Duckie. Derrière ces rires, il se cache également un sentiment de rébellion à l’encontre du système et des figures adultes, qui sont complètement en stagnation, là où les plus jeunes, eux, sont à la recherche d’un futur. « Rose bonbon » est la parfaite représentation de l’adolescence : entre passion et contestation, pour mieux s’écrire en tant qu’adulte.

Dans le rôle principal, celui de Andie, on retrouve Molly Ringwald, habituée des productions du genre. Il est incroyable de constater, une nouvelle fois, le charisme que cette dernière dégage à l’écran. Alternant habillement fragilité, doute, assurance et énervement, elle construit un personnage, qui ne sera jamais l’archétype de la jeune fille naïve et désespérément amoureuse du beau brun du lycée. De même, Andrew McCarthy, interprète du beau brun du lycée en question, suit la même voie que Molly Ringwald dans son interprétation, même si quelques relâchements sont présents, lors de séquences charnières malheureusement. Jon Cryer, qui prête ses traits à Duckie, ne semble être, dans un premier temps, que le clown de service (fabuleux playback chez le disquaire), mais réserve quelques beaux moments par la suite. L’alchimie entre ces trois acteurs est tellement forte, qu’elle vient frapper le spectateur, et ainsi, lui donner l’impression d’être très proche d’eux.

Il y a justement un élément assez intéressant dans la réalisation de Howard Deutch, puisque dans son épilogue, alors que ce n’était pas le cas jusqu’à présent, le personnage de Duckie casse le quatrième mur en regardant la caméra et en s’adressant à elle par un geste. « Rose bonbon » joue énormément sur la proximité des spectateurs avec les personnages, afin de renforcer l’ensemble. De plus, si la mise en scène de Howard Deutch reste classique, mais efficace, durant toute la durée du long-métrage, quelques plans se trouvent être particulièrement soignés, comme celui du premier baiser entre Andie et Blane devant les phares d’une voiture. La bande-originale de Michael Gore apporte également cet aspect léger dans la forme au long-métrage, si propre au genre du teen-movie à l’époque. « Rose bonbon » se déguste comme une friandise, que l’on connaît par cœur, mais dont le goût nous est si cher et dont on ne se lassera jamais … Insouciance et dureté de l’adolescence.

« Rose bonbon » est un teen-movie intéressant par son postulat de base, et l’aspect moderne qu’il apporte à l’histoire de « Roméo et Juliette ». Le charisme des acteurs et la plume du scénariste John Hughes, si juste dans sa retranscription de l’état d’adolescent, restent les meilleures qualités du long-métrage.

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Rose bonbon. De Howard Deutch. Avec Molly Ringwald, Andrew McCarthy, Jon Cryer, James Spader, Harry Dean Stanton, Annie Potts, Alexa Kenin, …

Sortie en France le 4 juin 1986.