Après le succès de Sinister, une suite devait forcément voir le jour et c’est maintenant chose faite. Sinister 2 n’est bien entendu pas aussi efficace que son prédécesseur mais oublie l’horreur pour se consacrer sans subtilité à un autre thème intéressant autour de la famille qui rend le film toujours intéressant.
Avec le premier Sinister, Scott Derrickson nous offrait un film d’horreur adulte et efficace qui changeait du tout venant du film effrayant pour ados. Devant le succès public et critique, le producteur Jason Blum (Paranormal Activity, Insidious) se devait donc d’en produire une suite. Hélas le réalisateur s’est déjà tourné vers d’autres projets (Doctor Strange pour Marvel) en laissant un script intéressant. Les deux font alors appel à un jeune réalisateur prometteur qui a marqué le public dans les festivals de films fantastiques avec Citadel, Ciaràn Foy.
Sans les acteurs principaux d’origine, cette suite prend place après les événements du premier film et suite l’assistant du shérif maintenant devenu détective privé mal dans sa peau et cherchant à arrêter cette malédiction. Il tombe alors sur une mère de famille célibataire qui a fuit son mari avec ses 2 enfants, installés dans une maison isolée en pleine campagne à proximité d’une église en rénovation où on eu lieu, évidemment, des événements assez macabres.
L’histoire du film n’est en soit pas bien originale ni bien effrayante, d’autant plus que le personnage du détective n’a pas vraiment le charisme qu’il faut pour nous emballer et que tout semble assez convenu. Même les petits films qui faisaient bien l’attrait du premier volet ne sont pas à la hauteur, souvent peu plausibles, avec moins de malaise et si les séquences de jump scare sont moins nombreuses, le film peine à installer de réels moments d’angoisse. Les fans d’horreur seront donc bien déçus par cette suite qui n’égale en aucun point son modèle.
Et pourtant, si on oublie l’aspect horrifique et effrayant, le film est plus intéressant qu’il n’y parait. En effet, la dimension fantastique et effrayante n’est que le prétexte pour nous proposer un discours intéressant sur la violence familiale. Certes, ce n’est pas fait avec une grande finesse par le réalisateur qui continue dans les projets plutôt cathartiques pour lui, mais ça a au moins le mérite d’être intéressant. Car cette dimension permet au film de trouver sa propre identité avec un message fort et des personnages plus complexes qu’il n’y parait, que ce soient la mère ou les enfants. Lorsqu’on touche à cet aspect là, le film prend alors une dimension psychologique bien plus intéressante et qui sort du sentier de la banale malédiction et des enfants maudits dans les champs de blés.
Si cette suite n’atteint donc pas le niveau effrayant de son modèle, elle dégage tout de même une dimension intéressante qui sort du lot de la banalité et vaut le coup d’œil.