Road Movie introspectif
Un vieux médecin de 78 ans vit seul avec sa gouvernante dans une grande maison au sein de laquelle il se tient loin de ses semblables. Invité à fêter le jubilé de son doctorat (50 ans après son obtention), le voyage de 8 heures va lui permettre de faire le point sur sa vie. La mort s’approche, durant le trajet, des rencontres mais aussi la visite des lieux de sa jeunesse vont faire office de psychothérapie.Mon premier Ingmar Bergman : une mise en bouche, vivement l’entrée… Et oui !!! Une bonne expérience pour un auteur dont on dit qu’il est difficile d’accès. Le film s’ouvre sur l’environnement du vieux monsieur que l’on sent socialement isolé, entouré uniquement par sa gouvernante. Un long monologue ponctué par de gros plans sur des photos de famille nous fait comprendre que cet homme a tout donné à sa carrière et est passé à côté d’une vie sociale riche avec les siens. Plus tard, on comprendra que ce vieil homme est lui aussi une victime… d’un « utérus froid ». Constamment entre réalité et rêve, à travers 4 rêves ou incursion dans le passé, les blessures du vieil homme, ses ratés mais aussi sa peur de la mort vont nous permettre de comprendre le trajet intellectuel effectué par cet homme durant ce road movie. Durant ce trajet, il va rencontrer sa mère (héritage de sa froideur), son fils (à qui il a transmis le mal familial), sa belle-fille (si loin de lui… mais si proche une fois devenu plus humain), Sara son amour de jeunesse (écho de Sara l’autostoppeuse qui lui permet de comprendre son échec de jeunesse), une baudruche lui ressemblant fortement (le reflet de son identité qui se brouille du fait de son introspection), un couple se déchirant (conscience du propre couple de son fils),… Car ce film est un road movie brillant par sa réalisation mais surtout par sa réflexion intelligente et intense sur l’existence. Ce scénario philosophique aurait pu être ennuyeux car lent et entêtant avec une touche d’expressionnisme, mais que nenni, le voyage introspectif prenant la forme d’une remise en question totale d’une vie entière est passionnant. A l’issue de ce bref trajet, le vieil homme va user du peu de temps qui lui reste à combler le fossé creusé avec les siens. Jusqu’au final, qui à défaut d’être plombant, permet au vieil homme de retrouver une harmonie intérieure pour finir sa vie dans une paix quasi enfantine, est une réussite.Un beau film de méditation sur la vie et son sens, la mort et sa peur, le bonheur, la culpabilité, l’altruisme et l’amour. Pas intello du tout, modeste, sensible et intelligent de bout en bout.
Sorti en 1957
Un vieux médecin de 78 ans vit seul avec sa gouvernante dans une grande maison au sein de laquelle il se tient loin de ses semblables. Invité à fêter le jubilé de son doctorat (50 ans après son obtention), le voyage de 8 heures va lui permettre de faire le point sur sa vie. La mort s’approche, durant le trajet, des rencontres mais aussi la visite des lieux de sa jeunesse vont faire office de psychothérapie.Mon premier Ingmar Bergman : une mise en bouche, vivement l’entrée… Et oui !!! Une bonne expérience pour un auteur dont on dit qu’il est difficile d’accès. Le film s’ouvre sur l’environnement du vieux monsieur que l’on sent socialement isolé, entouré uniquement par sa gouvernante. Un long monologue ponctué par de gros plans sur des photos de famille nous fait comprendre que cet homme a tout donné à sa carrière et est passé à côté d’une vie sociale riche avec les siens. Plus tard, on comprendra que ce vieil homme est lui aussi une victime… d’un « utérus froid ». Constamment entre réalité et rêve, à travers 4 rêves ou incursion dans le passé, les blessures du vieil homme, ses ratés mais aussi sa peur de la mort vont nous permettre de comprendre le trajet intellectuel effectué par cet homme durant ce road movie. Durant ce trajet, il va rencontrer sa mère (héritage de sa froideur), son fils (à qui il a transmis le mal familial), sa belle-fille (si loin de lui… mais si proche une fois devenu plus humain), Sara son amour de jeunesse (écho de Sara l’autostoppeuse qui lui permet de comprendre son échec de jeunesse), une baudruche lui ressemblant fortement (le reflet de son identité qui se brouille du fait de son introspection), un couple se déchirant (conscience du propre couple de son fils),… Car ce film est un road movie brillant par sa réalisation mais surtout par sa réflexion intelligente et intense sur l’existence. Ce scénario philosophique aurait pu être ennuyeux car lent et entêtant avec une touche d’expressionnisme, mais que nenni, le voyage introspectif prenant la forme d’une remise en question totale d’une vie entière est passionnant. A l’issue de ce bref trajet, le vieil homme va user du peu de temps qui lui reste à combler le fossé creusé avec les siens. Jusqu’au final, qui à défaut d’être plombant, permet au vieil homme de retrouver une harmonie intérieure pour finir sa vie dans une paix quasi enfantine, est une réussite.Un beau film de méditation sur la vie et son sens, la mort et sa peur, le bonheur, la culpabilité, l’altruisme et l’amour. Pas intello du tout, modeste, sensible et intelligent de bout en bout.
Sorti en 1957