Au cinéma Comoedia, avant-première de Much Loved, jeudi 3 septembre à 20h00, en présence du réalisateur Nabil Ayouch.
En partenariat avec l’association Comara – Confluence Maroc Rhône-Alpes et avec l’association Coup de Soleil Rhône-Alpes, Echanges, culture, diversité France-Maghreb…
Toutes les informations pratiques sur www.cinema-comoedia.com
Much Loved
Réalisé par : Nabil Ayouch
Avec : Loubna Abidar, Halima Karaouane,
Asmaa Lazrak, Sara El Mhamdi Elaaloui, Abdellah Didane
France/Maroc, 2015, 1h48
Date de sortie : 16 septembre 2015
Synopsis
Drame, Interdit aux -12 ans + Avertissement : Certaines images et scènes sont susceptibles de heurter la sensibilité du jeune public.
Marrakech aujourd’hui. Noha, Randa, Soukaina, Hlima et les autres vivent d’amours tarifés. Ce sont des putes, des objets de désir. Les chairs se montrent, les corps s’exhibent et s’excitent, l’argent circule aux rythmes des plaisirs et des humiliations subies. Mais joyeuses et complices, dignes et émancipées dans leur royaume de femmes, elles surmontent la violence d’une société marocaine qui les utilise tout en les condamnant.
Les intentions du réalisateur
Nabil Ayouch déclare avoir toujours été interpellé par le rôle des prostituées dans la société marocaine. Il souligne que, dans certaines sociétés, elles servent de catalyseur à une frustration : « Les habitudes, la contrainte et l’hypocrisie sociales font que, lorsqu’on est en situation d’aimer, on nous refuse l’espace nécessaire pour apprendre. Car aimer s’apprend, c’est un sentiment qui doit être encouragé, pas contredit. (…) La femme se retrouve alors considérée comme un ventre, une personne qui est là pour s’occuper des hommes et élever des enfants, mais pas comme une compagne. »
Nabil Ayouch raconte comment il était entré dans le monde des prostituées pour préparer Much Loved. Contrairement à ce qu’il attendait, elles n’étaient pas réticentes à lui parler. Il en a rencontré entre deux cents et trois cents : « Elles m’ont raconté leur vie, leur solitude, leurs blessures, comment elles en étaient arrivées là. Et aussi la manière dont elles se voyaient elles, avec évidemment une perte d’amour propre terrible… Ces filles sont des guerrières, des amazones des temps modernes. »
Le réalisateur a insisté sur le fait qu’il ne considérait pas Much Loved comme un film sur la prostitution, mais plutôt comme le portrait de quatre femmes. « J’ai aussi essayé d’aller chercher en moi ma part de féminité pour raconter cette histoire, je voulais que ce soit un film « de femme ». (…) D’où aussi le désir de travailler avec une équipe très féminine : la directrice de la photo, la première assistante, ma compagne avec qui nous avons fait les recherches et travaillé le texte… J’avais besoin d’être plein de leur énergie pour faire ce film », explique t’il.
Much Loved peut être noir et parfois cruel, mais, selon Nabil Ayouch, l’émotion vient de l’humanité des personnages. Les prostituées sont des personnages tragiques, parce qu’elles sont conscientes de leur rôle de catalyseur des frustrations de la société, « alors qu’en retour, elle ne reçoivent que mépris, jugement et humiliation« , souligne-t-il. Cependant, elles ne sont pas des victimes : « L’idée n’était pas de tomber dans le pathétique, le tragique ou le misérabilisme. Ces femmes ne sont ni blâmables, ni formidables, ce sont des femmes, maitresses de leur destin et que l’on doit regarder comme telles.«
Le réalisateur a insisté sur le fait qu’il ne considére pas Much Loved comme un film sur la prostitution, mais plutôt comme le portrait de quatre femmes. « J’ai aussi essayé d’aller chercher en moi ma part de féminité pour raconter cette histoire, je voulais que ce soit un film « de femme ». (…) D’où aussi le désir de travailler avec une équipe très féminine : la directrice de la photo, la première assistante, ma compagne avec qui nous avons fait les recherches et travaillé le texte… J’avais besoin d’être plein de leur énergie pour faire ce film », explique t’il.
Source dossier de presse PyramideFilms
Interdit au Maroc
Much Loved est interdit de diffusion au Maroc. La raison tient au sujet mis en scène : quatre prostituées filmées avec un réalisme cru, dans des hôtels, clubs et appartements dédiés au commerce de la chair.
Il a suffi de quelques extraits diffusés sur la Toile pour que les réseaux sociaux bruissent de fureur contre ce qui est perçu comme une atteinte à l’image du Maroc, et aux valeurs de l’islam que tiennent à donner les Marocains. Le film a suscité un déferlement de haine : acteur agressé, menaces, appel au meurtre sur Facebook du réalisateur et de l’actrice principale, interdiction de projection au Maroc…
Much loved choque aussi en Allemagne où il est considéré comme étant un film pornographique que seuls les adultes sont autorisés à voir (interdit au moins de 18 ans).
Festivals
Présenté à la quinzaine des réalisateurs lors du dernier festival de Cannes, Much Loved a obtenu le Valois d’or de la huitième édition du Festival du film francophone d’Angoulême (Charente). Son actrice principale Loubna Abida a reçu le prix de la meilleure actrice.