Après American Sniper, Good Kill s’aligne sur les films qui nous montre la guerre différemment, non plus comme un tout ou au travers d’un groupe, mais en exposant le soldat, l’individu et l’impact de la guerre sur sa vie personnelle. Et c’est Ethan Hawke, en pleine remontée, qui prête ses traits à cet ancien pilote de chasse reconverti en pilote de drones.
À contrario d’American Sniper, Good Kill a rétréci son champ d’attaque à un soldat qui se trouve à plus de 10 000 kilomètres du terrain, en effet, Tom Egan commande ses drones depuis la base militaire de Las Vegas. Il est confronté à la réalité et à ses actions via un écran. Il n’est pas dépendant de ses décisions, là où le sniper d’Eastwood est le seul décisionnaire, Niccol dresse le portrait d’un homme qui obéit directement aux ordres de personnes qui n’ont absolument pas conscience des situations sur place, rangeant tout le monde dans le même panier : terroristes et citoyens. Tant pis pour les dommages collatéraux, pourvus qu’ils soient de leur côté que du nôtre.
Good Kill pose la question de l’impact de la guerre vécu à des milliers kilomètres via un écran, un impact tout aussi important que ce soit en nombre de pertes ou sur l’individu qui les cause. La distance ne fait pas moins de dégâts et Ethan Hawke interprète avec beaucoup de justesse ce pilote aux prises avec ses démons. Andrew Niccol a su délivrer un film qui ne tombe jamais dans l’excès, proche de la réalité et qui ne fait pas l’apologie de la guerre, mais met bien en avant le soldat en tant qu’individu, servant son pays, tout en luttant contre ses principes.
Bonus :
- Making of (15 minutes) : Plus une succession d’interviews qu’un making of, les acteurs développent face caméra sur les thématiques du film ainsi que sur le personnage d’Ethan Hawke, ainsi que sur une analyse de Good Kill.
- Entretien avec Andrew Niccol (20 minutes) : Le réalisateur explique que l’armée n’a pas collaboré à la conception du film. Il évoque sur la particularité de ces soldats qui combattent à plus de 10 000 km, une guerre technologique, loin du terrain et qui a un gros impact sur la psychologie.
- Masterclass (1h) : Réalisée au MK2 Bibliothèque lors de la venue à Paris du réalisateur , la masterclass est retransmise dans son intégralité, sans montage. Niccol répond à des questions plus ou moins intéressantes et se prête réellement au jeu.
Sortie en vidéo le 02 septembre.