[CRITIQUE] : The Visit

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : M.Night Shyamalan
Acteurs : Ed Oxenbould, Olivia DeJonge, Deanna Dunagan, Peter McRobbie, Kathryn Hahn,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre :  Epouvante-Horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h34min.
Synopsis : 
Deux enfants sont envoyés passer une semaine en Pennsylvanie, dans la ferme de leurs grands-parents. Mais lorsque l'un d'eux découvre qu'ils sont impliqués dans quelque chose de profondément dérangeant, leurs chances de retour s'amenuisent de jour en jour.

Critique :
Maline,drôle et jouissivement bizarre,#TheVisit est une excellente série B signée par un M. Night Shyamalan (enfin) de retour ! @UniversalFR— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 1 Septembre 2015

Tous ceux qui au début des années 2000 après les sorties monumentales de Sixième Sens et Incassable, voyaient en M. Night Shyamalan un futur Steven Spielberg en puissance, roi de l'entertainment racé et intelligent, doivent désormais se bouffer les yeux à la petite cuillère.
Non seulement le bonhomme n'a jamais su réussi a confirmer son potentiel statut (beaucoup trop vite offert par les critiques, on est d'accord) avec ses péloches suivantes - tout aussi divertissant que furent Signes et Le Village -, mais surtout en à peine dix ans, il a accomplit la prouesse de devenir le paria number two du tout Hollywood juste derrière Uwe Boll.

La machine à rêve est une putain ingrate on le sait mais Shyamalan n'est pas à plaindre vu que le bonhomme s'est amusé à donner autant qu'il l'a pu, le bâton pour se faire battre plus que de raison.
Shyamalan ou l'exemple parfait du money maker chouchou du système, dorloté à coups de projets bandants avant d'être copieusement lynché, avalé puis salement recraché par l'industrie.
Un parcours sous la forme d'une descente aux enfers incontrôlable dominée par la mauvaise idée du lascar de vouloir construire sa propre légende plutôt que de la servir intelligement.
Et oui, pour perdurer à Hollywood que tu t'appelles Steven Spielberg ou Marty Scorcese, il y a une règle et une seule à suivre : ne tourne JAMAIS le dos à l'industrie qui t'as fait naitre pour ton propre profit personnel.
Avec une sale image de mégalomane suffisant et caractériel (preuve son bras de fer avec Disney à l'époque de La Jeune Fille de L'Eau, que Mickey a bien fait d'éviter) collée avec de la super glue sur le front, le bonhomme revient dans les salles obscures le 7 octobre prochain avec son ultime péloche de la dernière chance, The Visit.
Ou un bon horror movie indé qui laissait espérer un retour aux sources en bon et du forme pour le papa d'Incassable, ici épaulé par le nouveau dictateur de la production horrifique au rabais - mais rapportant un max -, Jason Blum.

L'affiche ne faisait pas plus bander que cela et pourtant, c'est au moment ou on l'attendait le moins que le Shy semble avoir retrouver (finally !) son mojo avec ce found footage inspiré et réussi, qui signe son grand retour sur la scène du cinéma de genre.
Plus humble et surtout bien plus sincère que sur ses grandes envolées SF friquées et ridicules (Phénomènes ou encore After Earth), le bonhomme sort du gouffre interminable de la purge et offre avec The Visit son film le plus modeste et enthousiasmant depuis Le Village, renouant avec les habitudes charnières de sa filmo (le thème de la famille et les enfants pour vedettes) pour narrer avec implication le destin barré de deux jeunes ados qui vont découvrir à leurs risques et périls, que leur fameux petit séjour chez des grands parents qu'ils n'ont jamais connu, sera à des années lumières de ce qu'ils auraient pu imaginer.
Follement sympathique, drôle et inventif (pas un mal quand on sait que le found footage, ici totalement justifié, est un procédé plus que grillé aujourd'hui), ce onzième passage derrière la caméra de Shyamalan est décemment une bouffée d'air frais au sein d'une filmographie qui ne demandait que ça, revenir à une forme de cinéma plus simple, prenante et ludique.

Imprévisible, glauque juste ce qu'il faut et solide scénaristiquement (même si le papa de Sixième Sens nous ressort encore ses fameux twists...) ainsi qu'esthétiquement (comme tout Shy qui se respecte), cette petite série B sans prétention autre que distraire son spectateur tout en se payant le luxe de se jouer avec finesse des codes et des clichés du cinéma de genre, peut même se targuer d'être porté par un casting des plus convaincant, que ce soit les jeunes et excellents Ed Oxenbould/Olivia DeJonge - très attachants - ou les moins jeunes mais tout aussi bon Deanna Dunagan et Peter McRobbie.
Malin (la quasi absence de score est si logique mais pourtant si rare dans ce sous-genre), déroutant, bizarre - dans le bon sens du terme -, léger et troublant à la fois, The Visit est une excellente surprise venant d'un maitre du suspens que l'on attendait plus à un tel niveau d'exception.
Alors oui, Shyamalan est sur la (très bonne) voie de la guérison mais la réhabilitation définitive est encore trop loin pour crier victoire.
Gageons tout de même que le bonhomme confirme complétement son retour dans la jungle Hollywoodienne en retrouvant pour ses deux prochains longs, ces acteurs fétiches Bruce Willis et Joaquin Phoenix.
C'est tout le mal qu'on peut lui souhaiter...
Jonathan Chevrier