Genre: horreur (interdit aux - 12 ans)
Année: 2015
Durée: 1h38
L'histoire : Le temps à passé depuis la tragédie de la famille Oswalt, mais certains n'ont pas oublié, à commencer par le shérif adjoint. Après avoir quitté la police, ce dernier s'est mis en tête de détruire toutes les maisons où un crime s'est produit, pensant ainsi éliminer définitivement le démon Bughuul. Mais, alors qu'il s'apprête à incendier l'une de ses demeures, il découvre que l'endroit est occupé par une jeune mère de famille et ses deux garçons. L'ancien shérif décide de tout faire pour les protéger, mais peut-être est-il déjà trop tard.
La critique :
Malgré une sortie en salle plutôt chaotique (rappelons que le premier Sinister a débarqué dans les cinémas en pleine polémique suite à des actes de violence durant des séances de Paranormal Activity 4 et en a largement fait les frais, puisque beaucoup de patrons de salle ont refusé de le projeter, notamment en France). Le film de Scott Derrickson est tout de mème parvenu à faire son petit effet auprès des amateurs. Suffisamment, en tout cas, pour pousser les producteurs à lui ajouter une suite.
Outre le fait qu'il ne s'agissait ni d'un remake ou d'un reboot, genre dont nous abreuvent les producteurs hollywoodiens depuis plusieurs années maintenant, Sinister avait également une particularité : Il faisait peur, une donnée essentielle du genre que, malheureusement, beaucoup semblent avoir oublié. C'est bien joli de nous offrir de la tripaille à foison, mais un membre arraché, ça n'a jamais effrayé personne. Certes, avec son film, Scott Derrickson n'innovait guère, mais parvenait (miraculeusement, diront certains au vue de sa filmographie) à signer une oeuvre sombre et sans concession (il suffit de prendre la fin du film, qui tourne le dos au traditionnel happy end, pour s'en convaincre).
J'avoue que l'annonce d'une suite m'a laissé un sentiment à la fois mitigé et curieux. Difficile d'envisager une prolongation de l'histoire du premier film, mais en même temps, Sinister met en scène un personnage de démon suffisamment intéressant pour être approfondi. Trop occupé par le tournage de Docteur Strange, l'une des prochaines productions Marvel, Scott Derrickson ne rempile pas à la réalisation de ce second épisode, se contentant d'en écrire le scénario.
Il est remplacé ici par Ciarán Foy, un nom que certains connaissent peut-être puisqu'il s'était fait remarquer en 2012 avec son premier long métrage baptisé Citadel. Quant au casting, seul James Ransone et Nicolas King, qui incarnent respectivement le shériff adjoint et Bughuul, reprennent du service.
L'histoire se situe quelque temps après les évènements du premier film. On retrouve le policier, redevenu simple citoyen après avoir été viré par son chef. Ce dernier n'a guère apprécié le fait que certains dossiers criminels confidentiels se retrouvent entre les mains de l'écrivain Erickson Oswalt. L'ancien sherif adjoint est désormais seul à tenter d'arrêter le démon Bughuul. Pour cela, il s'est donné comme mission d'incendier toutes les demeures inoccupées afin d'éviter qu'une nouvelle famille ne vive le même cauchemar que les Oswalt. Malheureusement, en s'approchant de l'une des baraques, il découvre qu'une mère et ses deux enfants y vivent secrètement. La jeune femme tente en effet de fuir un mari violent ayant de puissantes relations grâce à son métier de policier.
Espérant éviter un nouveau bain de sang, l'ancien shérif adjoint tente de les protéger, ignorant qu'un des garçons est déja sous l'influence du démon.
Autant le dire franchement, ce second opus ne se hisse jamais à la hauteur du film original. Outre l'enquête peu passionnante de l'ancien shérif adjoint, le scénario se concentre également et surtout sur les deux garçons. On découvre ainsi des frères, incarnés par de vrais jumeaux, d'abord très liés au début, mais dont les relations vont progressivement se transformer, en grande partie grâce à Buggul. Jalousie, violence, manque de confiance, tous ces sentiments vont être exacerbés par le démon et ses sbires, qui n'hésiteront pas à les utiliser pour parvenir à leurs fins.
La plus impressionnante transformation concerne Zack, l'un des deux frères qui va démontrer à quel point il possède en lui les gênes d'un père violent et cruel.
Dommage que le film ne creuse pas plus ce thème du bien et du mal chez les enfants, c'est pourtant l'élément le plus intéressant. Au delà d'une interprétation allant du potable au très bon (ça concerne surtout les jumeaux), ce qui m'a surtout gêné dans ce second opus, ce sont les fameuses vidéos qui ont contribué au succès du premier film. Si, dans Sinister, elle contribuait à accentuer l'impression de malaise, il faut reconnaître qu'ici, ça n'est plus du tout le cas.
La première est d'ailleurs particulièrement ridicule, puisqu'on voit une famille dévorée par des alligators, alors que les crimes sont censés être commis par les enfants. Pour le reste, on a notamment un groupe de personnes attachées et clouées au sol dans une église qui se font brûler le visage par des morceaux de charbons, tandis que des rats leurs grignotent les membres. Bref, ça devient n'importe quoi et l'on tend de plus en plus vers l'exagération, que le premier opus parvenait pourtant à éviter. Seule vidéo à sauver, celle de Noël ou l'on retrouve, grâce au côté macabre, ce qui faisait le charme du film de Scott Derrickson.
Sinister 2 n'est pas le navet qu'on aurait pu craindre, et s'avère même souvent agréable à suivre. Mais, on reste quand même loin du premier film et, en cela, il s'agit d'une suite décevante.
Note : 08/20
Titi70