Chucky 3 (L'épisode de trop...)

Par Olivier Walmacq

genre: horreur, épouvante, slasher (interdit aux - 12 ans)
année: 1991
durée: 1h26

l'histoire : Huit ans se sont écoulés depuis qu'Andy a vaincu la terrifiante poupée Chucky, habitée par l'âme du serial-killer Charles Lee Ray. Mais les dirigeants de la fabrique de jouets se décident à relancer le modèle du poupon parlant, permettant la résurrection de la poupée meurtière.  

La critique :

Au début des années 1990, le slasher connaît un léger essoufflement. Les sagas Halloween, Freddy et Vendredi 13 ne sont plus aussi flamboyantes. Pourtant, de nouveaux épisodes sont réalisés. Visiblement, il existe encore des fans et des irréductibles. Ensuite, ce genre de long-métrage ne coûte pas très cher à produire. Après deux premiers volets relativement honnêtes, la poupée sanglante est de retour dans un (inévitable) troisième chapitre, sobrement intitulé Chucky 3, réalisé par un certain Jack Bender en 1991. Celui-ci s'est essentiellement spécialisé dans les séries télévisées.
Pour la petite anecdote, Chucky 3 est aussi connu sous le titre de Chucky, la maison de l'horreur.

C'est un titre plutôt curieux au regard du scénario du film puisque l'action se déroule essentiellement dans un camp militaire. Cette fois-ci, l'acteur Alex Vincent, le bambin des deux premiers opus, n'est plus de la partie. Il est remplacé par Justin Whalin. Viennent également s'ajouter Perrey Reeves, Dean Jacobson et Brad Dourif (qui prête toujours sa voix à Chucky).
En l'occurrence, Chucky 3 est sorti seulement neuf mois après le second volet. En effet, toujours sous contrat avec les studios Universal, le scénariste, Don Mancini, accepte à contre-coeur d'écrire une nouvelle histoire. Peu convaincu par son script, Don Mancini se contente du strict minimum.

Chucky 3 signe clairement le déclin de la saga. Par la suite, les chapitres suivants sombreront dans le nanar et l'horreur parodique. Ainsi, la poupée sanglante se transformera en un vulgaire pantin affublé d'une fiancée libidineuse et d'un fils poltron. Bien que réalisé dans la foulée du second volet, Chucky 3 se déroule huit ans après les événements de son prédécesseur.
Attention, SPOILERS ! Plusieurs années se sont écoulées depuis la mort de Chucky dans l'usine de poupées, qui a fait faillite et est tombée à l'abandon. Un jour, cependant, l'usine redémarre alors que les industriels ont décidé de renouveler la firme des poupées Brave Gars.

Le cadavre de Chucky est emmené, son sang encore frais s'écoule, se mêlant aux matériaux de fabrication des jouets, et son esprit est ainsi inséré dans une poupée. Andy Barclay est devenu un adolescent, et n'ayant pas de famille pour le recueillir, il se retrouve dans un camp militaire pour jeunes. Mais Chucky rôde, et a jeté son dévolu sur un autre petit garçon...
En gros, on prend les mêmes (ou presque...) et on recommence ! A la seule différence que Chucky 3 abandonne l'univers enfantin pour se concentrer sur le petit monde de l'adolescence. Ensuite, comme je l'ai déjà souligné, l'action ne se déroule plus dans une maison ou dans une usine, mais dans un camp militaire.

Andy Barclay a bien grandi. Désormais, c'est un jeune éphèbe qui s'accointe, lutine et s'énamoure avec une jeune adolescente de son âge. En outre, les amours pubères d'Andy Barclay ne sont guère passionnantes. Même chose pour ce qui est de la vie à l'intérieur du camp militaire. Sur ce dernier point, Jack Bender accumule les clichés et nous sert une version surannée de Full Metal Jacket.
Toujours poursuivi par son ancienne poupée, Andy Barclay devient le nouveau "Baleine" d'un jeune commandant à l'autorité despotique. Probablement conscient que ce troisième épisode ne présente aucun intérêt, Jack Bender délaisse rapidement son personnage principal pour se concentrer sur les aventures lénifiantes d'un autre mouflet.

A lui tout seul, Chucky 3 est un véritable concentré de stéréotypes avec son lot de personnages sans relief : un héros toujours aussi insignifiant, un jeune gosse candide, un militaire qui se conduit comme un autocrate et une jeune gourgandine qui vient émoustiller le dieu Phallus. Voilà le programme peu éloquent de ce troisième épisode. Plus sage que ses prédécesseurs, Chucky 3 se révèle assez pingre en termes de meurtres et de séquences sanglantes.
On se demande même pourquoi le long-métrage a écopé d'une interdiction aux moins de 12 ans... Même la poupée démoniaque n'assure plus le spectacle. Certes, le pantin démantibulé balance encore quelques invectives et épigrammes dont il a le secret. Mais le résultat est tout simplement affligeant, à l'image de la conclusion finale, où l'on passe successivement d'un camp militaire en belligérance à un parc d'attraction... Bref, un gros navet indigeste.

Côte: Navet

 Alice In Oliver