L’idée du cinéaste Dani de la Torre était de combiner un thriller malin reposant sur le principe, simple mais efficace, de Speed ou de Phone Game, avec une charge virulente contre les banquiers d’affaires, en partie responsables, de par leur comportement inconséquent, de la crise économique de ces dernières années. Pourquoi pas? Après tout, les cinéastes espagnols, et principalement les réalisateurs de film de genre, ont toujours réussi à entrelacer leurs scénarios avec de subtiles touches de critique sociale, à lire entre les lignes. Une tradition héritée des films réalisés sous la dictature franquiste, qui donne fréquemment des films joliment subversifs ou porteurs de messages politiques forts. Malheureusement, dans le cas du film de Dani de la Torre, cela ne fonctionne pas du tout.
Avec un scénario aussi foutraque, alignant les coups de théâtre improbables et les situations absurdes, il aurait fallu jouer la carte de l’humour grinçant, de la satire sociale féroce, à la manière d’un Alex de la Iglesia. Ici, le cinéaste fait le choix de rester sérieux comme un Pape et de jouer la carte du premier degré de bout en bout. Cela rend l’ensemble parfaitement grotesque. Et le repentir du personnage principal est un moment de cinéma particulièrement embarrassant.
Luis Tosar fait ce qu’il peut pour sauver les meubles, mais à l’impossible, nul n’est tenu. Ce qui était annoncé comme le film de la rentrée en Espagne est finalement, au mieux, un pétard mouillé ou, au pire, un bon gros nanar.