genre: horreur, épouvante(interdit aux - 12 ans)
année: 2008
durée: 1h26
l'histoire : Une étrange famille, composée de Papa, maman et de leurs deux enfants adoptés Birdie et Helbie, sème la terreur autour de l'aéroport d'Heathrow. Lena, immigreé polonaise et femme de ménage l'apprend à ses dépens : après avoir sympathisé avec Birdie, elle est conduite dans une véritable maison des horreurs, où règnent torture et violences en tous genres. Lena se trouve alors face à un choix terrible : devenir membre de cette famille ou mourir...
La critique :
Cela fait déjà quelques années que le cinéma britannique s'impose comme l'une des valeurs sûres du genre horrifique. En 2004, Shaun of the Dead d'Edgar Wright devient la nouvelle référence en matière de comédie "zombiesque". Depuis, d'autres films sont parvenus à s'imposer en vidéo et/ou dans les salles obscures, et donc à se tailler une certaine réputation.
C'est par exemple le cas de Laisse-moi entrer, The Descent ou encore d'Eden Lake. Vient également s'ajouter Mum § Dad, réalisé par Steven Sheil en 2008. Le long-métrage n'a pas bénéficié d'une sortie au cinéma, mais il s'est fait remarquer lors de sa sortie en dvd, ainsi que dans différents festivals.
En l'occurrence, Mum § Dad fait partie de ces productions indépendantes qui doivent composer avec un budget modeste. Au niveau de la distribution, le film ne réunit pas des acteurs très connus : Perry Benson, Dido Miles, Olga Fedori, Ainsley Howard, Toby Alexander et Micaia Dring. D'une façon générale, Mum § Dad est plébiscité par les critiques et la presse cinéma.
Certains fans parlent même du et/ou de l'un des meilleurs films d'horreur de ces cinq dernières années. D'autres sont un peu moins enthousiastes, tout en exaltant les qualités de ce long-métrage sorti de nulle part. Reste à savoir si Mum § Dad est bel et bien la claque annoncée...
Réponse dans les lignes à venir... Autant le dire tout de suite : je risque d'être beaucoup moins dithyrambique. Sans pour autant être médiocre, Mum § Dad n'est pas le film choc de ces dernières années, loin de là. Mais j'y reviendrai... Attention, SPOILERS ! Une étrange famille, composée de Papa, maman et de leurs deux enfants adoptés Birdie et Helbie, sème la terreur autour de l'aéroport d'Heathrow.
Lena, immigreé polonaise et femme de ménage l'apprend à ses dépens : après avoir sympathisé avec Birdie, elle est conduite dans une véritable maison des horreurs, où règnent tortures et violences en tous genres. Lena se trouve alors face à un choix terrible : devenir membre de cette famille ou mourir...
Mum § Dad se divise en deux parties très distinctes. La première commence comme une tragédie sociale à la Ken Loach. Steven Sheil nous présente une jeune adolescente sans attache, Lena, qui tente de survivre dans une société anomique et moribonde. Pourtant, très vite, Steven Sheil abandonne cet aspect social pour se concentrer sur la nouvelle famille de l'intéressée.
C'est la seconde partie du film. Recueillie par une famille d'accueil, Lena devient rapidement leur esclave et leur bonne à tout faire. A partir de là, Mum § Dad se transforme en huis-clos à l'ambiance étouffante, teintée d'humour noir, qui joue davantage la carte de la suggestion. Les fans de gore, de trash et d'horreur extrême sont donc priés de quitter leur siège et d'aller faire un petit tour.
Mum § Dad préfère davantage jouer (encore une fois) sur la suggestion plutôt que sur les effusions sanguinaires. Pour Steven Sheil, c'est l'occasion de s'attaquer à la structure familiale. Pour le réalisateur, la famille moderne est détruite, annihilée, aseptisée et néantisée par notre société consumériste. Les valeurs, les moeurs et toutes les notions d'éducation ont disparu au profit d'une nouvelle idéologie hédoniste : l'enfant roi, le super consommateur des temps modernes.
Sauf que dans Mum § Dad, ce sont les parents qui décident de prendre leur revanche et d'établir une nouvelle autorité despotique et hégémonique. Les nouveaux parents de Lena, ainsi que leurs deux enfants adoptés (Birdie et Helbie), se sont égarés dans la violence et le sadisme.
La cellule familiale doit être à tout prix préservée du marasme et de l'idéologie bêtifiante de notre société capitaliste. Tel est le message sous-jacent de Mum § Dad. Sauf que que Lena ne va l'entendre ainsi. Mieux encore, notre jeune immigrante va se battre pour justement retourner dans cette société veule, indolente et apathique. Ainsi, cette famille de tarés se livrent aux pires excès : tortures, sadomasochisme, nécrophilie et cannibalisme font partie des festivités.
Pourtant, malgré un humour corrosif et sarcastique, Mum § Dad parvient rarement à convaincre. A force de jouer sur la suggestion, Steven Sheil réalise finalement un film d'horreur assez frustrant, parfois lénifiant. On se demande quand le cinéaste va se décider à nous montrer quelques séquences sanguinolentes. Sur ce dernier point, Steven Cheil se montre plutôt avaricieux, d'autant plus que les rares scènes de tripailles sont d'une banalité consternante. Certes, sur le fond, Mum § Dad possède un concept en or et de solides arguments, mais ne parvient jamais (ou trop rarement) à les exploiter ; d'où un sentiment de lassitude et de déception tout au long du film, néanmoins de courte durée (à peine une heure et 25 minutes de bobine).
Note: 10/20
Alice In Oliver