Longtemps avant la naissance du Christ, pour avoir osé défier le pharaon en lui ravissant sa jeune maîtresse, le grand prêtre de Thèbes, Imhotep, est momifié vivant et enseveli dans une crypte secrète d'Hamunaptra, la cité des morts. Du fond de son sarcophage, le grand prêtre jure de se venger du genre humain. En 1923, un aventurier américain, Rick O'Connell, découvre fortuitement les ruines d'Hamunaptra que des générations d'égyptologues recherchaient en vain. Il met dans le secret une jeune égyptologue et son frère et tous trois partent à la recherche du trésor des pharaons.
La Momie – 21 Juillet 1999 - Réalisé par Stephen Sommers
Depuis fort longtemps, la vie de tous les jours se charge de rendre nos journées plus ou moins anxiogènes. Que cela soit la Radio, les journaux ou encore les chaînes d'infos en continues, elles adorent ça ! Mais comme l’être humain n'en a jamais assez, il aime se faire peur autrement et c'est là que le cinéma intervient, notamment grâce aux films de monstres. Une peur plus intime et instinctive que l'on ne contrôle pas et qui se base ainsi sur les grands mythes de notre histoire. Une particularité que les studios universal vont habilement cultiver, avec les grandes figures de l'horreur que sont Dracula, Le Loup-Garou, Frankenstein, Le Fantôme de l'Opéra ou encore « La Momie ».
Un mythe savamment exploité et popularisé depuis prés de 90 ans au cinéma. Le plus connu étant le film de 1932, réalisé par Karl Freund interprété par l'immense Boris Karloff. Un héritage forcément compliqué a appréhender par Universal. Mais c'est bien connu qu'Hollywood s'en sort toujours et c'est par l'intermédiaire d'un cinéaste passionné, un certain Stephen Sommers que « La Momie » revient sur nos écrans en 1999.
Stephen Sommers nous raconte l'histoire d'un amour à mort ! En 1290 av JC, le pharaon Séti 1er est assassiné par le prêtre Imhotep et par l'une de ses favorites, la belle Ankhsunamon, de peur que leur relation soit découverte. Alerté par les cris du pharaon, les medjai arrivent sur place et ne peuvent que constater l'évidence, la mort de Séti 1er et le suicide de Ankhsunamon. Cependant Imhotep encore en vie, tente de la ressusciter en se rendant a Hamunaptra. Mais suspecté de complicité dans le meurtre de Séti 1er, il est arrêté au moment ou il s’apprête à ramener a la vie sa bien aimé. Condamné & subir la pire des malédictions, Imhotep est momifié « vivant » et jure de revenir à la vie. Bien des années plus tard, en 1923, une jeune bibliothécaire, son imbécile de frère et un ancien soldat se retrouve à Hamunaptra à la recherche du livre de Rà mais par un malheureux hasard, ils libèrent la bête …
Quand je pense que la « Momie » de Stephen Sommers aurait pu être un film d'horreur signé George A. Romero, le résultat au final me laisse un peu perplexe. Car si il s'avère déroutant dans sa démarche, il se rattrape par la fraîcheur de son traitement, dévoilant une identité à la croisée de plusieurs genres. Sommers qui est aussi scénariste sur le film, il livre une histoire reprenant des éléments du film de Freund auquel il mêle horreur, aventure et comédie. Un cocktail a priori incompatible avec un monstre comme la momie mais qui miraculeusement fonctionne ! Grâce au film qui baigne dans un second degré omniprésent, faisant de ce remake une farce indiana-jonesque au pays des momies particulièrement divertissante.
Et malgré tout ce que l'on pourra dire dessus Sommers réalise un film d'aventure plus qu’honnête ! Certes les personnages sont des archétypes redondants du film d'aventure, les dialogues sont assez pauvres et on a aussi droit au petit illustré de l'Egypte mais c'est fait avec suffisamment de sérieux et d'énergie pour y croire. Du début à la fin le réalisateur rythme son récit de la meilleure des façons, il ne cède pas a la tentation de l'action en continue et développe ainsi son histoire avec justesse. Il nous transporte ainsi avec lui dans l'Egypte de son choix, celle des pharaons et des 7 plaies, des momies et des aventuriers ou encore celle des malédictions; tant d'éléments clés qui seront au final exploités pour en tirer de belle scènes d'actions. Stephen Sommers nous réserve ainsi des fusillades énergiques et pleine d'ironie, des poursuites en chameaux haletantes, une momie aux pouvoirs terrifiants qui met en exergue le savoir faire d'ILM ou encore un dernier acte épique à souhait.
Pour finir, le casting hétéroclite aura eu le mérite de révéler bon nombre d'entre eux. Brendan Fraser joue le héros du film, le loquace Rick O'Connell, brave, intrépide et un brin macho, cette réplique burlesque d'un Indiana Jones sous acide se rappelle a l'enfant qui est en nous ! Celui qui se régalera de dire « Je hais les momies » car il n'aura envie que d'une chose « Le trésor ». Un personnage au grand cœur vraiment attachant auquel Brendan Fraser saura apporter cette touche de naïveté qui lui si va bien. Son alter-ego maléfique est quant a lui joué par Arnold Vosloo, le visage de méchant par excellence ! Un choix intéressant ou son coté taiseux se marie bien avec la grandiloquence de son personnage. Le seul personnage féminin est interprétée par la talentueuse Rachel Weisz; hélas son rôle est caricatural mais elle a su rendre son personnage prenant, intéressant et cette dose de maladresse qui la caractérise est juste hilarant. Ensuite dans les seconds rôles on trouve John Hannah en frère profiteur, Oded Fehr en élégant medjai et Kevin J. O'Connor dans le rôle du gimmick comique … Un film d'aventure vintage un brin décalé !