Ce dimanche 6 juillet 2015, pour l’avant dernière date de leur tournée, à l’Opéra Garnier, la famille Chedid a offert à son public, sur place et dans des dizaines de cinéma, un concert véritablement épique, entre intimisme et rock endiablé, réalisé par Tristan Carné et sous la direction artistique d’Émilie Chedid, retransmis en direct. Accompagné de trois de ses enfants, le trublion Louis Chedid a enchanté nos zygomatiques avec ses plus grands tubes. Tandis que Nach (Anna Chedid) nous transportait dans son univers onirique et éthéré, Selim (Joseph Chedid) a assuré de très bonnes parties rythmiques mais sa voix de tête fut parfois assez désagréable. -M- (Mathieu Chedid) quant à lui, a fini de mettre le feu à la salle.
Amener la variété et le rock dans le saint des saints de la musique classique, voilà la preuve d’une reconnaissance nouvelle. Une reconnaissance que les membres de la famille Chedid n’ont pas volé. Bien que -M- plaisante en disant que la fratrie est schizophrénique, empruntant des noms de scène, il faut surtout dire que la démarche était de ne pas profiter du nom de leur père. La carrière ce chacun étant bien entamé, le patriarche fête ses quarante-deux ans de carrière avec ses enfants qui ont eu l’intelligence de ne pas devenir des fils de. C’est ainsi qu’on a été surpris de s’apercevoir que Nach dont le tube Cœur de pierre a largement était diffusé était une Chedid et qu’à ses débuts, on l’a longtemps ignoré de -M-. A l’exception de la famille Higelin, c’est une démarche assez rare. Sur la scène, ce sont donc des proches, une famille, que l’on nous propose et dont on sent bien la complicité. Étant gosses, les soirées familiales qui devait parfois se transformer en bœuf devait être très sympa. Mais ce sont surtout des artistes accomplis dont l’addition des talents a donné un spectacle de haute qualité.Louis Chedid, Selim (Joseph Chedid), Nach (Anna Chedid) et -M- (Matthieu Chedid)
Pour les mélomanes curieux qui peuvent s’intéresser à la nouvelle scène sans dédaigner les classiques, La famille Chedid est un véritablement enchantement. Artistes protéiformes, les quatre musiciens prennent tour à tour tous les postes, guitare, basse, batterie, clavier, percussion ou chant. Interprétant leurs plus grands titres, ils se permettent également de nous faire découvrir des morceaux inconnus, plus personnels. Le petit jeu plaisant auquel pourra s’adonner le spectateur est de deviner auquel des quatre troubadours, la chanson appartient. Car l’un va chanter celle de l’autre. Et vice et versa. Ainsi, le public a la chance de pouvoir écouter des versions toujours inédites, vivant une expérience singulière. A l’engagement très clair du père, notamment à travers Anne, ma sœur Anne qui dénonce la montée de l’extrème-droite et qui, malheureusement,résonne encore avec l’actualité, trente ans après sa sortie succède l’engagement plus léger des enfants mais dont l’humanisme hérité transpire encore par tous les pores.Nach (Anna Chedid)
Loin de se moquer de son public, la famille Chedid a offert pas moins de trois rappels pour deux heures quarante cinq de concerts, une performance rare de nos jours. Pour le premier rappel, ils ont délaissés l’instrumentation électrique pour s’orienter vers une petite session acoustique qui a su profiter de l’Opéra Garnier. Entre grand spectacle et intimité, La famille Chedid a su lier avec les spectateurs, pour quelques heures de grâce, la même amitié qui les unis. Petits moment magique que les amoureux de musique ne renieront pas, ils ont eu la bonne idée d’utiliser à bon escient, pour simuler une nuit étoilée, les portables que quelques insupportables nuisibles arborait le concert durant pour filmer des événements dont ils se privaient immédiatement. On ne dit jamais assez aux gens qu’on aime qu’on les aime ont conclu les vedettes. C’est bien sous le signe de l’amour qu’était placé ce concert exceptionnel.Louis Chedid, Nach (Anna Chedid), Selim (Joseph Chedid), et -M- (Matthieu Chedid)
Le dimanche 13 septembre à 17h30, la famille Chedid terminera sa tournée triomphale à la Fête de l’Humanité, le seul festival français qui met l’humain au cœur de ses préoccupations et dont nous ne tarderons pas à reparler.
Boeringer Rémy
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