Où on suit Marieme qui devient Vic en intégrant une bande composée de Lady, Adiatou et Fily.Les séquences séparées d’écrans noirs seulement ponctuées de musique nous découvrent Marieme dans sa progression qui part de la collégienne rejetée du système pour arriver à la jeune fille qui décide de sa vie.À la lenteur des scènes de glandouille s’opposent celles d’une vie ordinaire : sport en équipe, danse, chahut, bagarres.À ce titre, la scène d’ouverture est à elle seule tout un symbole de l’existence : le groupe qui se disloque jusqu’à n’en laisser qu’une. Le groupe bruyant et joyeux qui, à la fin, n’est plus que silence dans la nuit. Céline Sciamma filme ces presque femmes comme des enfants qui cherchent à franchir la limite mais sans trop savoir comment s’y prendre. La banalité duvol, de l’école buissonnière, du deal, de l’amour interdit, du grand frère répressif, sont décompressés par les purs moments de joie des filles d’être ensemble tout simplement.Me restent en mémoire une jeune fille qui s’affranchit, une équipe de foot américain féminine, une danse chorégraphiée sur le parvis de la Défense (lieu inspirant, voir Antigang), l’essayage de robes, et le dormir ensemble des filles. Je ne m’explique pas comment ce film ait pu sembler à certains véhiculer des clichés. Peut-être à cause du choix des jeunes actrices ? Mais de même que dans les Héritiers, c’est aussi cette réalité de notre pays qui existe comme si plusieurs mondes coexistaient sans se connaître. Bien sûr, voir aussi le beauDheepan ! La France n’a jamais été aussi bien montrée dans sa diversité – qu’on se souvienne aussi de Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? – Et ici, le point de vue sur l’adolescente, volontaire et décidée à prendre sa vie en main est peut-être l’idée d’une nouvelle identité de notre jeunesse.
En salles le 20 octobre 2014En DVD le 4 mars 2015